Nouvelle génération

Combattant

Harry et Drago progressaient difficilement entre les arbres. Drago regardait autour de lui, inquiet. La forêt interdite était une source d'inquiétude pour lui, et il craignait les dangers qu'il pourrait y rencontrer.

S'il avait suivi Harry Potter avec autant de bonne volonté c'était uniquement parce que son fils était probablement quelque part, seul et effrayé. Sans compter qu'il avait totalement confiance en son collègue.

Étrangement, il n'était pas seulement inquiet pour Scorpius. Il se faisait également du soucis pour le fils Potter. Il s'était attaché au gamin qui ressemblait tant à son ancien rival.

Albus Severus Potter était terriblement attachant. Il était un enfant discret, et il avait un caractère calme, proche de celui de son fils. Il était également l'un des rares à ne pas avoir traité Scorpius en pestiféré à cause de son nom de famille.

Drago n'était pas stupide, il savait parfaitement que sans l'amitié inconditionnelle du fils du Sauveur, Scorpius aurait été traité en paria, même par les enfants de ses amis anciens Serpentard. Les Malefoy avaient été mis au ban de la société, de nombreuses années auparavant.

Il n'avait pas vraiment été surpris de la réaction d'Albus. Il ressemblait tellement à son père qu'il était évident que, Serpentard ou non, il serait prêt à tout pour son meilleur ami. Après tout, Potter avait toujours été fidèle en amitié, restant proche de la belette et de Granger envers et contre tout.

- Malefoy ? Lorsque... lorsque nous rencontrerons les Centaures, ne soit pas surpris s'ils refusent en premier lieu de nous aider. Le tout est de ne pas les vexer.

- Pourquoi ils refuseraient de nous aider ?

Harry hésita un long moment, se concentrant sur les branches à écarter de son chemin pour ne pas avoir à regarder Drago. Puis, il soupira et s'arrêta sans pour autant faire face au Serpentard.

- Les Centaures sont de formidables combattants mais ils sont terriblement attachés à leur indépendance. Ils refusent d'intervenir dans les affaires humaines.

- Mais... ils ont aidé pendant la guerre. Et ils vivent dans une école ! Ils devraient au moins faire en sorte de protéger les enfants.

Harry haussa les épaules.

- Les Centaures ne voient pas les choses comme ça.

- Ok Potter. On se connaît depuis nos onze ans, et là, il y a la vie de nos enfants en jeu. Si tu m'expliquais exactement ce que tu ne dis pas ?

- Et bien, certains Centaures sont assez radicaux et peuvent être agressifs. Il faut juste espérer que nous aurons un peu de chance et que nous localiserons les enfants avant de les rencontrer.

- Tu aurais pu prévenir avant que nous ne soyons au beau milieu de cette fichue forêt.

Harry ricana, pas vraiment gêné par le reproche.

- Ça aurait changé quoi ?

Drago, boudeur, préféra ne pas répondre et continua d'avancer. Cependant, il ne resta pas silencieux très longtemps.

- Donc c'est comme ça que tu procèdes ? Le grand Sauveur se débrouille seul ?

Harry renifla et grogna légèrement. Il jeta un coup d'œil en coin à Drago avant de répondre, d'un ton sec.

- Pas vraiment, Malefoy. Si je n'avais pas eu de soutien, je n'aurais pas réussi. C'était plus un travail d'équipe mais le Ministère voulait... m'exhiber.

- C'est plus facile d'aduler un seul héros qu'un groupe, n'est-ce-pas ?

- C'est ce qu'ils ont dit oui... C'est... stupide.

Drago eut un léger sourire et secoua la tête en pensant que Potter ne changerait jamais finalement.

Plus ils avançaient dans la forêt, plus la progression y était difficile. Harry était aux aguets, regardant autour de lui nerveusement tandis que Drago le suivait, perdu dans ses pensées.

Si l'ancien Gryffondor était plutôt à l'aise - il pouvait remercier l'entraînement physique imposé par son ancien poste d'Auror - Drago était plus en difficultés, jurant régulièrement entre ses dents alors qu'il trébuchait sur des racines ou se cognait contre des branches.

Il entra littéralement en collision avec le dos de Harry qui s'était stoppé brusquement sans un mot d'explications. Cependant, ses récriminations ne passèrent jamais la barrière de ses lèvres quand il se rendit compte qu'il y avait un Centaure qui leur faisait face, bras croisés, leur barrant le passage.

Drago recula d'un pas, les yeux écarquillés, en notant le regard noir et l'air mauvais de la créature. Harry lui, l'observait d'un air impassible, ne semblant pas vraiment inquiet.

Après un moment d'observation qui sembla durer des heures de l'avis de Drago, Harry eut un léger sourire.

- Bonjour Firenze.

- Harry Potter. Une fois de plus, nous nous rencontrons dans la forêt.

Harry laissa échapper un gloussement amusé et Drago écarquilla les yeux en secouant la tête, effaré. Il était évident que le héros du monde sorcier était complètement dingue à provoquer un Centaure de cette façon après l'avoir mis en garde quelques instants plus tôt.

- Et une fois de plus je vais vous demander de l'aide.

- Les Centaures ne...

- se mêlent pas des affaires humaines. Je sais. Cependant, nos fils ont été enlevé de Poudlard. Et nous pensons qu'ils pourraient être prisonniers dans la forêt. Quelqu'un s'en prend aux enfants.

Le Centaure fit une grimace pleine de colère.

- Tu accuses les Centaures ?

- Bien sûr que non ! C'est une silhouette humaine qui a été vue. Pas un Centaure.

La créature se détendit légèrement. Puis il se cabra sur ses sabots arrière, faisant sursauter Drago.

- Les astres ont annoncé la venue d'un être assoiffé de vengeance. Qu'attends tu de moi, Harry Potter ? Tu sais que je ne pourrais pas intervenir pour toi, n'est-ce-pas ?

Harry hocha doucement la tête, les yeux pétillants.

- Je sais. Pourriez-vous juste nous dire si vous avez vu quelque chose d'inhabituel ? Une cabane dans la forêt ? N'importe quoi qui pourrait nous mettre sur la piste de nos fils ? La forêt est grande, et nous avons l'impression que le temps presse.

Le Centaure resta si longtemps silencieux et immobile à les dévisager à tour de rôle que Drago était persuadé qu'il allait refuser d'un bloc la demande de Harry. Cependant, il soupira et leva les yeux pour regarder le ciel.

- Je suppose que je peux regarder un peu plus autour de moi. Soyez prudents, la forêt regorge de créatures qui ne sont pas amicales pour les humains. Si je vois quelque chose qui pourrait vous conduire à ces enfants disparus, je vous trouverai. Quelque soit l'endroit où vous serez.

Harry relâcha le souffle qu'il avait retenu dans l'attente de la décision du Centaure et lui offrit un sourire soulagé.

- Merci de tout cœur, Firenze.