CHAPITRE IV

61 3 0
                                    


05.06.2019

Continent américain.

État de New York.

Lieu inconnu

Alana se réveilla en sursaut. L'intégralité de son corps semblait tétanisé par la peur. Sa respiration était d'une rapidité effrayante, cherchant de l'air, elle se calma légèrement lorsque ses doigts touchèrent un masque à oxygène au niveau de son nez et de sa bouche. Ses yeux lui faisaient mal mais ce n'était rien comparé à la sensation de brûlure sur son cou et dans sa gorge. Une minerve lui bloquait ses mouvements, et elle dût se tourner afin d'observer les lieux. La pièce était colorée d'un mélange de beige et de blanc. Il n'y avait que des lits ainsi qu'une armoire en verre semblant contenir du matériel médical. Le bruit répétitif de la machine à sa droite fit sortir Alana de sa contemplation de ce qui semblait être une infirmerie. Serrant les dents, elle arracha la perfusion à son bras ainsi que les patchs collés sur sa poitrine.

Ses jambes la lâchèrent à l'instant même où elle se leva et la jeune femme se rattrapa juste à temps au lit. Il lui fallut quelques secondes afin de trouver un équipe et suffisamment de force pour rester debout. Il lui fallait évaluer maintenant la situation : vêtue uniquement d'une blouse blanche dans une sorte d'infirmerie, elle n'avait aucune idée de la façon dont elle était arrivée ici. Elle ne possédait que très peu de souvenir de la veille, sa journée au lycée, elle marchait en ville avec Meredith puis le néant. Ce constat l'effraya et un frisson de peur parcourut son corps. Il lui fallait sortir d'ici avant que quelqu'un ne la trouve. Son regard se porta sur le plateau de métal posé sur une des tables de chevet à ses côtés et elle l'agrippa de toute ses forces. Ce n'était pas grand-chose mais il pourrait être utile pour se défendre en cas de mauvaises rencontres.

Les couloirs étaient tout aussi blancs que l'infirmerie, faisant plisser des yeux Alana qui venait tout juste de se réveiller. Son corps restait faible et ce fut collée au mur qu'elle parcourut à l'aveuglette le bâtiment.

— Alana ? Comment est-tu arrivée là ?

La peur s'empara de la jeune femme et elle se figea par la surprise. Ne pouvant tourner la tête, elle se mouva avec lenteur, faisant face à l'inconnue.

La jeune femme semblait avoir son âge. De taille moyenne, elle aurait pût se fondre dans la masse si son visage n'avait pas cette allure angélique qui coupait le souffle à n'importe qui la voyait. Ses pommettes hautes, ses grands yeux verts bien trop clairs et sa peau d'une blancheur éclatante, elle semblait aussi fragile qu'une poupée. Une poupée bien trop belle pour être réelle.

— Est-ce que tu m'entends ?

Alana sortit de sa contemplation mais aucun son ne sortit d'entre ses lèvres. Pas par volonté mais toute capacité de parler semblait s'être échappé. Ce constat accéléra les battements de son cœur et ses yeux se brouillèrent de larmes.

— Alana calme-toi. Tu n'as pas à t'inquiéter, je ne te ferais aucun mal.

Mais il était bien trop tard pour tenter de la rassurer et toutes deux en avaient bien conscience.

— Je me nomme Cléria Strasser, se présenta l'inconnue. Je sais que tu dois te sentir perdue et effrayée mais tu n'as rien à craindre. Je te le promets.

La voix de Cléria était comme une mélodie à ses oreilles et dans d'autres circonstances elle l'aurait écouté sans la moindre hésitation. Le bras gauche d'Alana se leva, son arme de fortune au dessus de sa tête.

— Alana, je sais que tu ne me fais pas confiance, et tu as tous les droits, mais tu n'as pas à avoir peur. Regarde, je n'ai aucune arme sur moi. Il faut que tu poses ce plateau s'il te plaît, insista-t-elle en se rapprochant de plus en plus, sinon je ne pourrai pas t'aider.

God's Shadows -Renaissance-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant