Road Trip

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Ron était venu voir Harry à la suite de la convocation de sa sœur et de son frère. Bien évidemment, Ginny l'avait contacté pour se plaindre immédiatement, mais il avait pris le temps de demander le point de vue de George avant de venir à Poudlard.

Il avait suffisamment commis d'erreurs avec Harry, en ne lui faisant pas confiance par le passé, pour avoir appris à ne plus se précipiter tête baissée comme un taureau furieux. Il devait avouer qu'Hermione lui avait fait apprendre à raisonner de force.

Ron se félicita d'avoir retenu la leçon. Des années auparavant, il se serait précipité après avoir vu Ginny et aurait hurlé sur Harry. Il l'aurait probablement insulté, et aurait forcément trouvé une accusation. Il aurait perdu son meilleur ami et sa femme ne le lui aurait jamais pardonné.

Au lieu de quoi il découvrait une facette de sa petite sœur qu'il n'aurait jamais soupçonné.

Lorsqu'il arriva à Poudlard, il nota immédiatement la crispation de son meilleur ami. Ce constat l'attrista légèrement, avant qu'il ne se souvienne qu'il avait donné à Harry des raisons de douter de lui. Entre eux, il persistait toujours le fantôme du souvenir de leur plus grosse dispute, lors du tournoi des trois sorciers.

Avec un large sourire il salua son ami.

Harry n'aurait pas été Harry s'il n'avait pas immédiatement abordé le sujet qui se dressait entre eux.

- Ron ! Tu as vu Ginny, je suppose ?

Le roux grimaça et haussa les épaules.

- Effectivement. Mais j'ai aussi vu George.

Comme Harry ne répondait pas, visiblement inquiet, Ron soupira et l'entraîna à sa suite, en direction du parc de Poudlard. Il savait qu'ils y seraient tranquille.

Finalement, une fois qu'ils furent près du Lac Noir, Ron reprit la parole.

- J'ai l'impression que tu imagines que je vais te hurler dessus.

Harry se mordilla un instant les lèvres.

- Tu vas me dire que je suis stupide, mais Ginny est ta sœur et je ne veux pas te mettre mal à l'aise. J'apprécie trop ta famille pour...

- Hey Harry ! Hermione m'a informé de ce qui se passait depuis le tout premier moment. Tu sais, il n'y a que Ginny qui se soit vexé que ton fils soit à Serpentard. Je me souviens parfaitement ce que tu m'as répondu la dernière fois lorsque je t'ai dissuadé d'aider Malefoy parce qu'il était un Serpentard.

Harry sourit et lui jeta un bref regard.

- Je t'ai répondu que Pettigrew avait été à Gryffondor.

- Exact mon pote. Depuis qu'on se connaît, tu ne m'as pas donné de raisons de douter de ton jugement. Hermione m'a aussi parlé de la façon dont ma sœur traitait Albus. J'ai également lu les lettres de Rosie. Je ne suis pas stupide, Harry, et je suis parfaitement capable de me rendre compte que ce qu'elle fait n'est pas correct. Loin de là.

- Ron...

- Laisse-moi finir, s'il te plaît. J'ai bien réfléchi parce que Hermione a juré qu'elle m'arracherait la tête la prochaine fois que j'agirais impulsivement... Et je vois bien que tu n'as rien fait de mal. Quand j'ai pris un congé au Ministère pour aider George à la boutique, Hermione n'était pas ravie, mais elle m'a laissé choisir. Elle m'a juste demandé d'assumer mes décisions. Je l'ai fait, et... Tu vois, je suis redevenu Auror, et j'en suis heureux. Dans ton cas... Je suis juste épaté que tu aies tenu aussi longtemps sans craquer. Je ne voulais pas t'en parler parce que tu as toujours... cru qu'être Auror était ton rêve. Et tu devais trouver par toi même que ce n'était pas ce que tu voulais réellement. Ginny aurait dû te laisser gérer ta carrière sans intervenir, et encore moins dans ton dos.

- Qui êtes vous et qu'avez vous fait de mon meilleur ami ?

Ron s'esclaffa.

- C'est ça. Moque toi de moi, ami indigne !

Harry attira Ron à lui pour l'enlacer.

- Sérieusement. Merci d'être là. Vraiment.

Ils contemplèrent un instant le lac, puis Harry soupira en se frottant les yeux, et eut soudainement l'air plus jeune qu'il n'était.

- Alors tu ne penses pas que j'étais fait pour être Auror ?

- Harry... C'est Hermione la psychologue de mon couple, mais même moi j'ai vu que tu n'étais pas épanoui.

- Parfois je me dis que j'aurais du suivre mon horrible cousin dans le Road Trip qu'il s'est entêté à faire plutôt que d'épouser ta sœur.

Ron soupira.

- Mon pote... Je ne peux pas te reprocher de le penser. Même si tu ne devrais pas regretter tes enfants.

- Ce n'est pas le cas Ron. Je les adore même si James est en train de devenir... Tu te souviens quand je t'ai parlé de ce que mon père et Sirius avaient fait à Rogue quand ils étaient élèves ?

- Oui. Tu étais furieux et je me souviens que tu leur en as voulu pendant longtemps.

- Ce que James a fait depuis qu'il est ici... C'est pire. Même Malefoy et ses gorilles à notre époque n'était pas aussi mauvais.

Ron siffla doucement entre ses dents et secoua la tête.

- Compte sur moi pour en parler à maman et à mes frères. Je t'assure qu'à la prochaine réunion de famille James sera loin d'être le petit roi qu'il se plaît à être.

- Je me dis que j'ai manqué quelque chose...

- N'y penses pas Harry. Tu fais le nécessaire pour le remettre dans le droit chemin, c'est le principal.

Le silence retomba entre eux, confortable et amical. Harry se sentait mieux maintenant que Ron était là pour le soutenir. Tout comme Hermione.

D'un coup, Ron gloussa doucement.

- Alors... Albus et le fils Malefoy hein ?

Harry grogna, pas vraiment ravi du sujet abordé. Ron lui passa un bras sur les épaules et le tira près de lui en ricanant.

- Relax mon pote. Selon Rosie, le gamin est tout à fait fréquentable. Chose surprenante pour un blond décoloré non ?

- Ron...

- Ça va. Je sais qu'il est un chouette gosse. Hermione en parle souvent.

- C'en est un, oui.

Ron sourit.

- Alors... Comment s'est de bosser avec Malefoy ? A Poudlard, vous ne pouviez pas vous encadrer... Et selon mon adorable harpie de sœur, Malefoy serait devenu ton nouveau meilleur ami.

Harry souffla en levant les yeux au ciel.

- Tu resteras toujours mon meilleur ami, Ron.

Ron fit un grand geste mélodramatique et plaqua sa main sur son cœur.

- J'en suis soulagé.

Ils gloussèrent tous les deux et Harry reprit.

- Il a changé Ron. Et je commence à l'apprécier. Je veux dire, c'est un bon collègue et... c'est agréable de discuter ensemble, de nos fils. On se dispute toujours un peu mais... Tu vois ?

Ron sourit sans répondre et changea de sujet, satisfait.

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