Chapitre 18 - Nudité

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John quitta le bureau en trombe et claqua la porte avec force derrière lui, ce qui malheureusement ne fit absolument pas sursauter l'homme de glace qu'était Mycroft Holmes.

L'ancien militaire dévala les nombreux escaliers et se rua vers la voiture qui l'attendait au dehors. Il fulminait ; ses joues étaient rouges de colère et les jointures de ses doigts complètement blanches à force de serrer les poings. Il jeta presque ses sacs de courses dans le véhicule avant de s'y laisser tomber. Contrairement à son habitude, il n'eut aucun regard pour Anthea qu'il ignora superbement lorsque celle-ci lui demanda si quelque chose le tracassait.

Depuis sa rencontre avec Sherlock, seul lui avait vraiment compté, seul lui avait apporté à sa vie ce dont il avait toujours rêvé. Certes, Mary avait été presque tout aussi importante pour lui ; mais personne n'avait jamais eu une telle emprise ou laissé une telle marque sur le cœur et l'esprit de John.

Arrivé devant le 221B, il se calma un peu. Il connaissait et aimait profondément cet endroit. C'était là qu'avait tout réellement commencé avec Sherlock, et c'était là qu'il voudrait terminer. Terminer sa vie, en compagnie de son adorable petite fille et de l'homme qui faisait battre son cœur.

En soupirant il monta les escaliers menant à l'appartement. Cet appartement si singulier, si chaleureux, si masculin, qui lui apportait toujours le calme et le réconfort dont il pouvait avoir besoin. Et après son entrevue avec Mycroft, c'était tout ce qu'il pouvait espérer.

- Sherlock !

Pris par la stupéfaction de la scène que lui offrait l'homme face à lui, John fit tomber les sacs auxquels il était pourtant bien accroché.

- Rebonjour John.

- Tu comptes me dire ce que tu fais ?

John tendit son bras et sa main devant lui, de manière à censurer lui-même ce qu'il n'osait voir.

Dans son fauteuil attitré, se tenait un Sherlock complètement nu, seulement vêtu de son éternelle robe de chambre entièrement ouverte dévoilant l'intégralité du corps de son propriétaire. Le sociopathe portait également un sous-vêtement mais celui-ci s'avérait être totalement inutile étant donné que ce qui était censé être bien caché en dessous, reposait délicatement au dessus, à la vue de tous.

- J'étudie son fonctionnement.

- Tu... Quoi ?!

- Pour éviter de nouveaux désagréments. Oh et puis cesse d'être dramatique à ce point ! Tu en as un aussi !

- Le mien est rangé là où il doit être !

- Mets donc un peu de désordre dans ta vie.

John cligna des yeux plusieurs fois en secouant la tête. Il n'arrivait pas à croire que ce qu'il vivait était réel.

Il ramassa les sacs plastiques et se rua vers la cuisine où il les déposa sur la table de manière à être le plus possible dos à Sherlock.
Toutefois ce dernier n'avait pas l'air d'être en parfait accord avec cette situation. Il se leva de son fauteuil et s'approcha à pas de loup de John comme s'il s'apprêtait à dévorer sa proie.

Il posa ses grandes mains sur les hanches de John qu'il tint avec force. Surpris par ce geste, le petit homme laissa malencontreusement tomber les articles qu'il tenait entre ses mains. Il voulu rouspéter, râler après Sherlock, mais les lèvres du détective se posèrent tendrement dans le creux de son cou, le laissant sans voix.

Profitant de ce geste, le détective de renom se colla un peu plus à John, épousant les formes de son corps avec le sien. Bien que le docteur appréciait grandement ce mouvement -à vrai dire il appréciait tout ce que faisait Sherlock lorsque celui-ci se montrait affectueux- il se raidit sous son emprise.

Le génie de la déduction se recula alors d'un bon pas, haussant un sourcil, se demandant quel pouvait bien être le problème auquel faisait face son ami. Il pensait s'y être bien pris pourtant en câlinant le petit homme.

- Je serais plus à l'aise si tu avais des vêtements.

- Hier, ça ne te dérangeait pas ; aujourd'hui, tu n'oses pas me regarder.

John n'arrivait pas à déceler si Sherlock avait comme intention de le mettre au défi ou s'il était réellement méfiant quant à ses agissements.

Il se retourna donc vivement et planta son regard dans celui de Sherlock avant de le descendre lentement de manière bien appuyée et bien visible le long du corps du détective, puis de le remonter avec la même vitesse et la même intensité avant de l'ancrer à nouveau dans les yeux bleus qu'il aimait tant.

Il voulait, par ce geste, démontrer à Sherlock que ce qu'il avait éprouvé la veille, il l'éprouvait encore et l'éprouverait toujours. Il l'éprouvait même si bien qu'il fut forcé de déglutir sous le coup de l'effet que le physique avantageux de Sherlock faisait dans son cœur et dans son corps.

Le sociopathe sourit, heureux de constater que John était toujours son John. Il s'approcha délicatement de lui, mais s'arrêta à mi-chemin. Avec un regard en coin pour son ami, il rabattit les pans de sa robe de chambre avant de la nouer d'un coup sec. Il s'avança à nouveau vers le docteur et l'embrassa affectueusement. Ledit docteur passa ses mains dans les cheveux de Sherlock qui glissa les siennes sous son tee-shirt, dans son dos, afin de l'attirer le plus possible contre lui.

Ils se séparerent avec un tendre sourire. Chacun paraîssait heureux de la tournure que prenait leur relation.

La sonnerie de téléphone du cadet des Holmes résonna, forçant ce dernier à se détacher entièrement de John et à se ruer sur le petit objet qu'il porta à son oreille.

Le petit homme, quant à lui, débuta le rangement de ses achats, écoutant d'une oreille distraite la conversation de Sherlock. Cependant, le génie de la déduction était connu pour ne pas être très bavard ; sauf lorsqu'il s'agissait de frimer évidemment. Ce ne fut alors que lorsque le détective s'écria et interpella John, qu'il put enfin comprendre de quoi il s'agissait.

- Ahh John, quelle belle journée ! C'est Noël ! Est ce que c'est Noël ?

- Qu'est ce qu'il se passe, Sherlock ?

- Molly Hooper ! Elle a enfin trouvé quelques corps que je pourrai utiliser pour mes expériences !

- Pardon ?

- J'y vais de ce pas !

- Tu n'as pas oublié quelque chose ?

Pour toute réponse à la question de John, Sherlock se jeta sur lui et, attrapant son visage dans ses mains, déposa un bisou bien appuyé sur son front.

- Je pensais plutôt à des vêtements, mais pourquoi pas.

- Des vêtements ! S'exclama Sherlock les joues légèrement rosies en pointant son index vers le visage de John.

Il se rua donc vers sa chambre et en sortit quelques secondes après, habillé comme à son habitude, et marchant d'un bon pas vers la porte, l'air guilleret, comme un enfant s'apprêtant à recevoir le plus beau des cadeaux.

Escape Your Deduction - JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant