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Ce qui me secoue tout entier, c'est le frisson électrique, qui me parcourt du bout des orteils à la pointe des cheveux, à l'instant même où sa peau effleure la mienne.

- Aïe ! s'écrit ma proie en retirant vivement sa main, rompant le contact.

Elle serre ses doigts contre sa poitrine en grimaçant.

- Tu... pi.. piques.

Putain.

Cette petite conne l'a senti aussi.

Je retourne ma paume face contre terre, et la secoue pour me débarrasser des sales échardes transparentes, que cette imbécile a ramassées par terre pour venir me les planter dans la peau.

Ma main se met à saigner, mais je n'ai pas le temps de m'en occuper.

Le club est presque vide maintenant que le foutu troupeau s'est précipité à l'extérieur.

Et que je suis prêt à parier la tête du colis, que le staff du Blackout a déjà appelé les secours pour le mec étalé plus loin, par terre.

Je me racle la gorge.

Mieux vaut pas être dans les parages quand ils arriveront avec les flics.

- Toi. Tu viens avec moi.

Je m'assure que personne ne nous observe, puis je referme mes doigts sur la nuque étonnamment douce de la petite vierge complètement éméchée à mes côtés.

Une nouvelle fois, une espèce de décharge électrique me parcourt le bras. Mais je l'ignore, pour sortir la fille de la boîte de nuit au pas de course.

Une fois à l'extérieur, elle frissonne dans sa robe. Et, à ma grande frustration, l'air froid de la nuit lui rend une partie de sa lucidité.

Malgré son état d'ébriété, elle semble tout à coup réaliser qu'elle est en train de suivre un inconnu sur un putain de parking mal éclairé.

Elle s'arrête soudain et je lâche son cou, la laissant tituber seule. 

- Quand... Je veux dire... où ? C'est ça... Où est-ce que... tu m'emmerd... m'amènes ? elle bafouille, luttant sans doute pour garder l'esprit le plus clair possible.

Je profite d'avoir les mains libres pour extirper mon portefeuille de la poche arrière de mon jean.

Je l'ouvre et en sors une plaquette de cachets blancs.

Des cachets qui ont tout d'illégal, mais que je manipule nonchalamment, sans me presser.

J'ai l'habitude.

Ça me dérange même pas que la petite conne me voit le faire. Je sais qu'elle est trop ivre pour capter que je suis en train de manipuler sous ses yeux, la drogue censée l'endormir.

Elle continue de déblatérer toute seule, alors que je détache deux comprimés de l'emballage argenté :

- Ce n'est pas... parce que tu... es grand, que... que tu portes un... bandana qui... te rend sexy... et que tu... as un... un joli booty... que je vais te suivre n'importe o...

- Calme les hormones, poupée, je la coupe, agacé. Oublie mon cul deux secondes, tu veux ? Dis-moi plutôt où trouver ton copain. Je vais te ramener à lui, il est carrément temps qu'il te reprenne en main.

Mensonge.

L'imbécile fait la moue, et se pose un doigt sur les lèvres en levant les yeux au ciel, comme si ça pouvait l'aider à penser plus vite.

LE LIVREUR [TOME 1/BTS, V, LEMON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant