#99

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Au prix d'un effort surhumain, elle se calme, prend un instant pour reprendre son souffle et, cette fois, lâche très distinctement : 

  - Il faut que je fasse caca.

Ah, carrément.

Je beuggue quelques secondes en la fixant, la bouche entrouverte.

Donc si elle se tord de douleur depuis tout à l'heure, c'est parce qu'elle a envie de chier.

La bonne nouvelle, c'est que c'est bien moins pire que ce que j'imaginais.

  - Bah, dis donc, je lance. T'as vraiment aucun complexe, toi.

La petite flic se pince les lèvres, et son ventre lâche le gargouillement le plus inquiétant que j'ai jamais entendu. 

Merde.

Je me lève aussitôt, et passe un bras sous ses genoux pour la soulever du lit.

  - Mais bordel, qu'est-ce que t'as bouffé pour finir dans un état pareil ? je l'engueule en la portant rapidement jusqu'à la salle de bain attenante à la chambre. Dis-moi au moins que c'était comestib...

Je m'immobilise sur le seuil.

C'est pas vrai...

"Il y a des... choses... en moi... Des choses qui ...doivent rester en moi... Le genre... classé confidentiel" me disait cette petite idiote la nuit dernière, alors que je voulais qu'elle vomisse avant de la flanquer dans mon coffre.

Mon cerveau fait un lien intéressant, entre ces mots et le fait qu'elle n'a pas de GPS dans son téléphone, mais que son putain de fiancé nous ait quand même retrouvés ici.

  - Petite maligne..., je siffle en me remettant en mouvement pour pénétrer dans la salle de bain. Le traceur n'était pas dans ton téléphone, mais en toi. C'est pour ça que mon détecteur n'a pas sonné.

Elle me répond pas, j'ai l'impression qu'elle devient de plus en plus faible et qu'elle va pas tarder à se rendormir.

La ventilation se met automatiquement en marche, faisant sursauter faiblement ma petite flic, qui n'a pas cessé une seconde de gémir.

Sans la lâcher, je colle l'une de mes épaules au mur et me fous en équilibre sur un pied, pour pouvoir ouvrir le couvercle de la cuvette de l'autre.

  - Je vais te laisser faire le reste toute seule, je déclare en me penchant en avant pour la déposer sur le pot. Enfin, après t'avoir aidé à retirer cette petite culotte...

Elle pose ses mains sur les miennes en protestant faiblement.

  - Panique pas, poupée. Je regarde pas, promis.

Profitant du fait que son entrejambe soit caché par le sweat large qui lui arrive au milieu des cuisses, je glisse mes mains dessous, et lui retire son sous-vêtement sans porter atteinte à sa pudeur.

- Quand je serai sorti, je me sens quand même obligé de préciser; relève ton sweat sur son ventre pour pas chier dessus.

Elle perd conscience pendant une fraction de seconde, et se met à glisser sur le côté.

Je l'attrape juste à temps par les épaules, pour l'empêcher de finir sur le carrelage avant d'avoir eu le temps de se vider.

  - Hey, je lance en lui tapant la joue. Un petit effort, hein ? Lutte et reste éveillée. Il faut que tu te soulages, et je peux pas t'aider sur ce coup.

Je la rasseois bien droite, et fais s'appuyer son dos contre le mur derrière elle.

Je la lâche deux secondes sans trop m'éloigner.

LE LIVREUR [TOME 1/BTS, V, LEMON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant