Harry avait eu l'impression de passer des heures au chevet de son fils.
Après avoir rassuré Albus à l'instant où il avait ouvert les yeux, Harry était reparti au plus vite de Poudlard. Maintenant, il était certain d'avoir pris la meilleure décision quand à accepter le poste de professeur. Il n'avait pas dit à son fils qu'ils se reverraient rapidement, préférant lui laisser la surprise. Mais il lui avait promis qu'il allait faire en sorte que les choses s'améliorent.
Pour ne pas créer de problèmes à Scorpius, Harry avait longuement assuré à son fils qu'il était fier de lui. Il lui avait appris qu'il aurait pu être à Serpentard lui aussi, mais qu'il avait refusé à cause d'un malentendu.
La première chose qu'il fit en suivant fut de rendre visite à Ron pour lui raconter ce qui s'était passé avec James et Fred. Ron lui avoua qu'il était au courant : Rose leur avait tout raconté, y compris la première lettre que Ginny avait envoyé. Harry se contenta de compléter l'histoire pour que Ron ait tous les éléments en main.
Après un moment de silence, Harry avoua à Ron qu'il allait quitter le Ministère pour aller enseigner à Poudlard. Il en avait assez d'être Auror, et il avait enfin l'occasion de s'échapper.
Il parla de l'incendie de la cabane de Hagrid également. Ron avait les sourcils froncés.
- Et tu dis que MacGonagall pense que c'est James et Fred qui sont coupables de ça ?
- Oui. James a nié. Bien sûr... compte tenu de son comportement et de ses antécédents, je n'ai pas confiance en lui, mais... Et bien, je compte ouvrir l'œil. Crois-tu que Hermione accepterait de venir elle aussi ? Elle pourrait remplacer Binns. Je suis certain qu'elle adorerait être prof !
- Harry... Mon pote... Tu sais qu'on te suivrait n'importe où. Mais là, il s'agit quand même de quitter un emploi qu'elle adore. C'est peut être un peu prématuré de s'affoler pour une vieille cabane qui tenait à peine debout, non ?
Harry haussa les épaules.
- Il y a nos enfants là-bas. Je préfère autant trop en faire que pas assez. Je compte d'ailleurs proposer à Neville de prendre la botanique. Le Professeur Chourave compte aussi prendre sa retraite.
Ron grogna doucement.
- Ok. Tu marques un point. Tu prévois quoi pour moi ? Et tu comptes placer combien de personnes à Poudlard exactement ?
- Je ne prévois rien pour toi, Ron.
- Je ne suis pas Ginny, tu sais ? Je ne cautionne pas ce qu'elle a pu dire à Albus. Si c'est pour ça que tu me tiens à l'écart, tu peux te rassurer...
- Ron... Je sais. C'est juste que... Autant que tu restes Auror pour qu'on ait quelqu'un en appui si les choses devenaient compliquées, non ? Si ça s'aggrave, je te ferais venir. En attendant, tu serais notre lien non officiel avec le Ministère.
Ron leva les bras au ciel, dramatique.
- Ok. Je n'aime pas vraiment être mis à l'écart comme ça... Mais tu te débrouilles pour convaincre Hermione !
Harry lui sourit en hochant la tête. Cependant, Ron soupira brusquement.
- Harry... on se connaît depuis qu'on a onze ans, n'est-ce pas ?
- Comme si je ne le savais pas. Pourquoi cette soudaine crise de nostalgie ?
Ron gloussa.
- Juste pour te faire prendre conscience que je te connais par cœur. Et que je sais quand tu me caches quelque chose.
Harry gonfla les joues.
- Ok. Tu sais qui es l'ami d'Albus ?
- Quelqu'un que je connais ?
- Le fils de Drago Malefoy. Scorpius.
Le visage de Ron se tordit en une moue écœurée, mais Harry le fusilla du regard.
- Pour ton information, ce gamin vaut dix fois mieux que James ou Fred. Et Malefoy est celui qui m'a contacté pour me prévenir qu'il y avait un problème avec Albus. Il n'était pas obligé de le faire, après tout. Mais il m'a tendu la main.
Ron renifla d'un air méprisant mais finit par faire signe à Harry de continuer.
- Malefoy sera le nouveau professeur de potions.
- Quoi ? Mais c'est un Mangemort ! Il y avait déjà assez de Rogue !
Harry grogna mais choisit de ne pas entamer leur éternelle dispute au sujet de Rogue. Harry avait pardonné les injustices au fil des années, en venant à admirer l'homme alors que Ron était bloqué dans une rancœur puérile, refusant de le reconnaître comme héros.
- Tu sais parfaitement que Malefoy porte la marque mais il n'a jamais été Mangemort à proprement parler, Ron. Et il nous a aidé. Il m'a sauvé la vie également.
Ron fronça le nez.
- Dis à MacGo qu'on a rien sans rien et que si elle veut le Sauveur comme professeur, elle doit virer le Mangemort. Et le tour est joué.
Harry se leva, le visage fermé.
- C'est moi qui ait insisté pour qu'il ait le poste. Je pense qu'il serait excellent, et qu'il a droit à une chance de vivre une vie normale. Et si ça te pose problème, je m'en moque.
- Tu vas le défendre ? Je te rappelle que c'est moi ton ami, pas lui !
- En attendant, il a fait plus pour Albus que n'importe quel membre de notre famille. Édifiant, n'est-ce pas ?
Les deux garçons s'affrontèrent du regard, puis Ron leva les bras au ciel, le visage rouge.
- Parfait ! Deviens ami avec Malefoy ! Tant que tu ne m'obliges pas à supporter sa sale gueule de fouine...
Harry tourna le dos à Ron, puis se frotta le visage, épaules basses.
- Ta sœur envoie chaque matin un hibou à Albus, et ce n'est pas pour le réconforter. Albus a terminé à l'infirmerie, et Pomfresh m'a fait un sermon sur le stress que subit mon fils.
Ron émit un couinement étranglé puis se leva pour faire des allées et venues nerveuses.
- Tu en es certain ? Ginny ne...
- Ron, si tu veux, je te conduis à Poudlard et je laisse Madame Pomfresh te l'expliquer ?
- Harry... Je suis désolé, Ok ? Je... Merde tu veux que je te dise quoi ? Ginny a perdu les pédales, je ne vois pas d'autre explication ! Mais pourquoi tu me parles de ma sœur alors que...
- Alors que tu refusais de laisser le bénéfice du doute à Malefoy. Pourtant, tu n'hésites pas à défendre ta sœur envers et contre tout, même si ce qu'elle fait est ignoble.
Vaincu, Ron soupira.
- Très bien. Fais ce que tu veux.
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Nouvelle génération
Fiksi PenggemarLes années ont passé. Voldemort est mort, la guerre est terminée depuis bien longtemps. Désormais, les héros d'autrefois ont fait leurs vies. Harry voit ses fils entrer à Poudlard, bien qu'il soit pris par son métier d'Auror. Il avait rêvé sa vie au...