Tu ne devineras jamais ce que je viens juste d'entendre

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Albus était complètement perdu depuis la disparition de son meilleur ami. Il s'était isolé de ses camarades, bien que les frères Zabini et Scarlett ne gardent un œil inquiet sur lui. Le petit brun errait comme une âme en peine, à peine attentif en cours, mangeant à peine.

Ses professeurs ne disaient rien, inquiets de le voir ainsi. Quand à Harry et Drago, ils essayaient de le rassurer à la première occasion. Drago était lui même dévasté par la disparition de son fils, mais il faisait bonne figure. Le soutien de Harry lui était précieux, et ils ne s'accordaient aucun répit dans la recherche du garçon.

Quand James le bouscula violemment, Albus réagit à peine. Il ne leva même pas les yeux vers son frère, se contentant de se relever sans un mot. C'est probablement sa passivité qui énerva le plus James. Aussi celui ci le bouscula à nouveau pour le coincer contre le mur.

Il ricana d'un air mauvais, un sourire cruel aux lèvres.

- Tu ne devineras jamais ce que je viens juste d'entendre.

Albus resta sans réaction, tête basse. James le secoua un peu avant de continuer, plein d'une joie mauvaise.

- Le copain mangemort de cracmol Potter aurait disparu. Avec un peu de chances, il va avoir ce qu'il mérite, tu ne crois pas ? J'espère qu'il souffre terriblement en ce moment même, pendant que tu pleures comme l'idiot que tu es !

Les larmes roulaient sur les joues d'Albus, alors que James se faisait un plaisir de se moquer de lui et d'espérer le pire pour Scorpius.

Cependant, James ne put pousser sa cruauté plus loin, puisqu'une main ferme empoigna son épaule et le força à se retourner.

- James Potter ! Cinquante points en moins pour commencer ! Sans compter qu'une série de retenue pourrait bien te permettre d'apprendre à être moins idiot !

Le temps semblait s'être figé dans le couloir où ils se tenaient, tout le monde observant la scène bouche bée. Neville Longdubas, le placide professeur de botanique, se dressait devant James, les joues rouges de colère et les yeux lançant des éclairs.

Il était connu pour être un professeur doux et gentil et jusqu'à cet instant, personne ne l'avait vu s'énerver. Pour autant, il avait imposé le respect dans sa salle de classe, sans avoir eu à élever la voix.

Beaucoup d'élèves se demandaient s'il était même capable de s'énerver et James Potter venait de leur en fournir la réponse.

Ainsi, ils découvraient que Neville pouvait se révéler impressionnant lorsqu'il était en colère. Son rôle pendant la bataille de Poudlard était connu, et il était évident que ce n'était pas une légende : en cet instant, il ressemblait parfaitement au pourfendeur de serpent que les livres d'histoire décrivaient.

Face à la colère de l'ami de ses parents, James se ratatina, incapable de soutenir le regard de son professeur. Il se laissa entraîner par Neville, oubliant son frère, oubliant même les raisons pour lesquelles il avait ouvert les hostilités.

Après un regard autour de lui, Neville avait dispersé l'attroupement et traîné James à sa suite pour l'emmener à Rusard. Il n'était pas un adepte des retenues, et il savait qu'il n'était pas spécialement impressionnant aux yeux des élèves.

Or, il voulait que la punition porte ses fruits : Rusard était donc le parfait candidat pour punir le petit idiot.

Tout à son indignation de la scène qu'il avait surpris, et un peu inquiet d'être celui qui annoncerait à Harry que son fils avait encore frappé, Neville en avait oublié Albus. Après tout, le garçon n'avait pas été blessé, et James n'avait eu le temps que d'utiliser sa langue acérée...

Cependant, s'il avait fait attention, Neville aurait certainement procédé autrement.

Albus était mortellement pâle, en état de choc. Après que tout le monde se soit dispersé - commentant abondamment la colère du professeur de Botanique - il était resté seul, contre le mur.

Les paroles de James l'avaient touché plus qu'elles n'auraient du. Ce n'était pourtant que quelques mots, mais James lui avait mis dans l'idée que son meilleur ami pourrait être en train de souffrir terriblement pendant que lui errait dans les couloirs, d'un cours à l'autre, comme un zombie.

L'idée même que quelqu'un puisse faire du mal à Scorpius lui était intolérable. Il était son premier ami, celui qui était là pour lui à chaque instant et ce depuis leur arrivée à Poudlard.

Il oublia tout ce que son père avait pu lui dire - de rester dans le château, de ne pas se promener seul. La seule chose qui restait dans sa tête était Scorpius, et ce qu'il pouvait subir à l'instant même.

Dans un état second, il partit à grands pas, sans se préoccuper du fait qu'il n'y avait plus personne dans les couloirs, puisque tout le monde était en cours. Il sortit du château résolument et se dirigea d'un bon pas vers la forêt interdite.

Albus n'était pas un idiot. Il savait que son père avait la carte des Maraudeurs, et il savait que Scarlett et Louis avaient été retrouvés dans la forêt. Il se doutait que Scorpius devait y être en compagnie de la Serdaigle qui avait également disparu...

C'était le seul endroit qui n'était pas facilement accessible et qui n'était pas cartographié. C'était donc probablement le seul endroit que son père et le professeur Malefoy n'avaient pas encore fouillé intégralement.

Lorsqu'il s'enfonça sous les arbres, Albus n'eut pas la moindre crainte. Il était tendu vers son objectif, sauver Scorpius, et se moquait du reste. Il savait que la forêt était dangereuse, il se souvenait de chaque histoire que son père et son oncle avaient raconté. Il était pourtant prêt à risquer sa vie sans hésitation.

Un bref instant, Albus pensa qu'il aurait probablement des ennuis. Après tout, il avait manqué les cours pour aller dans un endroit interdit et dangereux. Mais il était prêt à passer toutes ses soirées en retenues pour toutes les années qu'il aurait à passer à Poudlard si c'était le prix à payer pour que Scorpius ne revienne sain et sauf. Et lorsque son père furieux ne manquerait pas de lui crier dessus - Harry Potter avait tendance à hurler lorsqu'il était en colère et qu'il avait eu peur - c'est exactement ce qu'il lui dirait. Mot pour mot. Son ami avait besoin de lui et c'était le plus important.

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