Un bruit de notification signifiant l'arrivée d'un message réveilla subitement Sherlock.
Comment avance l'enquête ? Mycroft.
Le détective soupira ; son frère ne le laissera donc jamais tranquille. Oui, son enquête n'avançait pas beaucoup, mais était-ce un prétexte pour le réveiller à... 6:10 a.m.?! À la vue de l'heure qu'il était, Sherlock lança son téléphone contre le mur de l'autre côté de la pièce tout en se retournant dans son lit non sans un certain grogrement.
L'aîné des Holmes venait de le tirer du sommeil, et le cadet détestait cela. Il n'y avait que lorsqu'il dormait que son cerveau de génie se calmait. Ses pensées ne fusaient pas à toutes vitesses dans ses rêves ; c'était le seul moment où il pouvait et se permettait plus de ressentir que de réfléchir.
Enfin, ça n'était pas vraiment le seul moment. Il y en avait un deuxième ; lorsqu'il était sous l'emprise de la drogue. Mais depuis ses dernières aventures au pays des drogués, il n'osait pas y retourner.
Bien sûr, si une enquête le lui obligerait, il y irait sans rechigner. Cependant il essayait le plus possible de calmer ses pulsions. John n'aimait pas du tout le voir sous l'emprise de stupéfiants. Mais depuis quand écoutait-il John ? Depuis quand son avis importait-il ?
Depuis qu'il l'avait rencontré probablement ; du moins c'était ce que pensait le détectivePour Sherlock, John était le seul. Le seul homme qu'il écoutait. Le seul homme qui pouvait le faire changer d'avis ou l'empêcher de s'aventurer sur une piste dangereuse. Évidemment, il n'y arrivait pas toujours, mais malgré cela, Sherlock ne se conformait qu'à lui.
Mycroft non plus n'aimait pas savoir Sherlock dans un de ses moments de morphinoman ou de cocaïnoman. Mais le sociopathe n'en avait que faire des crises de son grand frère. C'était un adulte responsable, il savait quoi faire et comment s'occuper de sa propre vie. Mais John... Il ne voulait pas le perdre, pas le blesser. Le petit homme était si fragile, si humain. Un peu trop humain selon Sherlock. Typiquement le genre de personne à s'accrocher à des choses futiles et à laisser une importante place dans sa vie à des sentiments de toutes catégories.
Comme avec Mary. Sherlock tiqua en repensant à cette femme. Lui aussi avait eu des sentiments pour elle. Pas les mêmes que John, certes, mais il s'était attaché à elle. Et elle lui avait sauvé la vie. Les deux amants étaient les seules personnes qui comptaient réellement pour Sherlock ; les seules qu'il aimait vraiment. S'attacher n'était pas son fort. Même avec Mycroft ou Mrs Hudson il avait du mal.
Mais aujourd'hui Mary avait disparu, et contrairement à lui elle ne reviendra pas.Seul John était là à présent. Seul John comptait. Seul John avait toujours compté de toute façon
Le docteur Watson était le moteur de Sherlock au même titre que résoudre des crimes. Sans lui, le détective ne serait que la moitié de l'homme extraordinaire qu'il était à présent. Il faut avouer que sans Sherlock, John ne serait rien non plus, ou du moins pas grand chose. Les deux hommes se poussaient mutuellement vers le haut, se sauvaient la vie l'un l'autre, et s'ils ne s'étaient jamais rencontrés ils ne seraient aujourd'hui que l'ombre d'eux-mêmes.
Lorsqu'il s'était trouvé dans des situations à haut risque ; comme par exemple à la piscine où John revêtait un gilet composé uniquement de bombes sous la supervision de James Moriarty ou bien quand il fut pris au piège dans un feu de joie, le cœur de Sherlock avait battu la chamade. Oh oui, il avait eu peur ; et il n'avait jamais eu aussi peur que lorsque John était de la partie. Son meilleur ami était la seule attache qu'il avait. Une attache à une vie sentimentale, une vie plus humaine. Il n'était pas sûr d'aimer cela mais il était certain d'apprécier John.
John, Mary, John, l'enquête en cours, Mary, John, Mycroft, John, Mrs Hudson, John, Mary, John, John, John.
Perturbé et dépassé par ses pensées incontrôlables, Sherlock se retourna un peu plus violemment que la première fois dans son lit avant de décider d'en sortir avec la même vivacité.
S'étant levé trop rapidement, la tête lui tourna, mais peu importe. Il sorti de sa chambre et tituba à moitié jusqu'à la cuisine. Il eu l'idée de boire un thé mais ne se sentait pas d'hurler le nom de la femme qui rappelait sans cesse aux colocataires qu'elle n'était pas leur gouvernante.
Tant pis, il attendrait que John se réveille. Mais que faire en attendant ? Jouer du violon ? Pourquoi pas. En fin de compte c'était une mauvaise idée, très mauvaise. John serait énervé contre lui car il l'aurait tiré du lit et refuserait de lui faire du thé. Il s'en voulait d'avoir eu une idée aussi stupide. Typiquement le genre d'idée qu'Anderson pourrait avoir, se dit-il dans le seul but de se faire volontairement du mal.
Sherlock se laissa tomber sur son fauteuil. Il amena ses mains à son menton, colla ses doigts entre eux et respira profondément. C'était sa position fétiche pour réfléchir. Alors soit, il n'avait rien d'autre à faire. Il allait simplement attendre, et réfléchir, à l'enquête en cours, et rien qu'à cela.
Quelques minutes plus tard il entendit des pas dans les escaliers. Il se demanda qui pouvait bien venir leur rendre visite à une heure si matinale. Un client ? Non, personne ne viendrait si tôt, par peur de déranger.
Il écouta alors plus attentivement. Le pas était lourd ; un homme. Mais feutré ; il essayait de ne pas faire de bruit. Un pas direct, aucunement hésitant. Il lui semblait avoir déjà entendu cette démarche. Un homme qu'il connaissait, qui savait exactement où il allait mais qui essayait d'être discret. Pas Mycroft ; il n'y avait que deux sons distincts et l'homme à la tête du gouvernement britannique prenait toujours appuis sur un grand parapluie lorsqu'il se déplaçait, il devrait donc y avoir un troisième bruit. Lestrade ? Trop tôt, pareil que pour les clients.Alors qui ? John ? Il leva les yeux au ciel ; son esprit ne pouvait-il donc pas s'arrêter de penser à lui ? John dormait actuellement dans sa chambre à l'étage. Quoi que... Cette démarche ne pouvait être que celle de John. Une démarche appuyée et assurée de soldat, qui cherchait cependant à se faire discrète afin de ne pas réveiller les autres habitants du 221B.
John. Où était-il allé ? Où avait-il bien pu être pour revenir à cette heure-ci ?
Chez une femme ? Impossible. Pas si tôt après Mary. Alors où ? Et surtout, avec qui ?Le porte s'ouvrit s'ouvrit doucement et une petite tête blonde pénétra dans l'appartement. Sherlock n'avait pas levé les yeux sur lui mais il savait pertinemment que c'était celui qui venait de rythmer ses pensées.
- Bonjour John.
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Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?