— Ne vous inquiétez pas jeune homme, vous n'avez rien à craindre. Mon mari et moi sommes tout ce qu'il y a de plus normal. Vous pouvez éteindre vos...
Katelyn Midnight désigna d'un signe gêné de la tête les yeux dorés d'Ethan qui se détendit et sortit sa main de derrière son dos d'où on pouvait percevoir une bosse. Alana suivit du regard son mouvement et retint de justesse un cri outré.
— Tu as osé amener un flin...
— Alana ce n'est pas le moment, intervint Christopher Midnight en posant une main sur l'épaule de son épouse. Asseyez-vous tous les deux.
Les deux jeunes dieux obéirent silencieusement. Ils s'installèrent face aux parents de la jeune femme et sans même y faire attention, chacun veilla à garder une certaine distance vis à vis de l'autre.
Katelyn Midnight se racla la gorge et son visage prit un air grave qui fit frissonner Alana.
— Ne dites rien et écoutez-moi jusqu'au bout. Tout a commencé le quatorze août, un peu plus de deux mois après ta naissance Alana. Une dame est venue toquer à notre porte et s'est présentée à nous comme étant une divinité de la mythologie grecque. C'était une très belle femme, mais elle était blanche, comme morte. Elle te prit de ton berceau et commença à chanter une berceuse. Ton père et moi avons essayé de la faire partir mais rien n'y fit, un mur invisible nous empêchait de nous approcher. Au fur et à mesure de sa chanson, elle disparaissait et toi tu brillais, puis elle a finit par disparaître complètement. Quand je t'ai pris dans mes bras, une voix a retenti dans notre tête.
Elle prit une pause et ferma les yeux afin de se souvenir.
« Votre fille a été choisie comme réceptacle d'une âme divine d'une déesse grecque. Elle grandira normalement, ma présence n'affectera pas sa santé. Le jour de ses dix-sept ans, ses pouvoirs se manifesteront et elle sera en grand danger. Votre fille est destinée à de grandes choses. Un jour, elle reviendra avec un garçon habité de l'âme de Zeus, Ethan Sherwood. Vous devrez tout leur expliquer sur les origines de votre fille. Elle devra s'entraîner dur pour se préparer à ce qui l'attend mais vous ne devez en aucun cas l'en empêcher. Votre destin ainsi que celui de tout l'humanité dépend de ses choix.» Ensuite la voix s'est tut et tout est redevenu normal.
— Maman...
Mme Midnight se leva et prit la main de sa fille.
— Ma chérie, tu dois rester avec Ethan, tu serais et nous mettrais en danger en restant ici avec nous, dit-elle doucement afin de ne pas la brusquer.
Alana qui avait les yeux perdus dans le vide se manifesta en dégagea vivement sa main.
— Tu me caches quelque chose d'aussi important pendant toutes ses années et tu me demandes de suivre un parfait inconnu ?
— Mon bébé...
Elle se leva brusquement, manquant de renverser la table devant elle et foudroya du regard ses géniteurs. La jeune femme ne savait que penser à ce moment-là. Elle se sentait à la fois triste, en colère et complètement perdue.
— Justement maman, je ne suis plus ton bébé ! Hier Meredith et moi avons été attaquées par des monstres en rentrant du lycée et aujourd'hui j'apprends que mes parents savais que je n'étais pas normale.
— Nous n'avons jamais voulu ça ! Nous comptions te le dire.
— Quand ça maman ? Et... Et si j'étais morte ? Tu me l'aurais avoué sur ma tombe durant mon enterrement ?
Les poings fermés, Alana dévisagea ses parents avec véhémence. La colère vibrait dans son corps et à cet instant elle se sentit puissante. L'air se réchauffa autour d'eux, chargé en tension. C'était comme si ses émotions s'était transformées en une force insoupçonnable. La sensation était grisante. Elle eût soudainement envie de tout détruire, comme un besoin d'évacuer ce qu'elle ressentait.
— Alana, calme-toi tout de suite ! s'énerva son paternel en se levant à son tour.
— Dire que je suis revenue ici en pensant que vous étiez innocents dans l'histoire, je me suis bien trompée ! Vous n'êtes en réalité que des menteurs. Je vous....
Ce fut comme si une onde de choc avait traversé son l'intégralité de son corps. Alana laissa échapper un cri de surprise, en sentant une décharge la parcourir. Ses jambes menacèrent de la lâcher et elle sentit qu'elle tombait vers l'avant jusqu'à ce qu'un bras s'enroule autour de sa taille.
