Nouvelle génération

Enfants

Molly Weasley adorait les enfants d'une manière générale et encore plus ses propres enfants. Elle s'estimait parfaitement heureuse bien qu'elle ait perdu l'un d'entre eux pendant la bataille de Poudlard. Par la suite, elle pouvait s'estimer satisfaite : elle avait été gâtée par de nombreux petits enfants.

Elle aimait quand elle les avait au Terrier, et qu'elle s'occupait d'eux avec tendresse. Rien n'était plus plaisant pour elle que de voir sa maison résonner sous les rires et les cris des enfants.

Quand les choses avaient commencé à déraper entre Ginny et Harry, Molly avait senti son cœur se serrer. Ginny était sa seule fille, mais elle adorait Harry. Pour elle, époux de sa fille ou non, il était l'un de ses enfants.

Aussi, elle décida de rester à l'écart pour observer. Elle ne voulait pas prendre parti, même si elle était parfois tentée de mettre les pieds dans le plat et de leur hurler de discuter une bonne fois pour toute et de se réconcilier...

Ginny venait régulièrement se plaindre auprès d'elle. Elle se contentait de l'écouter et de dire quelques mots vides de sens pour la calmer. Elle avait vite compris que Ginny trouvait toujours des raisons de se plaindre. Harry travaillait trop, rentrait trop tard, ne se servait pas assez de sa célébrité, ne profitait pas de son statut de Sauveur. Toutes les raisons étaient bonnes...

Parfois, Molly avait envie de réprimander vertement sa fille, mais elle se contenait, s'obligeant à se répéter que ce n'était pas ses affaires.

Lorsque Ginny débarqua un matin en hurlant, Molly fronça les sourcils, contrariée. Et lorsqu'elle comprit ce qu'avait sa fille, elle sentit la moutarde lui monter au nez. Cette fois, Ginny ne se plaignait pas de son mari. Elle venait, pleine de rancœur envers son propre fils.

Molly la renvoya chez elle, en lui rappelant que le choixpeau savait ce qu'il faisait et qu'aucune maison de Poudlard n'était une mauvaise chose.

Ginny était revenue peu après pour se plaindre du fait que Harry était parti enseigner à Poudlard en démissionnant d'un poste avantageux au Ministère. Molly avait répondu qu'il était majeur, mais elle avait attendu de recevoir la visite de Ron pour avoir un peu d'explications.

Finalement, ce n'était pas Ron qui lui avait apporté plus de détails. Son Auror de fils était à priori bien trop occupé pour prendre le temps de passer la voir.

L'épisode suivant de la terrible saga Harry - Ginny lui avait été raconté par George.

Ce dernier était arrivé un jour au Terrier, et il s'était laissé tomber sur une chaise, l'air perturbé.

- Maman, tu sais que Harry est professeur maintenant ?

Molly avait hoché la tête, en préparant une fournée de crêpes.

- Est-ce que tu sais pourquoi ?

- Mon chéri, je n'ai pas vu Harry depuis un moment, donc non. Je ne sais pas.

- Albus a eu... quelques problèmes.

- Albus ? Mais... Il est adorable, pas vraiment du genre à s'attirer des ennuis.

George avait secoué la tête avec un sourire triste.

- Non non. Albus n'a rien fait de mal. Rien du tout. En fait, il est la victime.

Molly avait lâché ce qu'elle tenait pour se retourner, l'air horrifié.

- Quoi ? Heureusement que ses parents...

- Maman. C'est James le problème. Et d'après ce que j'ai compris, Ginny encourage James et elle rejette Albus parce qu'il a été réparti à Serpentard et parce qu'il est ami avec le fils Malefoy.

Ainsi, Molly avait eu tous les détails dont elle avait eu besoin pour se faire une opinion. Et elle avait aussitôt envoyé une beuglante à sa fille. Elle lui avait dit sa façon de penser en espérant que sa fille reprendrait pied et cesserait de se comporter comme une petite peste gâtée.

Au cours de sa vie, Molly avait eu bien des occasions d'être surprise. Mais jamais elle n'avait été aussi déçue que par la réaction de Ginny. Au lieu de comprendre le problème, sa fille était arrivée vociférante.

Elles s'étaient hurlé dessus un long moment puis Molly avait utilisé son autorité naturelle pour forcer sa fille à l'écouter.

- Comment peux tu penser être dans ton bon droit alors que tu délaisses volontairement un de tes enfants ? Tu as la chance d'avoir trois enfants merveilleux, et Albus mérite autant d'amour que son frère et sa sœur. Tu es irresponsable !

- Tout ça parce que cet imbécile a décidé de se plaindre ! Depuis des années il fait tout pour embêter James !

Molly stupéfaite avait ouvert la bouche et secoué la tête.

- Mais tu t'entends parler Ginny ? Tu parles de ton fils de onze ans ! Ce n'est pas Albus le problème, c'est toi ! Toi et les idées que tu as mis dans la tête de James !

Ginny cependant ne semblait pas décidée à se calmer ou à faire profil bas. Elle haussa les épaules et ricana d'un air mauvais.

- Harry va obtenir le divorce qu'il veut mais il ne s'en tirera pas à si bon compte. Tu peux être certaine que je ferais tout pour qu'il ne puisse plus voir James et Lily. Quand à Albus... puisqu'il le veut tant, je le lui laisse. Pour moi, il ne fait plus partie de ma famille.

Choquée, Molly s'était laissé tombé sur une chaise, incapable de dire quoi que ce soit, alors qu'elle regardait sa fille se montrer aussi mauvaise. Les mots qu'elle avait prononcé firent leur chemin dans l'esprit de la matriarche Weasley, et elle ne put que lui souffler de sortir de chez elle.

Une fois Ginny partie, il avait fallu un long moment à Molly pour se calmer et pour reprendre ses esprits. Puis, d'un air résolu, elle avait commencé à écrire un courrier dans lequel elle résumait la situation et expliquait les intentions de Ginny.

D'un coup de baguette rageur, les larmes aux yeux, elle dupliqua le parchemin et en adressa un à chacun de ses enfants. Charlie, Bill, Percy, George et Ron auraient ainsi une explication complète des faits et pas la version tronquée que ne manquerait pas de leur offrir Ginny.

Les mains un peu tremblantes, Molly reprit ensuite la cuisson de ses crêpes, s'occupant les mains pour ne pas avoir à repenser à sa famille qui était en train de voler en éclats parce que sa fille se montrait d'un coup terriblement stupide. Elle ne pouvait même pas lui trouver de circonstances atténuantes puisque Ginny avait tout pour être heureuse.

Elle espérait juste qu'une fois que la tempête serait passée, ils seraient tous indemnes.