God's Shadows -Renaissance-

CHAPITRE XXXVII

16.08.2019

Centre de la Maison Blanche.

Chambre numéro quinze

Deux choses retinrent l'attention d'Ethan quand il se réveilla ce matin-là. La première fut que ce n'était pas sa chambre. Cette dernière n'était pas très personnelle mais les vêtements féminins traînant sur la chaise ne laissaient planer aucun doute. Son pantalon était toujours sur lui, ce qui le rassura quant à ses activités nocturnes de la veille dont il n'avait aucun souvenir. La place à sa gauche était froide, celle qui avait partagé ce lit avec lui était partie depuis longtemps. Mais ce qui le frappa vraiment ce fut le sentiment qui s'était immiscé chez lui à son réveil. Une sorte de mauvais pressentiment. Cette sensation le prit aux tripes si brusquement qu'il en eût le vertige. Les poils de ses bras se hérissèrent, le forçant à se lever. On toqua à la porte. Le sourire de Meredith lors de l'ouverture de la porte disparu aussitôt qu'elle découvrit la silhouette d'Ethan de l'autre côté. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, absolument perdus.

— Où est-ce qu'elle est ? Et qu'est-ce que tu fais dans sa chambre ?

Pour la première fois depuis une dizaine d'années, Ethan se retrouva à court de mots. Que faisait-il ici ? Il n'en avait aucun souvenir. Alors pour ce qu'il en était de la localisation de l'une des locataires cette chambre... Cléria n'était pas venu se coucher nota-t-il. Du moins dans cette chambre. Meredith força l'entrée de la chambre, le poussant à moitié contre le mur. Elle souffla de nervosité en découvrant l'absence de sa meilleure amie. Elle paraissait si éprouvée que le mauvais pressentiment de l'anglais ne put que se renforcer.

— Où est-elle ? Pourquoi es-tu là ? Réponds !

— Je ne sais pas. Je viens de me réveiller. Elle n'est pas là depuis longtemps, la place est froide.

Le visage de la jeune femme se décomposa à une vitesse vertigineuse. Ses mains se mirent à trembler et ses yeux s'embuèrent de larmes.

— On devait se voir ce matin mais elle n'est pas venue. Elle ne répond pas au téléphone, personne ne l'a vu et... je ne sais pas où elle se trouve.

Presque aussitôt, Ethan porta ses yeux à son poignet de façon inconsciente. Ce morceau de chaire le brûlait avec une intensité grandissante au point de lui faire mal. Tout chez lui se mit en alerte et ce fut comme si tout devint clair dans son esprit.

— Dans le laboratoire dans deux minutes. Rassemble Matthew, Ben, Emilie, Lula, Eleonore et Joshua. Maintenant !

— Il ne me semblait pas avoir demandé autant de personnes.

Mark lui rendit son regard froid et passa devant lui, suivi de Cloé Graizoft, sa meilleure amie et réincarnation de la déesse de la victoire Niké. Ethan laissa tout le monde s'asseoir, de plus en plus dépité devant toutes les personnes entrant dans la pièce. Lui qui souhaitait ne pas faire trop de bruit sur cette mission clandestine.

— Ceci est une mission sauvetage : Alana a disparu et nous allons la chercher.

— Mais nous ne savons pas où elle se trouve aux dernières nouvelles, rétorqua Mark avec une légère pointe de provocation.

— Je peux la retrouver. Ne me demandez pas comment mais je le sais.

Il n'osa pas le dire aux autres mais un fil invisible semblait les relier tous les deux depuis hier soir. Si il tirait un peu dessus il trouverait sa localisation avec un peu de chance. Mais il faudrait se dépêcher, chaque seconde les éloignait de plus en plus d'Alana.

— Cependant c'est un mission sauvetage, la discrétion est donc le plus important : on la retrouve et on la ramène. Nous n'avons pas besoin d'être aussi nombreux.

Ethan foudroya du regard Meredith qui était censée prévenir seulement une poignée de réincarnations. Le bras de Matthew autour de sa taille lui fit détourner le regard par pudeur pour son ami. Tyler s'avança et fit tressauter des clés de voiture dans la paume de sa main, l'air provocateur. Si Eleonore prenait part à la mission, il n'y avait aucun doute que ce serait également son cas. Et à en voir le regard de Cloé Graizoft, si Mark y allait, alors elle le suivrait comme son ombre, leur amitié était sans faille. Soit, qu'ils viennent, mais il ne sera pas responsable si il leur arrivait quelque chose.

La bâtisse était d'un marbre obscur aux fissures blanches décoratrices. Des colonnes de style romaines la rendait plus impressionnante que jamais.

— On peut reconnaître que cette personne a du goût, marmonna si bas Emilie qu'il fut le seul à entendre. Il ne le dirait jamais mais elle n'avait pas tort.

Ethan toqua de trois petits coups sur la porte en bois lustré.

— Tu es certain que nous sommes au bon endroit ?

— Je le sens. Son poignet le tiraillait et quelque chose au fond de sa poitrine lui hurlait d'entrer et de retrouver la jeune femme. Taisez-vous.

Des pas se firent entendre et tous se firent disparaître, laissant Ethan seul. La poignée se tourna et tout se passa très vite. Le pied de l'anglais rencontra la porte avec violence, la décrochant de la chambranle. Il se jeta sur l'inconnu, le maintenant au sol pendant que les autres le suivaient à l'intérieur de la demeure.

— Vous !