— Alana !
— Ne vous inquiétez pas madame Midnight, je pense que c'est simplement le choc. Pourriez-vous m'indiquer la direction de sa chambre ? Je vais l'y déposer afin qu'elle se calme.
— Suivez-moi.
Soutenant Alana, la portant à moitié, lors de la montée de escalier, Ethan suivit la femme dans les couloirs et après avec déposé la souffrante sur son lit, ferma la porte sur eux deux.
— Qu'est-ce que tu m'as fait ?
La voix d'Alana était faible. Elle se sentait comme vide, et incroyablement triste.
— Je t'ai seulement envoyé une petite onde de choc, t'empêchant de faire une grosse erreur. Tu ne contrôlais plus rien, c'était la seule chose à faire avant que tout dégénère.
La jeune femme ne trouva rien à répondre. Même si elle aurait préféré prétendre le contraire, elle avait senti le contrôle de ses émotions lui échapper.
— Tes parents ont souhaité te protéger mais tu ne sembles pas l'avoir compris. Tu n'as pas pensé durant un seul instant à ce qu'ils ont pu ressentir pendant toutes ces années. Tu es égoïste.
— Et toi ? Fais-tu le moindre effort pour savoir ce que je pourrai ressentir,moi ?
— Je t'ai laissé venir jusqu'ici et voir tes parents. Je ne pense pas être totalement désintéressé de ce qui t'arrive. Maintenant il est temps de préparer tes affaires, nous devons retourner au Centre. Je t'attends en bas.
— Ethan ? L'anglais s'arrêta, la poignée dans la main. Est-ce que je vais pouvoir rendre visite à mes parents ?
— Tes parents connaissent déjà notre existence, ce qui change la donne. Cependant tu vas devoir éviter tout contact avec eux pendant un durée indéterminée. Tant que tu n'auras pas une plein maîtrise sur tes capacités tu ne quitteras pas le Centre. Nous commencerons à y repenser lorsque tu seras en capable de te défendre.
Alana claqua la porte passagère derrière elle. Jamais un trajet ne lui avait parut aussi long. Le silence avait été total, presque pesant. Elle avait tout juste eu le temps de dire au revoir à ses parents qu'Ethan avait déjà disparu dans la rue, à la recherche de la voiture qu'elle avait garé un peu plus loin. Il ne fit d'ailleurs pas plus attention à elle lorsqu'il sortit à son tour du véhicule et pénétra dans la grande et blanche demeure. Le sac d'Alana était lourd, sans doute autant que son cœur à l'idée de ne plus voir sa famille. Elle pourrait se morfondre dans sa tristesse mais cela aurait été de l'égoïsme vis-à-vis de ses nouveaux colocataires qui avaient dû quitter les leurs abruptement il y a plusieurs années de cela.
— Alana ?
Ben était là, à deux pas d'elle et à en voir son expression hésitante, il devait l'appeler depuis quelques minutes et, perdue dans ses pensées, elle ne l'avait pas entendu, ni vu.
— Ça ne va pas ? Tu as l'air pensive, s'enquit-il en regardant sa mine maussade.
— Excuse-moi... je vais bien, ne t'inquiètes pas merci.
— Tu sais, tu n'es pas obligée de mentir, lâcha-t-il gêné en se frottant la nuque. Tu peux continuer de prétendre que tu vas bien mais si tu as besoin de parler : tu peux compter sur moi.
— Merci, tu n'es pas obligé.
— Chacun d'entre nous est passé par là, il est normal de s'entraider. Et sèche moi tes larmes, rajouta-t-il doucement, ça ne te va pas de pleurer.
— Je...Je n'ai pas pleuré, bégaya la demoiselle rougissante. Elle ne s'en était même pas rendue compte et essuya presque honteusement les larmes sur ses joues.
— Ne t'inquiètes pas, ce sera notre petit secret, murmura le jamaïcain en lui ébouriffant les cheveux. Maintenant va dormir. Tu as l'air épuisée.
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God's Shadows -Renaissance-
Teen FictionDe nos jours, New York, 2019 Qui n'a jamais rêvé d'appartenir à une cause supérieure à ce que tout humain ne pourrait jamais imaginer? Ce n'était pas le cas d'Alana, jeune adolescente à la vie normale en tout point. Du moins jusqu'à ce qu'...