John Watson grimpait les marches menant à son appartement tenant dans ses bras sa fille qui lui souriait et babillait avec toute son innocence enfantine qui émouvait tant son père.
En ouvrant la porte, il la déposa au sol, lui permettant de se déplacer comme elle le voulait. La laissant entrer la première dans le lieu de vie, le docteur l'entendit s'écrier.
- Papa ?!
John se précipita à sa suite, se demandant ce qui pouvait bien la pousser à l'interpeller si tôt, et découvrit Sherlock, assit sur son fauteuil, un bras presque nu en évidence, les yeux fermés, la bouche entrouverte.
À ses pieds, Rosie secouait l'un des genoux de l'homme qu'elle croyait endormi tout en l'appelant encore et encore.- Papa ? Serlock ?
John se saisit en vitesse de sa fille, prétextant jouer avec elle et l'emmenant en dehors du salon.
- Mrs Hudson ?! Appela-t-il du haut des escaliers. Sherlock dort, ma puce. On va le laisser se reposer. Ajouta-t-il en appuyant bien sur le prénom de son ami afin que celui-ci soit ancré dans l'esprit de sa fille.
La logeuse accourut et, après un signe de tête de la part de John, jeta un œil dans le salon avant d'attraper Rosie en lui souriant et lui disant de venir jouer avec elle.
Une fois la prunelle de ses yeux mise à l'écart, le docteur se précipita vers son alter-ego qu'il secoua par les épaules et frappa délicatement de sorte à le réveiller.
- Sherlock ? Sherlock !
Au bout de quelques secondes, le détective ouvrit les yeux et sourit au visage inquiet se tenant face à lui.
- Je t'ai manqué ?
Les événements passés revinrent soudainement dans l'esprit de Sherlock qui dut se tenir la tête à cause de leur vacarme.
- Morphine ou cocaïne ?
Le détective essaya de deviner grâce à ses symptômes ce que Moriarty avait bien pu lui infiltrer, mais il ne parvenait pas à en être complètement sûr.
- Cocaïne, je crois.
- Comme d'habitude ?
- Non. Plus fort. Beaucoup plus fort. Confia-t-il en se relevant avec difficulté.
John essaya de l'aider en le tirant vers lui. Cependant une fois le sociopathe debout, les deux amis se rendirent compte qu'il ne réussissait pas à maintenir une telle position. Sherlock crut tomber et s'accrocha à John qui le retint fortement.
- Sherlock ! Cria le docteur paniqué.
Le cadet des Holmes voulut tout dire, tout confier à son ami, lui avouer qu'il ne voulait pas se droguer, que sa seule drogue n'était autre que lui, mais il ne pouvait pas, il le mettrait en danger.
Contre sa poitrine, le petit homme maintenait fort le grand qui, ne tenant pas sur ses pieds, se trouvait faire la même taille que lui. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état, c'était pire que tout. John se surprit même à penser que, en détruisant autant sa vie, Sherlock finirait sûrement par y mettre fin, et peut-être était-ce ce qu'il voulait.
- Si tu meurs Sherlock, je mourrai aussi.
Le regard du sociopathe se plongea dans celui de son ami, pour qui son cœur battait plus rapidement après une telle déclaration. Perdu dans ces yeux aussi inquiets qu'énervés, Sherlock se dit que peut-être John ne lui en voudrait pas tant que ça si leurs ébats étaient diffusés sur la terre entière.
- John, sache... tu...
Non, finalement il ne devait rien lui dire, faire comme si de rien n'était, prétendre que son cœur était froid ; et c'est probablement ce qu'il deviendrait, froid, sans la flamme qui le maintenait un peu plus en vie chaque jour, sans son partenaire, son ami, son amant, John Watson.
La tristesse prenait de plus en plus de place dans son corps, mais il ne devait pas la laisser transparaître. Il se redressa brusquement, replaçant sa manche comme elle était supposée être, et partit titubant en direction de la cuisine.
- Ça va ! Je vais bien ! Hurla-t-il presque.
- Tu vas tout sauf bien ! S'écria le petit homme en accourant derrière lui prêt à le réceptionner si besoin. Je vais t'aider. Ajouta-t-il le voyant chercher quelque chose qu'il n'avait pas l'air de trouver dans les placards.
- Non John ! Tu ne peux... Tu ne dois...
Face à l'incompréhension totale du médecin qui pourtant faisait de son mieux pour essayer de suivre les racontades du détective, Sherlock perdit tous ses moyens ; il avait trouvé sa moitié et il devait s'en séparer, la laisser au second plan.
Il sentit son corps se vider de toutes ses forces et, avec un dernier regard pour John, il tomba par terre, inconscient.Le docteur, pragmatique, se rendit compte qu'il ne pouvait pas faire face seul à la situation qui se présentait à lui. À vrai dire, il ne se voyait pas tirer Sherlock jusqu'à sa chambre. Il décida donc d'appeler son ami le détective inspecteur Lestrade qui se déplaça volontiers lui prêter main forte.
Les deux hommes se saisirent chacun d'une des extrémités du toxicomane et le soulevèrent jusqu'à son lit.
- Le mieux serait de ne rien dire à Mycroft. Ordonna John au policier lorsque tous deux quittaient la chambre du génie de la déduction.
- Pourquoi j'irais raconter à Mycroft ?
- Je ne sais pas. Je préfère prévenir, au cas où, car vous avez l'air souvent ensemble.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Je ne traîne absolument pas avec Mycroft. Interrogea Greg d'un air mi rieur mi préoccupé.
- Misent à part les fois où il envoie des voitures me chercher un peu n'importe où pour me dire de m'occuper de Sherlock, il me semble que tu es toujours là avec lui. Quand ils devaient quitter Londres en hélicoptère par exemple. Tu étais déjà aux côtés de Mycroft bien avant qu'on n'arrive Sherlock et moi.
- Je pense que c'est simplement une coïncidence. Je me suis trouvé une ou deux fois avec lui, voilà tout.
- Si tu le dis.
- On est tous au même moment en compagnie de Mycroft, c'est tout.
- Tu as raison. Mais quand-même, il n'y a que toi qui passe du temps seul avec lui. Je veux dire, il n'a personne. Anthea peut-être, mais elle travaille pour lui c'est différent.
Sur ces dernières paroles et une fois Gregory remercié, ce dernier quitta la pièce, laissant seuls John qui retourna dans la chambre de Sherlock afin de vérifier et de s'occuper de sa santé et son rétablissement.
Il s'assit au chevet de son meilleur ami, encore assoupit, et soupira ; Sherlock était un mystère, il lui cachait des choses, encore et toujours, ne voulait pas de son aide.
Il était incorrigible et ne changerait jamais, mais finalement c'était la raison pour laquelle le docteur s'était tant attaché à lui.
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Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?