Chapitre 7 - Premier jour de classe

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La musique du réveil d'Eléa, Pheonix de Fall Out Boy  pour l'encourager en cette première journée à l'institut Belforde, résonna dans la chambre en tirant la jeune fille du sommeil, ce qui était le but.
Dans un grognement ensommeillé, elle tâtonna à la recherche de son téléphone, normalement posé sur sa table de chevet, mais elle ne trouva pas le meuble.
Surprise de ce constat, elle se redressa vivement, appuyée sur ses bras tendus, puisqu'elle était allongée sur le ventre, et regarda autour d'elle mais elle ne reconnu pas l'espace de sa chambre et les silhouettes familières de ses meubles. Il lui fallu quelques secondes avant de se rappeler, les dernières heures occultées par les brumes du sommeil juste récemment retiré, qu'elle avait emménagé à l'institut Belforde la vieille pour une nouvelle vie plus en sécurité parmi d'autres magiciens. Les souvenirs de la vieille revinrent, le directeur,Gabriel, Marianne, la fille aux yeux roses, Salim, Gabriel.
Dans un soupir, elle se laissa lourdement retomber sur le matelas de son lit.
La nuit ne l'avait pas aidé à organiser ses pensées et elle ignorait toujours que penser de tout cela mais, ce qui était certain, était qu'elle débutait les cours dans cette école de sorciers et qu'elle devait donc être en classe d'ici une heure.
Remontant la main sur le mur à côté d'elle, elle chercha l'interrupteur, chacun des trois lits étant installé à côté d'un. Elle l'actionna et la lumière se rependit dans la chambre. Les paupières plissées comme elle n'avait pas laissé ses yeux s'habituer à la luminosité soudaine, elle regarda autour d'elle.
Contre le mur opposé, les deux autres lits étaient vides, celui de Marianne parfaitement fait avec les deux oreillers alignés et celui de Roxy, donc diminutif de Roxanne, dans le même désordre que la veille. Sa mystérieuse camarade ne semblait pas être revenue dormir au dortoir. Aurait-elle découché cette nuit ? D'après les quelques éléments qu'on lui avait apporté sur Roxanne, cela ne semblait pas impossible à Eléa. Elle demanderait à Marianne qui,elle, était déjà levée.
Dans la soirée, après qu'elle se soit séparée de Gabriel, quelque peu à regret, elle devait l'avouer, la jeune fille à la peau d'ébène l'avait prévenu qu'elle se réveillait toujours très tôt mais qu'elle ferait attention à ne pas la déranger et, effectivement, Eléa ne l'avait pas entendu se préparer. Elle n'était donc pas surprise de ne pas trouver Marianne.
Comme elle avait passé ce qu'il était resté de sa journée dans la chambre en compagnie de Marianne, les deux jeunes filles avaient tenté d'engager la conversation mais, entre Eléa qui ne savait pas quitter la protection de sa coquille et Marianne qui n'avait pas l'habitude de parler pour ne rien dire, la discutions avait rapidement tourné court et elles s'étaient donc contenté de cohabiter dans le silence, chacune s'occupant à sa manière.
Profitant d'être seule dans la chambre pour se préparer, Eléa remit sa musique sans se soucier du volume qu'elle augmenta puis elle se leva en repoussant sa couverture au pied de son lit. Elle récupéra une tenue pour la journée dans son côté du placard et alla l'enfiler : un slim noir et un fin pull à capuche au haut boutonné rayé de noir et rouge. Un peu de gel pour hérisser ses cheveux teintés en cassis et un trait de noir sous ses yeux et elle fut prête. Il ne lui fallait pas beaucoup de temps pour s'apprêter le matin.
Alors qu'elle rangeait ses affaires de toilettes sur l'étagère lui étant attribuée, elle s'arrêta sur tous les rouges à lèvres soigneusement organisés.
Un prenant un au hasard, elle le sortit de quelques millimètres pour observer la couleur brun cuivré du bâtonnet avant de le remettre à sa place. Elle, elle ne se maquillait pas beaucoup, uniquement une petite touche sous les yeux, alors elle était fascinée par tous ces accessoires de beauté. Peut-être qu'elle pourrait demander à Marianne de lui apprendre à s'en servir.
À cette pensée, Eléa demeura surprise. L'idée de se rapprocher des autres, du moins, de tenter un contact, ne semblait plus autant lui être impossible. Elle y songeait même naturellement sans s'en apercevoir. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour changer. Le fait de ne pas se faire marginaliser et brimer pour une couleur de regard aidait certainement beaucoup en ce sens.
Cependant, elle appréhendait tout de même de se retrouver au milieu de sa classe et de toutes ces personnes inconnues. Il y aurait Marianne, qu'elle connaissait déjà, mais elle angoissait tout de même. Le changement et la fréquentation d'autrui n'étaient nullement inscrits dans ses habitudes.
Ne souhaitant tout de même pas arriver en retard, pour une fois, ayant hâte de découvrir comment les cours se déroulaient et si elle pourrait réellement s'intégrer malgré son appréhension, elle alla récupérer son sac remplis du nécessaire : trousse et feuilles, ainsi que l'emploi du temps qu'on lui avait transmit la veille.
Comme sa première heure était de l'Histoire, la salle devait se trouver dans l'aile ouest mais, pour le reste, elle ignorait où se rendre exactement. Gabriel lui avait expliqué la fonction de chaque bâtiment mais pas l'emplacement des classes. Il faudrait qu'elle se renseigne auprès de quelqu'un mais elle ne se sentait pas vraiment capable d'attraper quelqu'un au hasard pour lui demander son chemin. À moins qu'elle ne demande à Gabriel. Oserait-elle davantage ? Quitte à être accompagnée, autant que ce soit par lui.
Décidant donc de frapper à la porte du jeune homme en sortant du dortoir, elle passa son sac sur son épaule et elle alla pour quitter la chambre mais on toqua avant qu'elle ne le fasse.
Les sourcils froncés, s'interrogeant sur ce dont il pouvait bien s'agir dès le matin avant la première heure de cours, elle actionna la poignée. Comme la veille, elle n'ouvrit pas directement entrebâilla seulement la porte pour vérifier ce que c'était.
Constatant qu'elle n'aurait pas à aller chercher Gabriel, elle sourit au jeune homme, un peu hésitante et se questionnant sur les raisons de sa présence.
Comme la veille, il portait un blue jeans avec une chemise brune aux manches relevées sur ses avants-bras et un bonnet mauve qui mettait superbement ses yeux en valeur.
Il lui sourit à son tour de cette expression plastique, bien qu'il semblait un peu gêné. Eléa le remarqua car il ne prit pas la parole immédiatement, ne paraissant pas savoir comment commencer.
Il y eut donc plusieurs secondes de silence puis, se reprenant, le jeune homme le rompit avec une banalité pour débuter :

Les Yeux du Pouvoir - Tome 1 : Rouge Sang  [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant