Bégayer

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Albus était installé tranquillement, seul dans son compartiment, heureux que son frère ne le rejoigne pas quand son attention fut attirée par un grattement de gorge.

En tournant la tête, il se trouva face à un garçon de son âge, très blond aux yeux clairs. Ils se dévisagèrent et le blondinet hésita avant de prendre la parole, bégayant légèrement.

- Bonjour ? Est-ce que... je peux m'installer ici ?

Albus hocha la tête et observa son camarade s'installer face à lui doucement. Il répondit à son sourire. Le cœur battant à l'idée de faire le premier pas vers un inconnu, il se pencha légèrement en avant.

- Bonjour. Je m'appelle Albus.

- Scorpius.

Le petit blond hocha la tête doucement avant de reprendre.

- C'est aussi ta première rentrée ?

- Oui. Mais mon frère James entre en troisième année.

- Oh. Tu penses être réparti dans quelle maison ?

Albus se figea un instant puis soupira.

- Gryffondor je suppose, toute ma famille y a été.

Scorpius se mordilla la lèvre.

- Je suppose que j'irais à Serpentard comme ma famille. Mais mon père m'a dit que ce n'était pas important la maison dans laquelle je serais.

Ravi, Albus gloussa.

- Mon père a dit la même chose.

C'est ainsi que la glace fut brisée entre eux, et ils commencèrent à bavarder, partageant des friandises que Albus avait amené.

Ils auraient pu passer le temps du voyage entier à discuter ainsi, sans voir le temps passer mais ils furent interrompus par Rose Weasley, qui arriva brusquement.

Elle ouvrit d'un geste sec la porte du compartiment.

- Ah ! Albus ! Je t'ai cherché partout et James ne savait pas où tu étais !

Albus perdit immédiatement son sourire. Il aimait bien Rose, elle était gentille avec lui, mais sa cousine était bien trop bruyante à son goût. Elle parlait trop vite, trop fort. Il hocha doucement la tête, et Rose se rendit soudain compte qu'Albus n'était pas seul dans le compartiment.

En voyant Scorpius, elle ouvrit la bouche et la referma brusquement avant de froncer les sourcils. L'air mécontent, les mains sur les hanches, elle se tourna vers Albus.

- C'est une plaisanterie ?

Albus échangea un regard surpris avec Scorpius. Rose grogna soudain.

- Ne reste pas ici Albus.

Il fronça brusquement les sourcils à son ton autoritaire et croisa les bras sur sa poitrine.

- Je suis très bien ici.

Rose leva les bras au ciel et rougit brusquement sous le coup de la colère.

- Tu ne vas pas me faire croire que tu ne sais pas qui il est voyons !

Albus ouvrit la bouche avant de la refermer, refusant de demander des précisions. Mais Rose n'avait pas besoin d'encouragements pour continuer.

- Sérieusement Albus ! C'est un Malefoy ! Son père est un Mangemort !

Scorpius se recroquevilla sur le siège, comme s'il venait d'être frappé, et à cet instant, Albus détesta sa cousine, de tout son être. Aussi, il se pencha vers Scorpius.

- Scorpius, voici ma cousine très impolie, Rose Weasley.

Le blond hocha la tête, ne sachant visiblement pas quelle réaction avoir. Rose émit un bruit agacé.

- Sérieusement Albus ! Tu parles au fils de celui qui a martyrisé ton père à Poudlard !

Albus se redressa, piqué au vif.

- Mon père n'a jamais eu l'air martyrisé. Et il m'a souvent parlé du père de Scorpius qui lui a sauvé la vie par contre.

Rose grogna.

- Son père est un Mangemort ! Pire encore, ton nouvel ami... il paraîtrait qu'il est le fils de Tu-sais-qui !

Scorpius pâlit brusquement en serrant les poings. Albus quand à lui se déplaça pour s'asseoir près de son nouvel ami et il lui passa un bras sur les épaules. Il jeta un regard noir à sa cousine, la défiant de dire ou faire quoi que ce soit de plus, au risque de déjà s'attirer des ennuis.

Finalement Rose abdiqua, bien que toujours en colère.

- Je vais rejoindre James. Ne viens pas pleurer quand tu te rendras compte de qui il est réellement !

Le silence retomba dans le compartiment et Albus soupira doucement.

- Désolé pour... pour ça. Elle...

- C'est rien. Ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre de choses.

Albus reprit sa place face à Scorpius et ils échangèrent un petit sourire gêné. Scorpius observa attentivement son camarade, d'un air très sérieux.

- Alors tu es le fils de Harry Potter, n'est-ce pas ?

Le garçon brun hocha doucement la tête, avec une petite grimace gênée.

Le silence retomba entre eux, sans qu'ils ne se sentent mal à l'aise pour autant. Albus lança une chocogrenouille à Scorpius et ce dernier l'ouvrit. Il gloussa en lui montrant la carte.

- Regarde ! J'ai ton père !

Albus haussa les épaules.

- Mon père déteste ça. Être célèbre comme ça.

Scorpius mangea le chocolat en silence, regardant la carte Harry Potter avec un peu de fascination. Il connaissait le visage du Sauveur comme tous les sorciers britanniques, il avait même déjà trouvé sa carte dans les chocogrenouilles auparavant, mais son intérêt résidait surtout en la présence de Albus Potter face à lui... qui ressemblait terriblement à son père.

Le brun soupira bruyamment.

- Ma cousine. Elle est pas comme ça d'habitude tu sais. Elle est... Bruyante et un peu envahissante, mais elle n'est pas méchante en temps normal.

Le blond hocha la tête.

- Mon père m'a prévenu que nos familles étaient ennemies depuis toujours. Les Malefoy et les Weasley.

- Oh.

- Il m'a dit de ne pas faire de vagues. De ne pas me faire remarquer.

Albus se mordilla la lèvre un instant, en réfléchissant. Puis il sourit.

- Ton père serait fâché si nous devenions amis ?

Scorpius l'observa avec attention, restant silencieux un long moment. Il sourit en secouant doucement la tête.

- Mon père veut juste que je ne m'attire pas d'ennuis.

D'un coup bien plus joyeux qu'il ne l'avait été depuis quelques temps, Albus se redressa.

- Parfait. Je serais ravi d'être ami avec toi, si tu es d'accord.

Scorpius eut un large sourire ravi.

- Même si nous sommes dans des maisons différentes ?

- Surtout si nous sommes dans des maisons différentes !

Ils trouvèrent l'idée amusante, et le trajet passa comme dans un rêve. Ils s'étaient raconté leurs vies, avaient parlé de leurs craintes pour cette nouvelle aventure. Ils avaient comparé ce qu'ils savaient de Poudlard.

Et ils avaient conclu qu'à deux, les choses avaient l'air bien moins effrayantes...

Nouvelle générationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant