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| Point de vue : Erity |



5 juin 3018
Hôpital Bleu Marine - 18:00


Je sors de l'hôpital le cœur lourd. Il y'a deux semaines j'ai passé mes examens et après une semaine d'attente j'ai enfin eu les résultats et ils ont été positifs car j'ai été accepter. Ceux qui n'ont pas eu la même chance que moi ont subitement disparu et nous savons, ou du moins nous nous doutons tous, d'où ils ont bien pu aller ou plutôt où ils ont bien pu finir. Le gouvernement procède de cette façon depuis toujours et tous les ans certaines personnes perdent leur frère ou leur sœur après les résultats des examens. C'est comme ça depuis toujours mais les gens aujourd'hui commencent à sérieusement se poser des questions et le gouvernement ne pourra pas éternellement procéder ainsi. Enfin bref j'ai eu ma journée d'initiation et j'ai beaucoup aimé.

Nous avons, par petit groupe de cinq, passer une journée entière à l'hôpital avec un guide qui nous a parlé du futur métier que nous allons commencer la semaine prochaine. Pour ma part je vais travailler avec les enfants dans la pédiatrie et j'ai pu discuter avec une pédiatre et assister à l'une de ses auscultations. Ça m'a beaucoup plus et j'ai hâte de pouvoir commencer. Ça faisait aussi longtemps que je ne m'étais pas aussi bien intégrée dans un groupe, après ces derniers mois que j'ai passé isolée de tous, les habitants de la ville ont un peu oublié ce qu'il c'était passer et sont beaucoup plus avenants avec moi et la bande. Ces derniers me manquer beaucoup et peu de fois nous nous sommes croisés dans les couloirs de l'université ou juste avant dans les parkings de nos vélos. Toutefois, comme on nous l'a exigé, nous nous sommes adresser aucun mot faisant vraiment comme si nous ne nous connaissions pas. Ça m'a fait beaucoup de mal d'ailleurs mais c'est les règles qu'on a promis de respecter et je dirai que ces mois m'ont permise de me calmer, c'était donc finalement une pas si mauvaise idée de nous avoir forcé à rester seul avec nous-mêmes. J'ai su me reconcentrer sur moi-même et mon bien-être, réfléchir et je suis à présent plus que prête pour la journée d'appel qui se déroulera demain matin et qui commencera à dix heures. D'après ce que j'ai compris, René nous fera à tous un petit discours avant qu'on aille tous retrouver nos âmes sœur. J'espère que le mien me correspondra et qu'ensemble nous ferons une bonne équipe.

Je ne suis plus aussi suivie qu'avant, j'ai reçu un nouveau vélo pour mon bon comportement pendant cet enfermement et peux enfin rentrer chez moi et me déplacer toute seule avec la confiance des membres du conseil.

—« Erity ! »

Je me tourne et tombe sur Dijana. Un peu moins de cinq mois qu'on a arrêtés de se fréquenter et je suis surprise qu'elle m'interpelle alors que pendant toutes ses semaines elle a fait comme si nous ne nous connaissions pas.

—« Dijana qu'est ce que tu fais ici ? » lui demandais je froidement

Son visage se décompose et j'attrape mon vélo, prête à rentrer chez moi.

—« Je sais que ça fait un moment qu'on se parle plus mais après cette journée d'initiation et surtout avant la journée de demain je voulais m'assurer que tu ailles bien... enfin prendre de tes nouvelles quoi »

—« Je vais bien, bonne chance pour demain » lui répondais je poliment

Elle sourit tristement et je lui fais un dernier signe  de tête avant de m'élancer vers la route pour rouler jusque chez moi. J'ai été déçu par elle à plusieurs reprises pendant notre amitié, soit elle nous laissait tomber pour des garçons soit elle avait des sauts d'humeur assez fréquent et arrêtait de nous parler sans aucune raison. Mais malgré ça on ne l'a jamais abandonnée et encore il y'a quelques mois on était prête, surtout Ainhoa, à nous battre pour elle. Je l'ai beaucoup aimé et elle m'a été d'une grande aide quand j'étais pas bien ou quand j'avais besoin qu'on me rassure. Aujourd'hui je sais que notre amitié ne pourra jamais redevenir comme avant et que nos chemins doivent maintenant se séparer pour toujours.

Arriver devant ma maison, je gare mon vélo puis me dépêche d'entrer à l'intérieur. J'ai beau avoir plus de libertés qu'il y'a quelques mois, j'ai toujours ce bracelet qui surveille attentivement mes heures de sortie et celles à laquelle je dois rentrer. Mon père va d'ailleurs me l'enlever ce soir avant que je n'aille dormir et j'ai plus que hâte car avec je me sens constamment oppresser et sous tension.

—« Erity » m'appelle ma génitrice de la cuisine

Je m'arrête alors devant la pièce et elle se tourne vers moi un faible sourire sur les lèvres. Entre les parents et moi rien ne s'est arrangé et j'évite au maximum de leur adresser la parole. Je ne le fais que quand il se passera quelque chose de grave ou que j'aurais des choses importantes à dire mais sinon je vis dans cette maison comme si ils n'habitaient pas aussi avec moi, et ça m'arrive de passer une journée entière à leurs côtés sans même leur adresser un seul regard.

—« Nous dînons chez les Andrieu ce soir alors va te préparer et juste après tu pourras retrouver ton père dans son bureau pour le bracelet »

Sans même lui adresser un signe de tête, je lui tourne le dos et monte à l'étage pour entrer ensuite dans ma chambre. Nous avons aussi arrêté nos dîner du samedi depuis notre isolement et sincèrement ça m'a un petit peu manqué juste parce que je ne voyais plus Tarik. Il a d'ailleurs beaucoup travaillé au côté de son père ces derniers mois et ne venait carrément plus à l'université. Il a tout de même passé ses examens et à ce que j'ai entendu, il a eu les meilleurs résultats de tous les terminals du pays. Son père doit être tellement fière et lui aussi doit sûrement être fière de ses résultats même si je sais que tout lui est égal.

Après avoir pris une douche, je vais dans ma chambre enrouler de mon essuie et choisis une tenue qui m'est pas habituelle. Je décide de mettre une robe à fines bretelles m'arrivant un peu en dessous des genoux et qui est légère vu le temps qu'il fait dehors. Je m'attache ensuite les cheveux en une queue de cheval bien plaquée et mets des bottines blanches alors que ma robe est bien évidemment de la couleur bleu marine. Quand je suis prête je sors de ma chambre et descend les escaliers pour ensuite entrer dans le bureau de mon père, sans même toquer pour l'avertir connaissant maintenant son code. Il relève vivement sa tête vers moi et je me positionne devant son bureau en lui tendant mon poignet. Il me regarde un petit moment dans le blanc des yeux puis tape le code du bracelet qui tombe ensuite sur sa table en bois.

Enfin libéré, je ne prends même pas la peine de le remercier et lui tourne le dos prête à sortir de la pièce mais il me retient en criant mon prénom.

—« Je ne veux pas que tu partes alors que nous sommes en mauvais terme » Dit il ensuite

Je soupire et me tourne pour à nouveau me retrouver face à lui.

—« C'est à cause de toi si on est dans cette situation » répondais je sèchement

—« À cause de moi ? Non mais je crois rêver, c'est toi qui as changé ton comportement Erity ! C'est toi qui as fait des bêtises et tu n'as subi que les conséquences de tes actes »

Je roule des yeux et il se lève pour venir se positionner en face de moi.

—« Tu étais parfaite pour prendre ma relève mais tu as fait tellement de fautes que je ne sais pas si c'est une bonne idée de te céder ma place »

Un rictus se forme au coin de mes lèvres et je croise mes bras en m'approchant un peu plus de lui, le défiant du regard.

—« Personne n'est parfait papa, pas même ce monde que vous adorez tant et tu n'as pas le choix de me laisser ta place au pouvoir car je suis ta dernière et seule progéniture qui est prête à prendre ce rôle. Que tu le veuilles ou non, nous changerons cette ville et même ce monde si on en aura l'opportunité. Le monde que vous avez essayé de créer est loin d'être parfait et bientôt les citoyens de tous les pays de ce monde s'en rendront compte »

Je lui tourne à nouveau le dos et sort de son bureau d'un pas déterminer. Je mets ensuite ma veste et sort de la maison pour prendre un peu d'air.

Vivement que je quitte cet endroit.








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𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant