Escape Your Deduction - Johnlock

Prologue

- Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage.

Les voix des convives, jusqu'alors tues, commencèrent à s'élèver doucement. Des sourires apparurent sur tous les visages ; et même l'imperturbable Mycroft Holmes ne pouvait cacher sa joie.

Les jeunes mariés se tenaient à une distance raisonnable l'un de l'autre, et leurs doigts s'entrelaçaient en leurs bouts comme pour se signaler mutuellement qu'ils ne se sépareraient jamais.

Mrs Hudson, accrochée au bras du détective inspecteur Lestrade, pleurenichait en silence, le nez enfoui dans un mouchoir. Ses yeux larmoyants laissaient transparaître toute sa compassion et son affection envers les jeunes époux. Quant à lui, le policier de Scotland Yard, ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant le visage irradieux de joie de Sherlock Holmes.

Tout le monde était réuni, tout le monde était soudé, et tout le monde était aussi ému que heureux.

Mrs Hudson en particulier. Elle qui les avait vu grandir, qui avait vu leur relation se développer et qui avait cru en eux dès le début.

Mycroft, s'appuyant sur son éternel parapluie noir, lançait par moments des regards en biais et des clins d'œil peu discrets à son frère. Ses parents qui l'entouraient, ressentaient énormément de fierté quant à leur cadet ; ils avaient déjà perdu tout espoir de voir un jour leur aîné au bras de quelqu'un alors ils avaient espéré longuement que Sherlock leur fournisse une descendance. Bon, tant pis pour des petits-enfants, il avait l'air heureux et rien ne leur importait plus.

- Vous pouvez embrasser le marié.

Les deux amants, toujours sans se lâcher la main, se tournèrent l'un face à l'autre.

En plongeant son regard dans celui de l'homme qu'il appelait désormais son petit-ami, John ne put retenir un sourire béat de se former sur son visage. Il riait pratiquement ; il était si heureux.

Il baissa la tête vers le sol et regarda ses chaussures afin de reprendre son sérieux.

Face au bonheur sans limite de celui qui faisait battre son cœur depuis le premier jour, Sherlock souri à son tour. Il s'agrippa un peu plus à la main de John et fit un pas vers lui.

Il posa délicatement sa main sur la jointure entre la mâchoire et le cou de son désormais mari et lui releva doucement la tête. Dans les yeux du détective se lisait clairement tout l'amour qu'il ressentait pour le petit homme.

Au contact de Sherlock, John s'approcha un peu plus. Ils n'étaient plus qu'à quelques petits centimètres l'un de l'autre.

Évidemment leurs visages se rapprochèrent à leur tour. La main du docteur se posa sur le torse du détective. L'attrapant par un pan de son costard, il l'attira à lui.

L'écart entre leurs bouches se resserrait de plus en plus. Leurs lèvres, étirées en de fins sourires, allaient bientôt s'entrechoquer, leurs langues se trouver, et leurs corps se coller.

L'audience retenait son souffle. Certes tout le monde savait ce qu'il allait se passer mais personne ne voulait en perdre une miette.

Sherlock et John se rapprochèrent de mieux en mieux, de plus en plus ; et puis finalement...

Et puis finalement...

Au moment où leurs bouches allaient rentrer en contact et célébrer leur union éternelle, Molly Hooper se réveilla en sursaut.

Les paupières collées par les larmes, la respiration entrecoupée de sanglots, le corps brûlant de gêne et de jalousie, la légiste cherchait à se rassurer ; tout cela n'était qu'un rêve, Sherlock était toujours célibataire et elle avait encore une chance -même infime- de le séduire.

Malheureusement, le génie de la déduction avait toujours réellement l'air triste lorsqu'il pensait que l'ancien militaire ne pouvait pas le voir.

Mais ça n'était qu'un petit détail, pas vrai ?

En fin de compte, Molly se dit qu'elle n'avait aucune inquiétude à avoir ; la chance pouvait bien lui sourire à elle aussi un jour ou l'autre.

Elle se rendormit paisiblement.

Sherlock Holmes et John Watson n'étaient après tout rien de plus que de simples amis.