#111

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Je pousse lentement sur l'accoudoir pour lutter contre son étreinte et m'éloigner de lui.

J'ai déjà décollé le haut de mon corps du sien, maintenant il faut que je descende de ses jambes...

J'ai juste à prendre appui là et...

Et rien.

Ses ronflements graves cessent soudain, et sa bouche se referme.

Merde !

Je m'immobilise, arrêtant de respirer, priant pour ne pas l'avoir réveillé.

Si ce taré reprend connaissance, je devrais me battre contre lui et gagner pour pouvoir m'échapper.

Mais j'ai beau avoir un jour reçu un insigne, j'ai parfaitement conscience de ne jamais l'avoir méritée.

Mes compétences combatives sont médiocres. Je n'ai aucune chance.

Autant profiter de son sommeil pour filer.

- Hm...

Un son rauque traverse ses lèvres fermées, et un pic d'adrénaline m'électrise.

Mon système nerveux devient d'un coup si sensible, que la goutte de sueur froide qui se met à me couler le long de l'échine me brûle la peau.

Je manque de soupirer de soulagement lorsque -à mon plus grand bonheur- le taré laisse retomber ses bras de part et d'autre de son torse, me libérant en recommençant à ronfler.

Ne perdant pas une seconde, je me redresse le plus délicatement possible, supprimant graduellement mon poids de ses jambes, veillant ensuite à ne pas secouer son corps en m'éloignant sur le canapé.

Arrivée à l'accoudoir opposé, hors de sa portée, je me penche pour en descendre.

Une fois debout sur le sol, je lutte contre le vertige qui me saisit.

C'est pas le moment de s'écrouler...

Je secoue en silence mes membres faibles, ankylosés, pour les débarrasser de leur engourdissement.

Quelques longues secondes plus tard, puis je peux enfin marcher normalement.

Je tourne le dos au canapé, et cherche des yeux lesquels des couloirs attenants donne sur la cuisine-salon de la villa.

Si je me souviens bien, c'est dans cette autre pièce gigantesque qu'est la porte d'entrée.

J'en choisi un au hasard et, sur la pointe des pieds, fais quelques pas dans sa direction.

Mais j'ai à peine le temps d'en faire trois, que je me sens brusquement tirée vers l'arrière.

- Tu restes avec moi.

L'ordre qui vient de cingler l'air me glace le sang.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mes espoirs de quitter cet horrible endroit disparaissent, se volatilisant comme un écran de fumée.

La poitrine compressée par le désespoir et la peur, je fais volte-face.

Taehyung ne s'est pas levé. Il est resté sur le canapé, et s'y est avachi pour s'allonger confortablement.

Terrifiée, peinant à respirer, je l'observe passer un bras derrière sa tête d'un geste nonchalent, et tendre l'autre vers moi.

- Tu n'iras nulle part, il laisse tomber, me désignant d'un coup de menton, l'épaisse bande de tissu noir enroulée autour de son poignet.

LE LIVREUR [TOME 1/BTS, V, LEMON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant