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| Point de vue : Erity |



28 juin 3018
Maison de l'aîné des Andrieu - 01:34




—« Quoi ? » dis je en écarquillant lentement mes yeux

—« Je sais que je finirais ma vie aux côtés de personne d'autres que toi et tu le sais aussi très bien. Et puis maintenant que nous sommes enfin dans une situation qui nous est favorable et qu'on est libre de faire ce que l'on souhaite vraiment. Je te demande de m'épouser car je t'aime depuis toujours et que ça ne changera jamais. Tu m'as beaucoup aidé à évoluer et j'ai également été une aide pour toi et je veux que nous continuons d'avancer ensemble, main dans la main. »

Il s'approche ensuite de moi et pose lentement ses mains sur mes hanches. Je pose alors les miennes sur son torse le fixant dans le blanc des yeux, ne sachant pas quoi dire, quoi répondre à cette soudaine demande. Ça fait maintenant quelques semaines que nous nous sommes avoué notre amour et d'une certaine manière j'ai peur d'où cette relation peut nous mener. C'est tout nouveau pour moi, chaque jour je vis une expérience nouvelle à ses côtés et même si jusque-là tous c'est très bien passer. Je ne sais pas si nous unir nous apportera du bien ou du mal.

—« Tarik j'ai peur »

—« Je sais mais moi aussi » me répond t'il

—« Et puis si ça impact sur notre vie de travail au gouvernement ? »

—« Ça ne changera rien »

—« Et puis nos enfants ? Est ce qu'ils s'entendront bien ? »

—« Oui, j'en suis sûr »

—« Et—

—« Erity » me coupe t'il en souriant

Je soupire essoufflé et il dépose l'une de ses mains sur ma mâchoire la caressant doucement.

—« Je serais là pour t'épauler et te rassurer, comme je le fais habituellement donc tu n'as pas à t'inquiéter »

—« Et si ça ne marche pas ? Si on finit par tout briser ? » soufflais je

Il secoue sa tête de gauche à droite.

—« Ça n'arrivera pas »

—« Imagine quand même » dis je sentant des larmes me monter aux yeux

Il soupire et a l'air de réfléchir puis reprend la parole.

—« On s'aime non ? » me demande t'il

J'acquiesce.

—« Alors ensemble on sera plus fort que tout, rien ni personne ne nous empêchera d'être heureux à présent. Je t'en fais la promesse »

Ces quelques mots sont de trop pour moi et je ferme les yeux éclatant en sanglots. Sa main posée sur mon visage quitte ce dernier pour venir se poser à nouveau sur mes hanches et il enroule ensuite ses bras autour de mon corps pour complètement me serrer contre lui. Il enfuit ensuite sa tête dans mon cou alors que je continue de pleurer contre son épaule ne voulant plus quitter ses bras.

Depuis septembre ma vie est chamboulée par toutes sortes d'événement. Il y a d'abord eu l'histoire de la maison brûlée de Théo, c'est également à cette période là que nous nous étions rapprochés Tarik et moi. Il commençait à être plus gentil avec moi et notre bonne entente a commencé à ce moment là. Ensuite il y a eu le couple de Dijana et Lucas, Ainhoa et moi nous sommes donc séparées de notre amie. Ensuite il y a eu sa séparation avec ce dernier et la fois où Ainhoa a failli se battre avec lui ce qui a provoqué notre rendez vous à la tour gouvernementale. Puis notre tentative d'échappement dans la cabane de Tarik qui a donc suivi nos cinq mois passés tous séparés. Au même moment j'ai été déçu de Dijana une fois de plus et la journée d'appel est très vite arrivée. Ce qui a suivi la découverte de Théo, mon paire depuis la naissance et à peine quelques jours après l'annonce de la mort de Dijana. S'en suit ma conversion avec Tarik après l'une de nos réunions du dimanche, la fois où nous nous étions avouer nos sentiments. Et pour finir, notre opération d'il y a quelques jours, les entraînements que j'ai dû faire pour m'y préparer et notre plan qui finit par réussir à merveille et s'accomplir comme nous l'avions rêvé.

Dix mois que j'ai passés à prendre beaucoup sur moi et à encaisser chaque choc émotionnel sans réellement pouvoir m'en remettre à chaque fois. Il y a toujours eu une nouvelle de plus qui n'a fait que s'ajouter à cette pile posée sur mes épaules et en fondant en larme dans les bras de Tarik, j'ai l'impression de me sentir enfin libre. Ça fait quelques jours que je le suis officiellement aux yeux de la loi mais maintenant je le suis également psychologiquement et ça change absolument tout en moi.

La Erity d'il y a dix mois n'aurait jamais pensé vivre tout ça en presque un an et surtout d'autant évoluer et mûrir mentalement. Je me suis endurci et toutes ses épreuves m'ont été bénéfique mais ça a tellement été dur de les passer. J'étais clairement pas prête et c'est en partie pour ça que j'ai autant suivi Tarik dans son projet pour empêcher que les jeunes après moi n'aient à subir tout ce qu'on a pu subir depuis notre enfance. Cette frustration de ne pas se sentir soi-même, de ne pas être épanoui dans ce que tu fais chaque jour et d'être contrôlé, sans vraiment le savoir au début, comme une sorte de robot.

Aujourd'hui je me sens bien, heureuse et prête à avancer dans cette nouvelle vie. Une vie qui me fait un peu peur mais je ne suis pas seule, j'ai des amis, j'ai Tarik à mes côtés et avec leur soutien et leur amour, je ne peux que réussir tout ce que j'entreprendrai dans la vie et nous ne pourrons qu'accomplir de grandes choses ensemble.

Comme nous avons persisté à le faire depuis que nous nous sommes réuni pour changer se monde détruit de toute humanité. 

Alors je pleure me vidant complètement de toutes ses choses que j'ai essayé de retenir en moi depuis tout ce temps. Tarik ne dit rien me laissant me vider en silence tout en embrassant quelques fois la peau de mon cou. Je sens son cœur battre contre le mien et cela me calme peu à peu, me sentant à présent plus légère. Quand j'ai complètement terminé et que mes sanglots se sont apaisés il relève sa tête vers la mienne le sourire aux lèvres, il sourit beaucoup ces derniers jours et cela provoque automatiquement le mien à chaque fois que je vois ses lèvres s'étirer. J'ai sûrement l'air d'une folle à sourire alors que j'ai les joues trempées mais je m'en fous, je ne fais face qu'à Tarik après tout.

—« Ça va mieux ? » me demande t'il en essuyant mes joues avec ses pouces

J'acquiesce simplement vider aussi de toute énergie et ferme mes yeux un moment, reniflant quelques fois puis les rouvre pour retrouver le visage apaisé de Tarik. Ce dernier ne m'a pas quitté des yeux et continue de me sourire faiblement.

—« Alors tu acceptes de devenir madame Andrieu ? »

—« Oui j'accepte » répondais je sûr de moi







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𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant