Chapitre 13 - Étreinte

2.4K 200 158
                                    

- Moi ?

- L'affection peut être un avantage, si on l'éprouve pour la bonne personne. Mycroft est un idiot ; on ne peut rien contre certains sentiments. N'est-ce pas ?

- Je pense, oui.

- C'est toi l'expert.

Sherlock se redressa jusqu'à ce que sa poitrine ne soit qu'à quelques centimètres de l'épaule de John. Il le regardait de haut en bas. Sans doute essayait-il de deviner ce qu'il se passait dans la tête du docteur dont le regard passait des yeux bleus perçants du détective à ses lèvres charnues.

Tout en regardant cette bouche pulpeuse, John se souvint de la sensation de douceur qu'elle lui avait laissé quelques jours auparavant lorsque le sociopathe l'avait embrassé. John avait aimé ce geste, et Sherlock était actuellement si près. S'il se redressait légèrement il pourrait atteindre son objet de convoitise.

Sa raison lui hurlait de ne pas le faire, de s'éloigner et quitter la pièce ; mais tout son corps se tendit. Pratiquement à la même seconde, le détective fit de même ; ses yeux avaient finit de se balader sur le corps de John et avaient atterris sur ses lèvres fines.

D'un commun accord secret, leurs bouches se rencontrèrent. Comme si elles ne l'avaient jamais fait avant, comme si elles l'avaient toujours voulu. Le premier contact fut calme et léger ; mais très vite les suivants s'affolèrent.

Le détective posa une main sur la jointure entre le cou et le menton de docteur qui posa la sienne sur la nuque du sociopathe, la tenant avec son éternelle poigne de militaire.

Chacun se laissa emporter par la folie du moment et leurs corps se collèrent de plus en plus. Sherlock se laissa retomber à la renverse sur le matelas sans lâcher John qui ne voyait aucun inconvénient à avoir son torse couché sur celui du génie de la déduction.

Ledit génie posa une main sur le dos de son ami tout en promenant l'autre sur sa poitrine, son estomac, ses abdominaux, et l'appliquant finalement sur son érection bien visible sous son jean.

Le docteur décida de l'imiter mais... rien. Entre les jambes du détective ne se détectait aucun mouvement suspect. Rien qui ne sortait de l'ordinaire.
Abasourdi il se redressa vivement pour être témoin de la situation.

- Ne prends pas ça personnellement.

Le sociopathe avait bien compris l'étonnement de son partenaire mais il savait pertinemment qu'il ne fallait pas attendre grand chose de la part de ses réactions physiques en rapport à ses émotions.

Pour répondre à la stupéfaction de John, Sherlock déboutonna d'une main habile le pantalon du docteur avant de glisser ladite main sous celui-ci. Il carressa du bout des doigts la bosse qui grossissait à vue d'œil sous le caleçon du petit homme ; Sherlock s'était déjà touché lui-même mais jamais il n'avait même rien qu'effleuré quelqu'un d'autre.

La fougue présente quelques instants auparavant entre les deux hommes s'était légèrement dissipée du côté de John. S'être éloigné de Sherlock lui avait fait prendre du recul sur la situation ; étaient-ils réellement en train de...? Sherlock et lui...?! Non...
Les pensées de John étaient parsemées de trous et de doutes. Jamais il n'avait pensé en arriver là avec le cadet des Holmes. Enfin, si, une fois. En réalité il en avait déjà même rêvé plusieurs fois et il s'était d'ailleurs fait plaisir en se réveillant.

John n'arrivait plus à bien se souvenir de l'impression que Sherlock lui avait laissé toutes ces années. Son incapacité à se concentrer était entièrement dû aux caresses craintives du détective entre ses jambes. Ainsi qu'à son regard qui le transperçait. John avait toujours aimé les yeux de Sherlock ; le bleu clair qui les colorait donnait envie de s'y plonger pour ne plus jamais en ressortir.

Sherlock était l'homme que John trouvait le plus attirant ; ou plutôt, le seul homme qu'il trouvait attirant. Il le répétait sans cesse à ceux qui les pensaient en couple ; il n'était pas gay, et c'était vrai, il ne l'était pas. John n'avait jamais aimé les hommes, mais avec Sherlock tout était différent ; tout avait toujours été différent avec lui.

Le docteur se pencha à nouveau vers le détective qu'il embrassa d'abord longuement et discrètement, puis la fougue reprit. Sherlock en profita pour retirer le pull beige de John, qui, à sa suite, lui déboutonna avec entrain sa chemise couleur aubergine. L'esprit du génie était étrangement plus calme que d'habitude ; en tant normal ses pensées étaient constamment rythmées par l'image de John quelle que soit la situation à laquelle il faisait face. Actuellement, la situation étant John, rien d'autre ne venait le troubler dans ses actions si ce n'étaient des craintes quant à ce qu'il devait faire ou non, ou bien tout un tas d'émotions qui faisait de son esprit extraordinaire un champ de bataille.

Les caresses de Sherlock devenant de plus en plus rapides, John ne pouvait plus retenir des gémissements de plaisir de s'échapper de sa bouche qu'il posait tout autant sur les lèvres que sur la nuque de son partenaire.

Sous les doigts du docteur qui l'étraignait, Sherlock, par moments, vibrait. Il voulait plus. Sa possessivité monstre désirait John. Elle voulait plus que tout que leurs peaux se touchent, que leurs corps se frottent, que John se rende enfin compte que seul Sherlock était nécessaire à sa vie. Néanmoins, le sociopathe ne savait pas comment le faire comprendre à son ami, comment enfin lui avouer qu'il n'avait jamais désiré quelqu'un d'autre que lui, qu'il n'avait jamais rien ressenti pour quelqu'un d'autre que lui.

La passion et le plaisir prenaient de plus en plus d'ampleur dans le corps de John qui souhaitait lui aussi passer à l'étape supérieure. En plus de vouloir sentir Sherlock contre lui, il trouvait injuste le fait que l'homme à bouclettes ne soit pas aussi assujetti au plaisir que lui.

- Il faut... que... Commença l'ancien médecin militaire avec difficulté à cause de la surchage d'hormones qui se baladaient dans son être.

- Hmm ?

- Toi aussi...

John s'éloigna quelque peu de Sherlock, et d'une main ferme sous les côtés de ce dernier, lui ordonna de se retourner, ce que le détective fit sans se faire prier.

Une fois le cadet des Holmes à plat ventre, le docteur retira leurs deux caleçons l'un après l'autre, découvrant avec appétit les fesses rebondies du grand brun allongé entre ses jambes, qu'il pénétra délicatement après s'être assuré de ses doigts et sa langue qu'il ne lui causerait aucune douleur.

C'était la première fois de Sherlock et pratiquement celle de John qui ne s'était encore jamais retrouvé dans une telle situation avec un homme. L'un et l'autre voulaient prendre leur temps, y aller avec délicatesse, ne pas avoir l'air brusque et ne surtout pas blesser l'autre, et tout cela malgré la passion qui gagnait encore et encore du terrain dans leurs esprits.

Les deux hommes gémissaient chacun leur tour et parfois à l'unisson. Si le sociopathe avait écouté son frère, jamais il n'aurait laissé ses sentiments prendre le dessus sur sa raison ; par conséquent jamais il n'aurait vécu une telle expérience si jouissive. Il eu une pensée rapide pour Mycroft avant de se dévouer corps et âme à John, son John.

Sherlock sentit en lui une sorte de besoin de se tenir à quelque chose. Il attrapa alors la main de John et, la serrant avec une certaine poigne, il l'appuya contre son cœur. Sherlock s'y aggripa comme il avait toujours eu besoin de s'aggriper à John, comme il avait toujours eu besoin du petit homme pour le maintenir dans la tranquillité de la vie, pour le tenir fermement à l'écart de la guerre qui battait continuellement son plein dans son esprit. Au creux des bras de John, Sherlock se sentait pleinement en sécurité ; personne ne pouvait l'atteindre, personne ne pouvait le détruire : ni Mycroft, ni Moriarty, ni lui-même.

John était sa bouée de sauvetage. John était son monde entier.

Ce fut à quelques milli-secondes de l'orgasme que Sherlock se rendit compte qu'il était trop tard pour revenir en arrière. Il s'était laissé aller, il avait goûté à John ; plus jamais il ne pourrait s'y restreindre.

Escape Your Deduction - JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant