Le petit homme passa ses mains dans les cheveux de son ami. La fougue dont faisait preuve Sherlock lui montait à la tête ; il s'enivrait du parfum et du toucher du détective, si bien que ses genoux le lachèrent.
Il s'agrippa alors au cou de son ami qui le retint en glissant un bras dans son dos et en le serrant avec force contre son torse.
Sherlock souria, il rigolait presque. Les regards des hommes étaient rieurs et même si John se sentait légèrement honteux et que le rouge lui montait aux joues, l'expression de Sherlock le fit sourire à son tour.
Ils se séparèrent finalement et se dirigèrent vers la rue principale d'où le génie de la déduction héla un taxi.
À l'intérieur du véhicule, ni l'un ni l'autre ne se parlaient, encaissant tout ce qu'il venait de se passer.Arrivés devant le 221B Baker Street, ils descendirent de la voiture puis montèrent les escaliers toujours sans un mot. Sherlock entra le premier dans l'appartement suivi de très près par John qui ferma la porte derrière eux. Quand le docteur se retourna il découvrit que, par son corps, le détective faisait barrage, le bloquant entre lui et la porte.
John trouva cela magnifiquement enfantin et en même temps il en appréciait grandement l'intention ; Sherlock essayait de lui montrer qu'il avait envie de lui. Non pas sur un plan sexuel, bien entendu ; cependant, il ressentait pour le petit homme un désir physique certain qui, par chance, était réciproque.
Le génie ne bougeait pas, observant chaque regard, chaque mouvement, chaque signe qui pourraient trahir une quelconque pensée chez John.
Celui-ci regardait son acolyte faire avec étonnement ; peu importe la situation Sherlock voulait tout savoir, tout contrôler, jamais il ne se laissait pleinement vivre le moment présent.Le docteur décida donc de prendre les devants. Lentement, il se mit sur la pointe des pieds puis approcha son visage de celui du détective, baladant son regard entre la bouche et les yeux de ce dernier.
John ne s'approchant pas plus, Sherlock comprit qu'il cherchait à le narguer et à le faire craquer en premier. La cadet des Holmes gagnait toujours et faisait toujours tout son possible pour gagner. Mais cette fois-ci il rendit les armes. Il allait perdre ; pour John. Parce qu'ils le voulaient, tous les deux.
Il prit donc possession de la bouche de son colocataire en s'avançant vers lui et le plaquant contre la porte. Il posa sa main sur le torse musclé de l'ancien militaire pour le forcer à rester collé contre la palissade.
- Houhou !
La voix de Mrs Hudson retentit dans la cuisine. À la seconde où les deux hommes l'entendirent, ils s'éloignèrent l'un de l'autre et firent comme si de rien n'était. La petite tête rieuse de leur logeuse apparut à ce moment même dans le salon, regardant fixement le plateau qu'elle tenait entre les mains.
- La porte est bloquée ? Je n'ai pas pu l'ouvrir, j'ai dû rentrer par la cuisine.
Sherlock accorda subitement une grande attention à une de ses partitions de violons qui traînait sur la table où Mrs Hudson déposait le plateau. John faisant preuve d'humanité, contrairement à son colocataire, se sentit obligé de répondre pour ne pas laisser la question de la femme en suspens.
- C'est... une nouvelle expérience de Sherlock.
- Oh... Chéri. Tu tires dans mon mur et tu bloques ma porte. Si tu la casses je rajouterai ça sur ta note.
- Je ferai tout mon possible pour ne pas l'abîmer la prochaine fois. Dit-il avec un regard en biais pour John qui se jeta sur une des tasses de thé apportées par celle qui n'était pas leur gouvernante mais agissait comme telle, pour cacher sa gêne.
- Merci Mrs Hudson. Je... dois y aller. J'ai des courses à faire. Nous n'avons plus de lait.
- Et mon expérience ?
John décela dans les yeux de Sherlock quelque chose qui signifiait qu'il n'avait pas dit cela pour continuer de faire tourner Mrs Hudson en bourrique ; il voulait le retenir. Même si le docteur trouvait cette attention absolument craquante, il ne voulait pas se résoudre à rester auprès du détective et reprendre leurs ébats. Il ne souhaitait absolument pas que toute l'amitié qu'ils avaient construite ensemble, ne devienne qu'une relation purement physique.
- Peut-être serait-il préférable de ne pas introduire John dans toutes tes expériences Sherlock. Vous allez finir par vous faire mal, tous les deux !
- Vous avez probablement raison. Capitula Sherlock en se laissant tomber dans son fauteuil. Mrs Hudson lui donnait l'impression qu'elle avait compris ce qu'il se tramait et avait décidé de se lancer elle aussi dans les sous-entendus. John partageait la même impression et la réaction de Sherlock le fit tiquer. Puis, si tout le monde faisait des métaphores, pourquoi pas lui ?
- On continuera plus tard, rien ne presse. Et puis, quand tu seras vraiment sûr de vouloir continuer avec moi, fais le moi savoir.
Le docteur essayait de faire comprendre à Sherlock que s'il voulait vraiment de lui, il n'avait qu'à le lui dire. Il sous entendait qu'il était, pour sa part, d'accord pour avancer main dans la main avec le détective ; cependant, il était prêt à lui donner tout le temps qu'il pourrait lui falloir pour accepter de se lancer dans une si folle aventure.
Sherlock fixa John tandis que ce dernier quittait la pièce puis plaça ses mains sous son menton en joignant les bouts de ses doigts les uns avec les autres. Il avait parfaitement compris ce que le petit homme sous-entendait. Une chose était sûre, il voulait de John. Il ne savait pas vraiment de quelle manière, mais le perdre serait pour lui une épreuve insurmontable.
Du haut de son asociabilité il se demandait comment il pourrait faire comprendre une telle pensée, qu'il n'arrivait même pas à s'expliquer, au docteur. Le lui dire serait trop compliqué pour lui ainsi que trop banal ; et Sherlock n'était pas un homme comme les autres, il les surpassait. Il devait donc trouver autre chose, quelque chose qui emporterait John dans une vague de sentiments, qui lui laisserait une empreinte aussi puissance que celle qu'il laissait chaque jour à Sherlock depuis leur première rencontre.
VOUS LISEZ
Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?