Illégal

3.6K 350 134
                                    

Harry était rentré tard le soir de la première journée d'Albus à Poudlard, aussi, il ne s'était pas inquiété de ne pas avoir de nouvelles de son fils. Il se doutait que son garçon n'avait pas forcément eu le temps d'écrire, entre la répartition, le repas, et les premiers contacts avec sa nouvelle maison.

Ginny était déjà endormie, et il n'avait pas pris la peine de la réveiller, il savait pertinemment qu'elle détestait lorsqu'il le faisait. Et il doutait que Albus ait contacté sa mère en premier : ils n'étaient pas si proches tous les deux.

Autant Ginny était très proche de James et de Lily, autant elle prenait de la distance avec Albus presque depuis sa naissance, sans qu'il ne sache pourquoi.

Le lendemain matin, il avait conduit Lily à l'école primaire comme à son habitude, avant de revenir chez lui, où il avait trouvé le hibou envoyé par Albus. Il n'avait pas été surpris de découvrir que son fils était à Serpentard. Après tout, il était passé très près lui-même d'y être réparti... La boucle était bouclée en quelque sorte.

Quand Ginny était arrivée dans la cuisine, elle avait directement commencé à hurler, avant même de le saluer ou de s'expliquer de façon posée.

Harry s'était immobilisé, choqué, ne comprenant pas les soudains hurlements de Ginny.

- C'est hors de question ! Tu entends ! Tu vas immédiatement faire le nécessaire !

Le Sauveur cligna des yeux et soupira. Sa femme avait le don pour se montrer parfaitement insupportable dans les pires moments.

Il tourna le dos à Ginny et se servit un café, ce qui eut le mérite de la faire taire immédiatement avec un couinement outré. Avec les années, il avait appris que l'ignorer était la meilleure chose à faire.

Lorsqu'il lui fit face de nouveau, Ginny attendait qu'il lui prête de l'attention les bras croisés sur la poitrine.

- Pourquoi ces hurlements dès le matin ?

- Albus ! Il est à Serpentard !

Harry fronça les sourcils, en se demandant quel était le problème exact. Il ne se souvenait pas que Ginny ait prit autant à cœur la répartition de James.

- Oui j'ai reçu un hibou de sa part. Et alors ?

- C'est une honte ! Aucun Potter, aucun Weasley n'a jamais été à Serpentard ! Fais changer ça !

Harry, agacé, se passa une main fatiguée sur le visage. Il faisait clairement trop d'heures supplémentaires et il n'avait pas vraiment la patience de se montrer diplomate. Les exigences de Ginny étaient stupides, surtout elle voulait que leurs fils suivent la tradition familiale plutôt que d'être eux-même.

- Et bien, ça sera le premier Potter à être à Serpentard ! Je reste fier de lui.

- Fier ? D'être dans cette maison de dégénérés ? Offre lui la marque des ténèbres pendant que tu y es !

Harry claqua son mug de café sur la table, désormais furieux. Il voyait régulièrement de tels comportements, et il se battait contre. Il savait que c'était comme ça que la guerre était arrivée la première fois, et il refusait de tolérer ce genre de choses sous son toit.

- Ça suffit. Albus est à Serpentard, et il n'y a rien à redire. Il y restera. La discussion est close.

Ginny devint écarlate.

- Je refuse...

- ÇA SUFFIT !

Harry avait hurlé, et c'était si rare chez lui que Ginny s'immobilisa immédiatement, bouche bée.

Avant que le brun ne puisse quitter la pièce cependant, sa femme le rappela d'une voix doucereuse.

- Il n'y a pas que ça.

Il se retourna, les sourcils froncés, les mains crispées en poings, essayant de ne pas perdre définitivement patience. Il ne demanda rien, attendant que Ginny abatte ses dernières cartes.

Avec un sourire parfaitement hypocrite, elle continua.

- Je n'ai bien entendu rien reçu d'Albus, il sait parfaitement ce qu'il fait de mal... Mais James s'est immédiatement inquiété.

Harry gonfla les joues et se promit qu'il aurait une longue conversation avec James s'il faisait en sorte d'attiser les tensions au sein de leur foyer.

Ginny fit claquer ses ongles sur la table, frustrée que Harry ne dise pas un mot.

- En plus d'être à Serpentard et d'être la honte de la famille, Albus s'est amouraché du fils Malefoy. Ils sont inséparables.

La nouvelle ne perturba pas réellement Harry. Il savait que Malefoy avait un fils de l'âge d'Albus, et il avait aperçu le jeune garçon sur le quai de la gare.

Il se souvenait avoir pensé que le fils était bien moins sûr de lui que son père, et qu'il avait l'air calme.

Albus lui avait parlé d'un ami qu'il s'était fait. Il avait probablement passé sous silence le nom de famille de l'ami en question à cause de la réaction virulente de sa cousine. Compte tenu du scandale qu'était en train de faire Ginny et de la lettre que James avait immédiatement envoyé, Harry comprenait parfaitement que Albus ait pu s'inquiéter.

Ses yeux verts virèrent presque au noir sous le coup de la colère et il fit face à sa femme, sa magie crépitant au bout de ses doigts. Habituellement il se maîtrisait bien mieux, mais il était à bout de nerfs et fatigué.

- Cette fois, tu dépasses les bornes ! Albus a le droit de fréquenter qui il veut. Ce sont des enfants et les anciennes querelles sont enterrées depuis longtemps.

Harry baissa la voix pour continuer, pour être sûr que Ginny soit pleinement attentive à ce qu'il allait dire.

- Albus est à Serpentard, et j'en suis fier. Il s'est fait un ami, et c'est une bonne chose. Tes cris ne serviront à rien, parce que je ne changerais pas d'avis, Ginny. Et n'essaie pas d'agir derrière mon dos, je ne te laisserai pas faire.

Ginny gronda.

- Je refuse qu'un Potter soit associé à la famille de la fouine. Si tu ne fais rien, je m'occuperai de ce cafard !

- Ecoute moi bien Ginny. Si tu fais quoi que ce soit de vaguement illégal, ou de stupide, je serais celui qui viendrait t'arrêter et te conduire à Azkaban. En personne.

Ginny leva la tête, prête à argumenter, mais l'expression de Harry et sa magie qui devenait étouffante la fit taire immédiatement. En cet instant, il était évident que Harry avait pu battre Voldemort. Il dégageait tellement de puissance qu'il imposait ses décisions...

Nouvelle générationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant