Chapitre 20 - Bisou

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Sherlock embrassait John et John était mal à l'aise. Il voulait s'abandonner au baiser du détective ; mais étant nu, trempé, et sortant à peine de la douche, s'appuyer contre l'homme habillé qui venait de courir partout n'était pas très agréable.

Le détective appuyait passionnément ses lèvres épaisses contre la bouche du docteur ; bouche qu'il avait longuement convoité, et qu'il pouvait caresser à sa guise depuis quelques jours.

Jamais il ne se serait douté qu'embrasser quelqu'un lui provoquerait de telles émotions. Il avait déjà vu des films dans lesquels des couples exprimaient un amour physique, dont certains interdits aux mineurs. Et il avait toujours pensé que ce genre de passions, les sentiments provoqués par ce genre d'actes, n'étaient que cinématographiques et pas réellement accessibles, du moins pas pour lui.

Il chercha, afin de faire plaisir à John et d'essayer de nouvelles choses, d'imiter ce qu'il avait déjà vu dans ces films.
Pour ce faire, il se remora tout ce dont il avait été témoin et qu'il avait rangé quelque part dans son palais mental.

Il embrassa une nouvelle fois les lèvres de John avant de poser les siennes dans le cou du docteur. Il avait remarqué que certains des personnages de ces longs et courts métrages gémissaient à la suite de cette action ; et il avait la machiavélique volonté de voir son ami produire un tel son.

Ses désirs se produisirent au grand dam du docteur. L'entreprise de Sherlock lui fit d'abord ouvrir des yeux ronds puis, sous la tendresse des baisers de son ami, il les ferma à nouveau souhaitant profiter de chaque sensation. Les bisous descendant du bas de la machoire du docteur jusqu'à la base de son cou, puis remontant vers ses épaules musclées, ainsi que le toucher des grandes mains du détective dans son dos et particulièrement dans le creux de ses reins, firent respirer bruyamment John qui sentait en lui monter un certain désir pour l'homme qui était en train de le stimuler.

Sherlock le sentit aussi ; pas le sien mais celui de John. Il faut dire que le petit homme était très près de lui. Si près que chacune des parties de leurs corps étaient en contact. De ce fait, sa cuisse sentait à la perfection l'effet qu'il produisait au docteur ; et il en était plus que ravi.

Contrairement à lui, John se sentait aussi gêné que mal à l'aise. La serviette qu'il tenait encore du bout des doigts se montrait presque inutile à présent ; mais tout de même, il ne se voyait pas la laisser tomber.
Les mains de Sherlock, qui se baladaient dans son dos, descendaient de plus en plus vers ses fesses jusqu'à les malaxer du bout des doigts.

Ses baisers continuèrent leur chemin en direction de la poitrine de John. À cause de sa taille, Sherlock devait s'écarter du docteur afin de pouvoir se baisser, ce qui ne déplaisait pas à celui-ci qui pouvait alors en profiter pour reprendre sa respiration.
Ils arrivèrent alors sur son estomac au même moment où le détective abaissait ses mains sur les hanches de son ami, qu'il caressa elles aussi, doucement, comme s'il ne voulait pas abîmer son John.

Au fur et à mesure que la bouche de Sherlock se dirigeait vers le bas de son ventre, le cœur du petit homme s'affolait. Il battait si rapidement et si bruyamment que son propriétaire avait l'impression que son partenaire pouvait l'entendre et le sentir.

John n'était pas né de la dernière pluie ; il comprenait très bien l'idée que Sherlock avait derrière la tête. Et à vrai dire, cela l'excitait tout autant que cela l'effrayait. Leur statut n'avait pas changé, ils étaient encore des meilleurs amis ; ou du moins, ils étaient censé l'être. Ces quelques jours avaient convaincu John qu'il voulait que leur relation change du tout au tout. Sherlock pouvait très bien être son ami en même temps que son amant. Malgré la timidité qu'il n'avait jamais réussi à vaincre quant il en venait aux sentiments qu'il avait pour le détective, il décida qu'il devait lui en parler. Dès que leur ébat se terminerait, dès qu'il serait habillé et que Sherlock serait physiquement enclin à la conversation, ils en parleraient, et alors tout deviendrait merveilleux. Aussi merveilleux que possible lorsqu'on aime un sociopathe de haut niveau, mais merveilleux quand même.

Sherlock, désormais sur les genoux, essaya de retirer les mains de John qui tenait encore la serviette mais il résista, ce qu'il ne put faire longtemps après que l'homme a bouclettes l'ait regardé de ses yeux doux, signifiant qu'il pouvait lui faire confiance. Le docteur attrapa alors le meuble derrière lui, sachant que si ses genoux venaient à faiblir il aurait une prise à laquelle se rattraper.

Le cadet des Holmes avança ses lèvres vers son objet de convoitise mais parut douter.

- Ne le fais pas si tu ne le veux pas.

- Je peux le faire. Assura Sherlock ne reculant devant rien.

Le détective ferma les yeux et posa les bouts de ses majeurs et index sur ses tempes ce qui fit rougir le docteur ; il cherchait dans son palais mental, il avait rangé une sorte de mode d'emploi dans son palais mental, il avait déjà pensé à faire un tel acte.

Il plongea à nouveau son regard dans celui de John avant de se lancer. D'abord un peu craintif, il pris vite de l'assurance, notamment grâce à la voix de John qui, par moment, susurait son prénom.

Une fois son ami pleinement satisfait, il se rinça rapidement la bouche, dégouté par la substance qui s'y trouvait, mais ravi d'avoir été à la hauteur.

- John, je...

Il fallait qu'il sache. Que John sache ce qu'il ressentait à son égard. C'était compliqué pour lui, et il s'était toujours dit qu'annoncer ce qui était évident était complètement inutile ; mais il savait que c'était important pour le petit homme, alors il le ferait.

- Tu ?

- Je t'... Je t'attends dans le salon.

Il quitta rapidement la pièce afin d'aller s'asseoir dans son fauteuil. Il y était plus au calme pour réfléchir à ce qu'il dirait à John. Il ne devait pas lui dire n'importe quoi, John ne méritait pas n'importe quoi.

Le téléphone du détective sonna. Celui-ci le regarda afin de découvrir le message affiché. Dès qu'il le vit, tout signe du bonheur qui illuminait préalablement son visage, avait disparu. Ses yeux s'équarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit. Il releva la tête lentement, très lentement, perdu dans ses pensées qui revenaient au galop, jusqu'à ce que son regard se pose sur la porte d'entrée.

- Sherlock ?

John arriva dans le salon quelques secondes plus tard, fraîchement habillé, prêt à lancer la discussion qu'il avait si longuement attendue. Il remarqua avec surprise que son ami ne s'y trouvait pas. Puis, en tournant sur lui-même pour jeter un regard sur l'ensemble de l'appartement, il se rendit compte que le grand manteau au tweed et son écharpe s'étaient aussi volatilisés. Sherlock était parti. Sherlock ne lui avait rien dit. Regrettait-il ? Doutait-il ?

John se laissa tomber dans son fauteuil et se frotta le visage ; tout était compliqué avec le sociopathe, tout devait toujours l'être, tout.

Escape Your Deduction - JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant