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| Point de vue : Erity |



3 octobre 3017
Maison des Hanson - 06:45


Mon réveil sonne et j'ouvre automatiquement mes yeux. Comme chaque matin l'un de mes parents vient toquer à ma porte pour s'assurer que je suis bien réveillée et après avoir choisi mes vêtements je file à la salle d'eau pour aller prendre une douche, m'habiller et me coiffer. Je vais ensuite dans ma chambre pour déposer mon pyjama sur mon lit et prendre mon sac de cours. Je descends ensuite manger mon petit déjeuner avec mes deux parents, pour une fois, puis c'est l'heure pour nous de quitter la maison.

—« Tarik comment vas tu ? »

Tarik fait aussi partie de ma routine maintenant mais après hier je me sens toujours pas aussi à l'aise avec lui.

—« Je vais bien merci Danielly et toi ? »

—« Ça va merci, faites attention sur la route ! »

—« Oui, ne t'en fais pas »

Mon père pose ensuite sa main sur son épaule et ils disparaissent dans leur voiture. Je m'avance alors vers Tarik avec mon vélo dans les mains et il pose son dur regard sur moi.

—« C'est bon ? » me demande t'il froidement

—« Ouais » répondais je à mon tour assez froidement

Il me regard surpris et je souffle en montant sur mon deux roues très rapidement. Je m'élance alors vers mon établissement scolaire suivi de près par Tarik, bien évidemment. Nos chemins se séparent quand je vais rejoindre les filles à notre emplacement habituel.

—« Oula ça a pas l'air d'aller toi aujourd'hui » me dit Ainhoa

—« Laisse tomber c'est pas du tout mon jour »

Elles grimacent et nous nous avançons vers le bâtiment.

—« Eh Eriri' ! »

Je fronce mes sourcils et me tourne en même temps que mes copines. Nous tombons sur la bande de Tarik et Samy, son meilleur ami, me sourit de toutes ses dents. Je m'arrête alors brusquement et il sursaute en s'arrêtant également, face à moi.

—« D'où tu connais ce surnom ? »

—« Yanis a tendance à jamais tourner sa langue dans sa bouche avant de parler alors

—« Il est le seul à pouvoir m'appeler comme ça et vu que je te connais pas t'as aucun droit de m'appeler de la sorte. Retiens le bien si tu veux pas te recevoir ma main dans ta

—« Qu'est ce qu'il se passe ici ? » s'écrie une voix féminine

—« Oh non pas elle » souffle Dijana à mes côtés

Voilà la poufiasse comme aime l'appeler Dijana. C'est la femme qui est censée s'occuper de notre discipline scolaire et elle est tout le temps sur le dos des gens et veut absolument que tout soit parfait dans son établissement comme dans notre société en général. Elle convoque souvent les élèves pour un oui ou un non et menace toutes les personnes qui lui font face, de les balancer au gouvernement juste parce qu'elle les soupçonne d'être des rebels. Même les innocents n'ont pas réussi à lui échapper et aujourd'hui on peut dire qu'on est vraiment mal tombé.

—« Tarik que ce passe t'il ? » lui demande t'elle les bras croisé

Se dernier lui lance un regard de travers et hausse ses épaules avant d'attraper le bra de Lucas et de s'avancer avec lui vers l'intérieur du bâtiment. Ainhoa fait de même en attrapant mon bras et celui de Dijana, et nous tire également vers l'intérieur de l'université.

—« Mais qu'est ce qui t'arrive sérieux ? Je sais que t'aime pas ce surnom mais au point de vouloir le frapper ! » me dit Ainhoa

Dijana est resté relativement silencieuse depuis que je les ai rejoint et je me contente simplement de souffler en secouant ma tête de gauche à droite en leur tournant le dos.

—« Je vous ai dit que c'était pas mon jour »

Je m'éloigne ensuite d'elles pour m'avancer dans les couloirs et une main attrape violemment mon poignet. On me tire ensuite dans un coin isolé, et surtout peu éclairée, et au moment même où j'allais hurler, la main de la personne en face de moi se pose sur ma bouche.

—« Ce n'est que moi » chuchote t'il

Je roule mes yeux et me sépare de lui en grognant.

—« Ça va pas de me faire peur à chaque fois comme ça ! » m'exclamais je en m'éloignant de lui de quelques pas

—« Chut ! » me dit il en attrapant de nouveau mon poignet pour me rapprocher de lui

—« Qu'est ce que tu me veux ? »

—« T'es parti trop vite tout à l'heure je voulais te parler de hier soir, au dîner de chez toi »

Je fronce mes sourcils.

—« Tarik tu crois vraiment que c'est le moment ? Je vais finir par être en retard moi »

—« J'en ai rien à faire c'est bon ? » calque t'il me faisant frissonner « On est pas n'importe qui Erity on peut pas se permettre de mal nous comporter devant les gens comme tu l'as fait avec Samy. T'as peut être rien dit de bien méchant mais on doit faire les enfants modèles et respectueux et tu le sais bien. Je sais pas ce que t'as aujourd'hui, apparemment tu t'es fait pousser des ailes dans le dos mais oublies pas qui tu es et surtout qui tu représentes »

Ma bouche s'entre ouvre mais rien ne sort. Je sais même pas quoi dire sincèrement, et son départ de ce coin isolé, clos brusquement notre discussion ou plutôt son monologue.

Depuis hier c'est vrai que je suis pas bien et que toutes ses histoires me sont montées à la tête. Je ne me comporte pas de la sorte d'habitude mais c'est une accumulation de beaucoup trop de choses qui m'ont fait peter les plombs et Samy a simplement été la goute d'eau qui a fait déborder le vase. J'irai m'excusé auprès de lui car je me suis vraiment emporté pour rien au final, même si ce surnom est plus que honteux et que je hais Yanis de l'avoir inventé.

La sonnerie me rappelant que j'ai cours me réveille un peu et je sors de ce coin perdu pour retrouver ma salle de classe.








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𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant