L'hélicoptère dans lequel Sherlock Holmes était installé aux côtés de son frère commença à décoller. Le détective n'y prêta guère attention, trop obnubilé sur la colère qu'il ressentait contre son aîné et lui. Il n'avait pas pu dire proprement au revoir à John, il n'avait pas pu lui dire qu'il reviendrait à coup sûr et qu'il ne l'oublierait pas.
La sonnerie de son téléphone le coupa alors dans ses pensées.
Fin du voyage, honey.
Le détective releva lentement la tête du petit appareil les sourcils froncés. Mycroft, qui s'était aperçu de son changement d'humeur soudain, lança un regard peu discret sur le message. Moriarty... Qu'avait-il fait ? Le représentant du gouvernement avala sa salive avec difficulté. Il avait permis au criminel consultant de revenir afin de l'aider à sauver son petit frère et voilà qu'il devenait une menace pour lui ; exactement ce dont Sherlock l'avait prévenu.
Une détonation se fit entendre, suivie de plusieurs. Ainsi que des coups à l'extérieur de l'hélicoptère ; il se faisait tirer dessus.
Les agresseurs avaient l'air de viser les vitres. Quelques balles les traversèrent et le pilote fut tué.
Au moment même où l'homme de Mycroft ne pouvait plus contrôler l'appareil ; ce dernier commença à tomber à pic et finit par s'écraser lourdement sur le sol dans un grand fracas et dans une non-négligeable explosion qui se transforma rapidement en incendie.Les deux hommes à terre avaient à peine eu le temps de réagir. Tout s'était passé très vite ; en une fraction de seconde l'hélicoptère avait entamé et terminé sa chute.
- Sherlock !!!
John et Gregory se ruèrent vers l'appareil d'où personne ne semblait manifester une intention de sortir.
Une fumée épaisse l'entourait mais les deux hommes n'y prêtèrent guère attention. Il la traversèrent et, à bout de bras, poussés par l'adrénaline, ils arrachèrent la seule porte qu'ils pouvaient atteindre ; celle de Mycroft.À deux, ils sortirent le représentant du gouvernement qui avait l'air secoué par ce qu'il venait de lui arriver, mais qui commença à reprendre ses esprit et à tousser avec ferveur une fois éloigné du danger et de la fumée.
Ils le tirèrent le plus loin possible puis retournèrent avec la même rapidité que précédemment vers l'hélicoptère afin d'en extraire Sherlock.
Comme son frère avant lui, le détective paraissait évanoui ou du moins sous le choc.
Au moment de l'attraper, ils découvrirent que la tempe du sociopathe avait heurté la paroi du véhicule et était, par conséquent, recouverte de sang.
Ils l'extirpèrent de la cabine ; et, le détective une fois posé au sol, John le saisit sous les bras et le traîna hors de danger comme il l'avait fait précédemment pour Mycroft avec Gregory.
Pendant ce temps là, l'aîné des Holmes s'était redressé et le détective inspecteur s'était posté à ses côtés tout en appelant les secours.
John pratiquait sur Sherlock un examen médical entrecoupé quelques fois de mots d'encouragement pour pousser son ami à se réveiller ainsi que de nombreux jurons.
Il vérifiait sa respiration, son pouls, ses battements de cœur, la réaction de ses yeux face à de la lumière ; et finit par déduire que ses signes vitaux étaient défaillants mais que néanmoins le détective n'était pas en grand danger s'il venait à être pris en charge rapidement.
La blessure sur la tempe du détective inquiétait le docteur. Le sang s'écoulait et n'avait pas l'air d'avoir envie de s'arrêter. Il fallait éviter que trop de sang ne s'échappe, et par conséquent relever la tête de Sherlock. John s'assit donc derrière lui, prit délicatement son crâne entre ses mains et le posa sur ses cuisses tout en le retenant d'une main aussi ferme que légère.
Sherlock était allongé les yeux fermés. Autour de lui, il devinait que son ami s'agitait. Il sentait ses doigts sur ses poignets et ses paupières, sa main sur son torse, sa cuisse sous sa nuque.
Moriarty était de retour, et John était seul. Il ne pouvait pas se permettre de mourir, pas maintenant. Et puis en fin de compte, il n'avait pas tellement envie de mourir non plus ; il avait tellement de choses à faire encore, tellement de choses à vivre.
Il cherchait dans son palais mental une solution à cette situation plutôt complexe. Comment pouvait-il se réveiller ? Lorsque Mary lui avait tiré dessus, il s'y était réfugié et avait su comment agir ; tomber en arrière, canaliser sa respiration. Mais à ce moment précis, le génie ne savait pas. Il ne savait même pas précisément ce qu'il lui était arrivé.
Il sentait seulement que ses poumons avaient du mal à inspirer et expirer entièrement, et que sur sa tempe coulait un liquide chaud ; probablement du sang.Sherlock se concentrait et cherchait au plus profond de lui-même un souvenir, une émotion, quoi que ce soit qui pouvait l'aider. Toutefois, rien ne lui venait. La fumée lui était montée à la tête et empêchait donc ses pensées extraordinaires de fuser comme à leur habitude.
Lorsqu'il fermait les yeux pour se concentrer, la seule chose qu'il voyait était le visage de John. Il se rendit soudainement compte qu'il allait partir sans que le petit homme ne sache à quel point il comptait pour lui.
- John...
- Sherlock ?
Le sang coulait de plus en plus sur la tempe du détective jusqu'à trouver les vêtements du docteur. Sa respiration était de moins en moins profonde et chaque inspiration lui donnait l'impression que ses poumons brûlaient.
Si c'était la fin, autant finir en beauté.
Le détective avança sa main vers celle du docteur et la posa par dessus.
- Ne m'oublie pas.
Les larmes que John avait retenues sans s'en rendre compte, se mirent à couler subitement. Si le génie de la déduction pensait qu'il vivait ses derniers instants, il y avait de grandes chances pour que cela soit vrai.
- Ça ne risque pas.
Sherlock respirait de plus en plus difficilement. Il essayait de faire de son mieux pour le cacher à son ami qui était déjà mort d'inquiétude. Cependant, plus les secondes passaient et plus il était persuadé que chaque regard qu'il lançait à John était le dernier.
- Ne pars pas, je t'en prie.
Malgré les efforts du détective, John remarquait que ses yeux avaient de plus en plus de mal à rester ouverts ; Sherlock luttait.
- Sherlock, il faut que tu saches quelque chose.
Les yeux du détective s'ouvrirent en grand, il était intrigué. Le docteur essayait de retarder son départ en le faisant se concentrer sur autre chose. De plus, si la fin de leurs aventures était venue, John voulait vider son sac, une bonne fois pour toute ; lui dire qu'il avait une importance dans sa vie comme personne n'en avait jamais eu.
- Je voulais te dire que... Enfin, c'est un peu compliqué de mettre des mots sur...
Sherlock regardait son ami avec intensité. Il essayait de percer sa carapace pour savoir ce qu'il sous-entendait, mais ses capacités amoindries ne le lui permettaient pas.
- De toute façon tu l'as sûrement déjà compris !
- Que tu as du mal à finir tes phrases ?
- Non ! Simplement que j'ai du mal à m'exprimer sur... certaines choses.
- Pas très rassurant pour un blogueur.
John soupira. Même dans les dernières secondes de sa vie, Sherlock trouvait le moyen de l'irriter avec ses blagues. Néanmoins, c'était exactement ce qui faisait le charme de cet étrange personnage.
- Je ne peux pas te laisser partir sans te l'avoir dit. Sherlock... tu... je...
- Ils sont là !
Gregory Lestrade hurla avec force afin de prévenir autant les blessés que John, qu'il coupa en plein milieu de sa phrase.
Au bord de l'aérodrome, des sirènes et des gyrophares se faisaient remarquer.
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Escape Your Deduction - Johnlock
FanfictionTout le monde connaît l'histoire du détective Sherlock Holmes et de son partenaire le docteur John Watson. Mais... Et si certaines parties étaient cachées, restées secrètes, ou simplement sous-entendues ?