L'homme à la tête du gouvernement britannique se redressa, prenant le temps d'installer un suspense ainsi que sa supériorité. Son regard fier et dominant inquiétait et déstabilisait les deux amis face à lui.
Lentement, il s'approcha d'eux, ne reculant devant aucune touche dramatique.
- Tu es venu assister à ma défaite ? Commença Sherlock.
- Ta défaite ? Tu as sauvé la vie de John, non ?
Le détective lança un regard à son complice, un sourire sur le coin des lèvres. Lui avait-il sauvé la vie ? Probablement. Dans tous les cas, il était fier de se retrouver à ses côtés.
Son ami lui rendit son sourire avant de poser, un peu trop longtemps à son goût, ses yeux sur Mycroft.- Quoi ? Demanda sèchement le génie.
- Je t'admire, Sherlock. Annonça son frère en s'approchant de lui.
- Tu fais bien.
- Ta crédulité... ta capacité à voir sans observer quand tu t'impliques trop dans quelque chose.
Sherlock redressa le menton et planta un regard méfiant dans les yeux de son frère. Il pensait comprendre, mais ne le voulait pas.
John pouffa nerveusement ; avoir une longueur d'avance sur l'un des plus grands génies de la déduction que la Terre ait connu lui provoquait un sentiment plutôt jouissif.
- Tu pensais vraiment qu'il allait sauter ?
Sherlock réalisa. Tout cela n'avait été qu'un simple piège. Dans lequel il était complètement tombé.
Mais le problème n'était pas là. Moriarty. Il avait tout révélé à John. Le criminel le saurait, il savait tout.
Une micro-expression de peur passa sur son visage, que Mycroft remarqua facilement.- James Moriarty n'est pas le seul à pouvoir pirater des écrans.
Il saisit la télécommande et alluma la télévision. De son autre main il enfila une oreillette.
- Allez-y. Commanda-t-il d'une voix ferme à ses complices.
Le visage de la journaliste s'afficha alors à l'écran ; elle sourit et fit un signe de la main en direction de la caméra.
Son acolyte tourna alors l'objet de manière à se filmer à son tour et apparu avec une émotion moins jouasse et un cocard.
- Vous voyez où ça mène vos conneries ?!
- Je vous demande pardon ? S'insurgea Mycroft.
- Rien. J'ai rien dit. Désolé Monsieur.
La caméra s'éteignit et l'écran avec. Mycroft tendit une main ouverte à John qui glissa la sienne dans sa poche avant de déposer une oreillette semblable à celle du représentant du gouvernement dans la paume de celui-ci.
Malgré tout l'effort qu'il y mettait, John n'arrivait pas à retenir totalement un petit sourire moqueur de se dessiner sur son visage. Mycroft, lui, ne souriait pas ; cependant tout dans son comportement et sa façon de se tenir traduisait sa fierté et sa prétention d'avoir réussi à rouler son frère dans la farine sans qu'il ne s'en rende compte.
Sherlock se laissa tomber sur son fauteuil. Il avait déjà piégé John, que ce soit dans les locaux de Baskerville ou dans le métro de Londres après leurs retrouvailles, il pouvait lui rendre la pareille, il avait bien le droit. Et puis de toute façon, John avait tous les droits. Mais Mycroft... Rien ne l'autorisait à se moquer de lui, à le tourner en ridicule.
- Ça vous a amusé de me faire croire des choses ? Questionna-t-il piqué, la voix pleine d'amertume.
- Voyons Sherlock. Tu connais la réponse.
- Tu sautes sur toutes les occasions qui s'offrent à toi de me faire passer pour un idiot. Dit-il avec nonchalance soulignant une évidence avant d'interroger longuement John du regard.
- Tu m'as fait croire que tu étais mort pendant deux ans.
Effectivement, John avait un bon point. Il pouvait considérer cela comme sa vengeance de tout ce que le détective lui avait déjà fait subir.
Sherlock soupira bruyamment et détourna à nouveau la tête.
Les deux autres hommes attendirent un peu ; il allait sûrement finir par dire quelque chose.Comme aucun son ne sortit de sa bouche, Mycroft laissa tomber. Il commença à récupérer ses affaires, autrement dit il attrapa son parapluie, et se dirigea vers la sortie, et pris congés. Avant de passer la porte il se retourna une dernière fois.
- Ne t'en fais pas pour James Moriarty, le gouvernement s'en occupe.
- Qu'est ce qui pourrait me prouver que tu peux vraiment faire quelque chose contre lui ? Demanda Sherlock légèrement gêné que son frère soit au courant de toute l'histoire et puisse donc tomber sur l'une des vidéos s'il y mettait son nez.
- Docteur Watson ?
- Tu verras, Sherlock. Il a toujours raison. Avoua-t-il en soupirant.
Fier et flatté, l'aîné des Holmes quitta finalement la pièce, la tête haute.
Le silence régna à nouveau. John se sentait mal à l'aise. Il était persuadé qu'il avait fait le bon choix en acceptant le plan et l'idée de Mycroft ; mais ne il savait pas comment s'extirper de cette situation pesante.
- Tu... Tu m'en veux ?
Sherlock avait les yeux vides, le regard perdu dans le néant. S'il ne le connaissait pas, John aurait sûrement pensé qu'il était déçu ; toutefois, il était convaincu qu'il était simplement en train de réfléchir.
Au lieu d'une quelconque réponse de sa part, le génie de la déduction pouffa ; d'abord doucement, puis, il rigola franchement.
Il se leva et, les yeux rieurs, s'approcha de John. Tendrement, il passa un bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur son front.- Comment le pourrais-je ?
Le docteur se sentit soulagé ; il avait l'impression que tout rentrait dans l'ordre. Peut-être était-ce le moment de prendre un nouveau départ ? Ne pas retrouver ce qu'ils avaient précédemment mais créer quelque chose qui leur serait propre ?
Sherlock attrapa l'un des poignets de John, ses longs doigts allant jusqu'au milieu de la paume de son ami. Il lui tenait la main, pas complètement, mais presque ; il le faisait à sa manière.
Le regard perdu dans les yeux de John, ne cherchant pas à les analyser mais seulement à s'y perdre, le détective s'approcha lentement.
- Tu m'as vraiment fait peur.
Les jours et les semaines passèrent dans un esprit globalement plus respectueux et paisible qu'il n'avait été possible depuis que les deux hommes ne se comportaient plus vraiment comme de simples amis.
Selon John, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Du moins, autant que possible quand le monde en question contient Sherlock Holmes. Évidemment il y avait toujours des moments où le sociopathe le poussait à bout, mais tout de même, le docteur ne se plaignait pas.
Jusqu'à...
John ? Où es-tu ? SH.
Dans un café, pourquoi ?
Viens.
Pourquoi ?
Viens.
J'arrive.
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Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?