DU POINT DE VUE DE V
Le Blackout.
Un nom de club bien ironique, quand on sait que c'est ce qui termine les soirées des filles que j'y prends pour cible...
Je m'accoude nonchalamment à la barrière métallique du deuxième étage. À l'instant où mon bras y prend appui, la surface ambrée du liquide alcoolisé de mon verre se met à vibrer.
En contrebas, une immense masse de merdes ivre-mortes se déchaînent au rythme d'un son tech, impossible à écouter sobre tant il est dégueulasse.
Bordel...
Ces enfoirés ne dansent pas, ils sautent, parce qu'ils sont trop imbibés pour faire autrement. Et le club tout entier vibre sous leurs bonds, au rythme des chocs sourds des basses dans les énormes enceintes.
J'ai jamais aimé ce foutu tambourinement, qui impose au cœur avec la violence de coups de tonnerre, des pulsations qu'il a pas envie de suivre.
J'ai toujours détesté ces putains de flashs violets, qui aveuglent s'ils rendent pas épileptique.
Mais pour être franc, ça fait un bail que ni la musique, ni l'éclairage, ne me distraient plus de ma tâche.
Même l'odeur de sexe, que dégage cette foule de corps en sueur qui se frottent les uns contre les autres, ne me fait plus rien.
J'ai un boulot à faire, des vierges à enlever.
Il y a quelques temps, ça aurait été dur pour moi de résister à l'appel de l'alcool, de la drogue, de la chair.
Mais maintenant, je perds plus mon temps à lutter contre ces foutues pulsions qui m'auraient hurlé, par exemple, de baiser les deux canons s'approchant dans mon dos en ce moment-même, surexcitées sans même chercher à s'en cacher, à l'idée de pouvoir nous approcher d'aussi près. Ma belle gueule et moi.
Désolé, les putains.
Je me laisserai pas distraire. Ni par vos talons hauts, ni par vos jupes courtes au ras-du-sexe, ni par ces mains légères qui sont les vôtres, et que je sens glisser sur les épaules de mon blouson en cuir, alors que vous osez me toucher sans mon autorisation.
Non.
Ce soir, celle qui m'intéresse est bien loin de ressembler à un mannequin.
Elle est en bas, dans la fosse, engloutie par les vagues humaines. Aussi saoule que ceux qui l'entourent.
Et elle est banale.
Je ricane.
Plus que banale. Elle ne bouge même pas bien son corps.
Elle n'aurait d'ailleurs jamais attiré mon attention, si elle n'avait pas pué l'innocence à ce point.
Je me passe inconsciemment la langue sur les lèvres, ignorant les mots censés m'exciter, que se mettent à prononcer les deux chiennes se tenant à mes côtés.
L'innocence... La pureté... La virginité...
C'est certainement aussi ce que je demanderais, si j'avais du temps à perdre avec ce taff.
Je soupire, et quitte du regard ma proie et son déhanché maladroit, reportant plutôt mon attention sur les chiffres digitaux indiquant l'heure sur le mur d'en face.
- Plus que 35 minutes, je me grogne à moi-même. Il serait peut-être temps de passer aux choses sérieuses...
Les choses sérieuses.
Les choses interdites.
L'enlèvement.
Devant plusieurs centaines de débiles profonds qui, aussi déchirés soient-ils, restent des témoins.
Des témoins qu'à défaut de pouvoir se débarrasser... il faut distraire.
Un sourire malsain étire mes lèvres.
N'importe qui me connaissant, comprendrait qu'une idée horrible vient de me traverser l'esprit.
Oh ça, ouais...
Lentement, je pivote pour faire face aux deux salopes en train de profiter de mon état de réflexion pour me tripoter.
Elles se mordent les lèvres et battent des cils dès qu'elle voient qu'elles ont réussi à capter mon attention.
Elles croient quand même pas m'exciter ?
Je les connais pas.
Et pourtant, j'attrape le menton de l'une d'elles de ma main libre.
Putain...
Comme tous les autres ici, elle pue l'alcool.
- Pathétique.
Elle se met à glousser comme une conne en sentant mes doigts glisser sur son visage.
- Poupée..., je lui murmure en me forçant à ignorer le dégoût qu'elle m'inspire.
Je passe mon autre main -celle qui tient mon verre- de l'autre côté de la barrière métallique, au-dessus du vide.
- Tu penses que toi et ta pote, vous aurez toujours autant envie de moi quand j'aurai pété le crâne d'un des mecs en bas ?
Il me faut bien une diversion...
La salope perd instantanément son sourire, et cligne plusieurs fois des yeux avant de les écarquiller.
Brusque changement de sujet, hein ?
- Q... Quoi ?
Je fronce les sourcils en faisant mine de réfléchir.
- C'est lourd, un verre à Whisky... Ça doit faire de bons gros dégâts lâché de cette hauteur...
- Vous n'allez quand même pas...
...lâcher mon verre sur la foule en contrebas ? Je vais me gêner...
Sans lui laisser le temps de finir sa phrase et sans la quitter des yeux, j'ouvre brusquement la main.
Le verre à Whisky en question m'échappe, et la salope et son amie hurlent d'une même voix en se précipitant vers la barrière, pour le voir disparaître vers la foule à l'étage inférieur... puis s'y écraser.
Je grimace lorsqu'un craquement sonore retentit, suivit du bruit caractéristique du verre qui se brise.
Les filles portent aussitôt les mains à leurs bouches, horrifiées.
Mon putain de sourire à moi s'élargit encore.
Parce que même si la musique nous déchire toujours les tympans, le capharnaüm humain général, lui, vient de cesser.
Il y a un mort parmi eux maintenant, faut leur laisser le temps de réaliser...
En silence, je me mets à compter :
3...
2...
1...
Le petit monde du Blackout capte enfin qu'un accident grave vient d'avoir lieu dans son club de merde.
Des hurlements brisent le silence relatif.
Puis comme escompté, c'est le mouvement de foule.
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LE LIVREUR [TOME 1/BTS, V, LEMON]
FanfictionTaehyung est livreur... mais pas de pizzas. Tu le sais, car tu es son prochain colis. Et tu es enfermée là, en ce moment-même, dans le coffre de sa voiture. *** Je republie enfin le début de ma fanfiction ! Enjoy, mes SUCRETTES 🔥 Avec au programme...