Chapitre 7 - Affection (partie 2)

2.3K 248 113
                                    

Sherlock se tenait à présent entièrement dans la chambre de John, au bout de son lit. Dans la pénombre, seule sa silhouette et ses yeux joueurs se distinguaient.

- Je ne sais pas ce que je peux faire ; mais je ne pars pas.

- D'accord.

Que répondre d'autre ? Après tout John avait exactement ce qu'il voulait. Il ne savait pas comment il le voulait ni pourquoi ; mais peu importe, il l'avait.

Le sociopathe se tenait de la même manière que lorsque le docteur lui avait annoncé qu'il était son meilleur ami. Ledit docteur trouvait que cette position avait quelque chose de mignon. Sherlock ressemblait à un enfant qui venait de se faire gronder.

Aucun des deux hommes ne savaient ce qu'ils pouvaient bien faire ou se dire. Ils restèrent quelques longues minutes, l'un couché l'autre debout, à se regarder dans le blanc des yeux toujours en restant dans la limite du raisonnable. Enfin, plus particulièrement en ce qui concernait John ; le sociopathe n'avait pas l'air de se rendre compte que fixer quelqu'un sans interruption pouvait mettre cette personne mal à l'aise.

Le petit homme se racla la gorge ; l'atmosphère était de plus en plus pesante. Il tenta de s'extirper de ce drôle de moment.

- Je vais peut-être dormir.

Sherlock ne répondit pas, ce qui prouvait qu'il avait totalement entendu et compris ce qu'avait dit son ami.

Il deigna enfin se mouvoir et il s'assit en tailleur au coin du lit à l'opposé de John, sans le quitter des yeux une seule seconde.

- Je pense que je vais dormir.

Sherlock ne répondit toujours pas ; son visage restait stoïque et ne trahissait aucune émotion.

- Est ce que tu peux arrêter de m'épier comme ça ?

Le détective haussa un sourcil comme si ce qu'avait dit le docteur était complètement absurde.

- Je reste là. Il n'y a que ma présence qui t'apporte du positif ou qui, du moins, t'empêche d'être négatif. Mais je ne te prive pas de ton sommeil.

John fut pris de court ; même si ce que Sherlock avait dit était très arrogant, c'était aussi très vrai.

Qu'était-il censé faire à présent ? Dormir ? Sous l'œil tant affecteux du sociopathe ? Étrange. Mais après tout pourquoi pas ? Il tourna la tête par pudeur et ferma les yeux. De toute façon il n'avait rien d'autre à faire. Si Sherlock était quelqu'un de normal ils auraient pu discuter ; mais Sherlock était Sherlock.

Les secondes défilaient lentement et John sentait le regard pesant de son ami sur lui. Peu importe ce qu'il faisait ou ce à quoi il pensait ; impossible de faire abstraction.

Le silence régnait dans la petite chambre. Soudainement, Sherlock se pencha en avant. Il rapprochait délicatement son buste de celui de John. Arrivé à la hauteur de son bras, il étendit le sien et, du bout de ses doigts fins, il mit une pichenette sur l'épaule du docteur qui sursauta en retenant un cri.

- Je voulais voir si tu dormais.

- Évidemment que je ne dormais pas ! Comment veux-tu que je trouve le sommeil si tu me fixes ?!

- Que veux-tu que je fasse ?

Bonne question. En soit, il fallait avouer que John avait une petite idée de ce qu'il pouvait commander à Sherlock de faire. Mais en y réfléchissant bien, il voyait mal le sociopathe de haut niveau en train de lui raconter des histoires ou de lui chanter des chansons.

Escape Your Deduction - JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant