Nouvelle génération

Les vilains petits veinards

Quelques jours plus tard, alors qu'ils quittaient la Grande Salle ensemble en discutant de leurs fils, Harry et Drago entendirent des éclats de voix venant d'un couloir désert.

Ils échangèrent un coup d'œil entendu avant de bifurquer pour aller voir ce qui se passait, suspectant une bagarre entre élèves.

Harry sentit le sentiment familier de la colère gronder en lui en voyant James et ses amis en train d'humilier une fois de plus Albus et Scorpius, qui étaient cette fois accompagnés de Rose. Il sentit Drago se raidir à ses côtés, mais le blond ne dit pas un mot.

Il devinait sans peine que celui qui avait été un arrogant petit connard étant adolescent avait appris durement que la marque qui salissait son bras lui ôtait tout droit de s'imposer en défenseur des opprimés.

Mais Harry était loin de ces considérations. James était en tort, et il comptait bien ne pas lui passer tous ses caprices comme Ginny le faisait.

- Qu'est-ce-qui se passe ici ?

Le ton de Harry était menaçant et sa magie crépitait autour de lui.

Alors que Fred Weasley, Chris Crivey et Luke Jordan reculaient prudemment, impressionnés et légèrement effrayés, James se retournait et tenait tête à son père, une lueur de défi au fond de ses yeux noisette.

Albus, les yeux écarquillés semblait au bord de la panique et s'accrochait à Scorpius comme si sa vie en dépendait.

Rose se tenait de l'autre côté, les sourcils froncés, visiblement furieuse, des larmes de rage aux yeux.

James émit un ricanement moqueur.

- Rien qui ne te concerne... papa.

Voyant la colère de Harry, Drago avança d'un pas.

- Au contraire jeune homme. C'est une affaire qui concerne les professeurs de Poudlard.

Il y eut un lourd silence puis James lança un regard méprisant en direction de Drago.

- Je ne vois pas de professeur. Juste un mangemort.

Avant que Harry ne puisse réagir, Drago ricana.

- Les vilains petits veinards qui vont découvrir les joies d'une retenue à l'ancienne, à la mémoire d'un maître en la matière ...

Les muscles du Sauveur se décrispèrent et il inspira à fond, essayant de retrouver son calme. Il était passé près de gifler son fils pour son impertinence et sa façon d'agir. Mais il savait qu'il ne pouvait pas se le permettre en tant que professeur, même si James était son fils, et même s'il le méritait...

Cependant, l'idée de Drago était parfaite. Il se souvenait des retenues de Severus Rogue, et c'était probablement une idée lumineuse que de montrer à James ce qu'était un peu de discipline.

Un instant Harry regretta la mort de l'homme antipathique à qui il s'était opposé toute sa scolarité. Rogue aurait été parfait pour museler James. Il aurait peut être réussi à empêcher son fils de devenir un tel idiot...

James allait protester, mais Harry leva la main pour le faire taire.

- Je retire cent points à Gryffondor pour votre comportement. Et effectivement, une série de retenue dans les cachots en plus. Je suppose que tu as des chaudrons à astiquer, Malefoy ?

- J'ai découvert le secret de Severus, il y a toujours des chaudrons à astiquer... Sauf peut être quand tu étais élève...

Les deux adultes échangèrent un regard amusé, avant de reporter leur attention sur les enfants devant eux.

Loin d'être calmé, James semblait brûler de haine à l'encontre de Drago. Harry grogna doucement.

- Quelques chose à ajouter, James ? Je peux encore retirer des points à ta maison, et allonger la retenue si tu as des difficultés à comprendre.

Fred ouvrit de grands yeux et échangea un regard inquiet avec ses deux amis. Puis il fit un pas en avant et il attrapa le poignet de son cousin. Les joues rouges, visiblement honteux, il prit la parole.

- Désolé, Oncle Harry.

James se dégagea et lui lança un regard noir.

Harry soupira.

- C'est noté Fred. Mais tes excuses ne changeront pas la sanction. Tu aurais du savoir que votre comportement était inadmissible. Et je ne compte pas laisser passer quoi que ce soit parce que nous sommes de la même famille.

Le fils de George baissa la tête, visiblement honteux. Harry cependant, ne s'arrêta pas là.

- Vos parents seront tous prévenus de votre comportement. Et j'espère que vous avez compris que votre règne de terreur prend fin.

James renifla, visiblement agacé mais il n'osa pas protester face au regard de son père.

Harry soupira et reporta son attention sur les trois victimes du groupe de son fils.

- Rose, Albus, Scorpius. Retournez dans vos maisons respectives. Si vous avez le moindre problème, vous pouvez vous adresser au professeur Malefoy ou à moi-même. Ou à n'importe quel professeur du corps enseignant.

Face au léger sourire de James en entendant parler des professeurs qui avaient fermé les yeux sur son comportement, Harry secoua la tête.

- La Directrice a été prévenue. Les professeurs également. La plus grande sévérité sera appliqué à quiconque voudra jouer ce genre de jeux dorénavant. Quand à Madame Pomfresh, elle me signalera les moindres incidents.

Furieux, James siffla entre ses dents.

- Je te déteste !

Même si les mots de son aîné lui déchirèrent le cœur, Harry resta de marbre, le fixant.

- Autre chose, James ?

Comme il ne répondait pas, Drago claqua bruyamment des mains, faisant sursauter les quatre adolescents punis.

- Puisque les choses sont claires... Rendez-vous demain soir dans la salle de potions. Dix-huit heure. Potter ? Tu assisteras au spectacle ?

Harry retint un ricanement, en sachant que sa présence aurait un impact très fort. Peut être pas sur James mais au moins sur ses acolytes, et sur toute personne qui serait tentée de vouloir s'imposer par la force.

Il hocha la tête.

- J'attendais que tu me le proposes, Malefoy. Je pense que nous avons beaucoup de choses à nous raconter depuis le temps. Et puis je pourrais te conseiller sur comment les occuper, je pense que Rogue m'a offert un éventail très large de ses talents en matière de retenue...

Drago ricana et les deux nouveaux professeurs quittèrent le couloir, sans se préoccuper des quatre garçons qu'ils venaient de mettre en retenue. James fusilla ses amis du regard et laissa échapper un grondement de rage avant de partir à grands pas, claquant des pieds.