Sherlock Holmes examinait l'œil brillant ce sur quoi il allait pouvoir enfin débuter de toutes nouvelles expériences.
Un peu en retrait, Molly Hooper le carressait du regard. Même si l'homme si mystérieux pouvait parfois se montrer désagréable, sa présence la rendait toujours étrangement heureuse. Certes, il ne lui avait adressé que très peu la parole et ne répondait positivement à aucune de ses tentatives de commencer une conversation, mais elle était ravie le voir s'affairer autour d'un cadavre qu'elle lui avait elle-même dégoté.
- Comment va John ?
Sherlock releva doucement la tête et posa des yeux interrogateurs sur la femme qui venait de le déranger dans son travail.
- John va bien. John va très bien. Pourquoi John ?
- Et toi ? Comment vas-tu ?
- Pourquoi John ?
- J'essaie simplement de faire la discussion, Sherlock. Pas de soucis, j'arrête.
La légiste s'était toujours sentie maladroite et gênée aux côtés du détective. Et depuis qu'elle avait été contrainte de lui avouer ses sentiments, le peu d'aisance qui lui restait s'était évaporé. Certes, elle n'en voulait pas à Sherlock car il avait finit par lui raconter son côté de l'histoire. Mais tout de même, elle avait essayé de lui faire croire qu'elle ne pensait pas ce qu'elle avait dit. Mais qui peut mentir à Sherlock Holmes ?
Quelques minutes plus tard, le seul détective consultant du monde sauta hors d'un taxi et grimpa 4 par 4 les escaliers du 221B Baker Street. Énervé, il claqua derrière lui la porte de l'appartement.
- John ! C'est horrible ! S'exclama-t-il en hurlant presque. Molly n'a pas voulu que j'utilise ma cravache aujourd'hui ! Pour je ne sais quelle raison stupide ! Comment veut-elle que je mène à bien mes expériences et recherches si elle ne me laisse pas faire celle-la ?! John ! Où sont mes cigarettes ?
N'ayant aucune réponse à ses beuglements et à ses questions, il chercha du regard le petit homme qui n'était pas assis à sa place habituelle dans le salon.
- Très bien. Je vais les chercher par moi-même si tu ne me dis pas John !
Toujours sans réponse, il commença à regarder dans les recoins du salon pour trouver ce qu'il convoitait tant.
- Non, il me faut quelque chose de plus fort. Dit-il pour lui-même mais d'une voix un peu trop bruyante à son goût. Ne fais pas attention à ce que j'ai dit John ! Je vais me débrouiller sans !
Il réalisa soudain que son interlocuteur ne répondait à rien de ce qu'il lui disait. Pas un mot, pas un mouvement, pas même un soupir, et ce même lorsqu'il avait évoqué la drogue.
- John ? Demanda-t-il inquiet. John ?!
Son ami n'était pas censé être sorti, il ne lui avait pas dit devoir s'absenter, et de toute façon il n'avait nul part où aller. La seule explication possible dans l'esprit du détective fut qu'il lui soit arrivé quelque chose.
Il avait peur. Peur que John soit en danger et qu'il ne le sache pas, qu'il n'ait pas été là, qu'il soit revenu trop tard.
Il se rua jusque dans la chambre de son colocataire pensant y trouver un quelconque indice de la venue de quelqu'un qui n'y était pas invité, ou mieux, trouver son John.
Cependant, aucune trace du docteur. Tout était à sa place, il n'y avait aucun désordre, et encore moins de John.Il se dit alors qu'il était peut-être dans sa chambre à lui, en train de fouiller ses chaussettes, encore une fois, pensant y trouver sa réserve de drogue. Sherlock, essayant en vain de garder son calme, accourut alors dans ses quartiers censés être privés, mais encore une fois, pas de trace de John, pas de chaussettes en désordre.
En revenant au salon, dépité et tourmenté, de manière à s'asseoir dans son fauteuil fétiche pour réfléchir à ce qu'il avait pu arriver à son acolyte, il poussa la porte des toilettes puis celle de la salle de bain, passant à chaque fois sa tête pour s'assurer que John avait bel et bien disparu.
- Sherlock !
John, complètement nu, dos à Sherlock, face au miroir de la salle de bain, ruisselant de milliers de gouttes d'eau, se tourna brusquement dans la direction de son ami, cachant son entrejambe de la serviette qu'il avait, peu de secondes auparavant, sur la tête.
La mâchoire inférieure de Sherlock tomba, le détective étant d'abord subjugué par le physique plus qu'avantageux à ses yeux de l'homme qui venait de hanter ses pensées, puis soulagé de constater que John n'avait en réalité pas disparu, mais qu'il s'était simplement inquiété pour rien.
Il se rua vers lui et le prit dans ses bras. Peu importait l'eau qui mouillait ses vêtements ; John était là, John était réellement là, John était vivant, et John était avec lui.
- Tu peux me dire ce qu'il se passe ?
- Je te parlais et tu ne répondais pas ! S'exclama-t-il en prenant le visage du petit homme entre ses mains.
- Ça ne t'inquiète pas d'habitude.
- J'ai cru que tu avais disparu.
Sherlock prit à nouveau John dans ses bras, le serrant fort contre son torse. Le docteur souriait, se moquant intérieurement de l'inquiétude infondée du soi-disant meilleur détective de Londres et du monde.
Celui-ci s'éloigna enfin, regardant John comme s'il était la chose la plus précieuse du monde, la personne la plus belle qu'il n'avait jamais vu. Il voulait lui dire à quel point il avait eu peur, à quel point il comptait pour lui, mais il ne pouvait pas ; une telle capacité n'était pas dans ses gènes. Il espérait au fond de lui que John puisse lire toutes ces choses dans ses yeux, et John le pouvait en quelque sorte ; il se sentait d'ailleurs très flatté de s'avoir que Sherlock tenait à lui à ce point.
Le sociopathe hésita ; son regard faisait des allers retours entre les yeux de John et sa bouche. Qu'est-ce que John le romantique déduirait s'il l'embrassait maintenant ? Est-ce qu'un tel acte officialiserait leur relation ? Voulait-il l'officialiser ?
Son cerveau de génie fusait de pensées. L'une d'elles s'arrêta sur Mycroft ; le grand frère et ses précieux conseils, celui qui lui avait répété maintes fois de ne pas s'attacher, que l'amour était dangereux, les sentiments un poids qui tirait vers le bas.
Il s'était avéré par le passé que Mycroft avait raison, comme lors de l'affaire Irène Adler et de son mot de passe. Mais qui était-il aujourd'hui, si ce n'était un homme entièrement seul n'ayant comme attache que son travail ? C'était exactement ce que Sherlock était en train de devenir. Et il n'avait aucune envie de finir ses jours seul et froid.En revenant à la réalité, il sût qu'il n'avait pas été absent pour très longtemps. Son esprit extraordinaire lui permettait de réfléchir à toutes sortes de choses en un temps record. John ne penserait peut-être pas qu'il avait réfléchi à ce qui semblait si simple pour le petit homme.
Il se pencha vers lui et l'embrassa, sûr de n'avoir aucun remord par la suite, même si cela signifiait officialiser leur étrange relation. Il n'écouta que son cœur qui, au fil des années avec John, avait repris vie. Aujourd'hui, il battait de nouveau, il était fort ; et si John le voulait, il pourrait le lui donner.
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Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?