| Point de vue : Tarik |
5 décembre 3017
Cabane des Andrieu - 20:00—« On devrait peut être y aller. Connaissant mes parents ils vont s'inquiéter » me dit elle en se levant
J'acquiesce et nous retrouvons rapidement la terre ferme. Je monte ensuite sur son vélo et après qu'elle se soit assis sur le siège je fonce en direction de sa maison. Après une vingtaine de minutes j'y arrive enfin et freine brutalement devant son allée. Elle descend ensuite du vélo et je le lui tends en souriant faiblement après y être descendu également. Elle me rend d'ailleurs ce sourire en me remerciant. Je sais pas exactement pourquoi elle me remercie mais je n'ai pas le temps de le lui demander que ses parents sortent de leur maison en furie.
—« Les enfants ! » hurle Esteban
—« On se voit demain matin ? » me demande rapidement Erity
—« On se reverra sûrement pas avant un bon moment donc fait attention à toi » lui répondais je simplement
Elle ne comprend sûrement pas le sens de ma phrase puisqu'elle fronce ses sourcils en me fixant les yeux brillants. Je lui tourne le dos avant que ses parents n'arrivent à notre hauteur et m'élance, les mains dans les poches, en direction de ma maison.
Mes parents me connaissent donc ils ne se sont pas du tout inquiété, je le sais. Mais je sais que mon père va m'engueuler parce que cette fois si j'ai emmené Erity avec moi. C'est sa petite protéger et il ne veut pas que je l'influence avec toutes les choses que je sais et la haine qui m'habite depuis l'enfance. Mais je ne ferais jamais de mal à Erity, c'est ma protéger à moi aussi et elle a besoin de beaucoup de soutien car je sais qu'elle n'a pas trop confiance en elle et qu'elle a peur pour l'avenir.
On en a rapidement parlé d'ailleurs, avant qu'on ne se fasse tous les deux une petite sieste. Comme d'hab' j'avais pas dormi plus de trois heures cette nuit donc ça m'a fait du bien de fermer les yeux pendant quelques heures encore, surtout en sa présence. Elle m'a avoué des choses que je savais déjà, comme ses craintes pour l'avenir et son manque de confiance en elle. J'ai su la rassurer comme je le pouvais et cette journée nous a encore plus rapproché.
Depuis que je suis gamin je suis fou amoureux d'elle mais notre amour ne pourra jamais voir le jour à cause de ce gouvernement. Je suis pas comme mes imbéciles de cousins, je sais que me rapprocher plus qu'amicalement d'Erity finira par lui faire du mal comme à moi car la journée d'appel nous séparera. J'aurais pu à plusieurs reprises vérifier si nous avions le même numéro, vu toute les fois où j'étais en possession de son vélo, mais j'ai pas voulu me donner le moindre espoir. Au pire des cas je serais déçu de voir le résultat et j'en ai pas l'envie.
J'ai pas également le temps de m'attarder sur ce genre d'histoire. Car même si je l'aime et que je couvrirais toujours ses arrières, j'ai de grosses responsabilités à gérer à côté de ça et cela me prend déjà beaucoup de temps.
Les mains toujours dans les poches j'entre dans ma maison et tombe directement sur mon petit frère qui a les yeux plongés sur l'écran de sa console portable, pour changer.
—« Papa t'attends dans son bureau » dit il avant d'aller s'installer sur le canapé du salon
Je soupire et sors mes mains de mes poches. Je tape ensuite le code de la porte de ce fameux bureau et entre à l'intérieur sans crainte. Mon père a le nez enfui dans un bouquin et il n'a même pas besoin de relever son visage pour savoir que c'est moi qui suis en face de lui.
—« Tarik »
—« Papa »
Il ferme son livre après y avoir laissé un marque page et enlève ses lunettes pour enfin poser son regard sur ma personne. Il est détendu et son regard est normal, étonnement d'ailleurs vu que je m'attendais à ce qu'il me passe un savon.
—« Je pense que tu connais déjà les répercussions de ce que tu as fais aujourd'hui »
—« Oui »
—« Bon, tu peux disposer et j'aimerai que ce soit la dernière fois que tu prives Erity d'aller à l'école. »
—« D'accord »
Je lui tourne le dos et sors de la pièce pour directement me diriger vers ma chambre. Je ferme la porte derrière moi et me dirige vers mon armoire où reposent mes vêtements. J'y entre carrément et y cherche au fond une boîte que je cache là depuis quelques années maintenant. Il y'a un peu tout et n'importe quoi là dedans mais ce soir j'ai besoin de deux choses précisément qui doivent s'y trouver normalement.
Après avoir ouvert cette boîte dans l'obscurité, je la fouille lentement et souffle de soulagement en trouvant ce que je cherchais. Je la referme ensuite et la remets à sa place initiale, je sors ensuite de cette armoire et sors de ma chambre pour ensuite me diriger vers la trappe au fond du couloir.
—« Tarik ! »
J'enfonce rapidement « mes bijoux » dans l'une de mes poches puis me tourne pour faire face à Malhia.
—« Je t'ai pas vu de la journée » souffle t'elle « Tu as peut être faim ? »
—« J'ai manger ton gâteau, merci il était très bon » dis je simplement
Elle sourit tristement et s'avance doucement vers moi.
—« Tu sais que si tu en as le besoin tu peux toujours venir me parler. Je sais que ton père peut parfois être trop sévère avec toi et très dur mais moi j'essayerais toujours de te comprendre dans le calme même si je—
—« Je sais merci Malhia » la coupais je
Elle s'arrête dans sa marche et je lui tourne le dos pour ouvrir la trappe au plafond. Je monte ensuite les escaliers et m'empresse de me réfugier sur le toit. Je m'appuie ensuite au petit mur qui a une grille menant aux bouches d'aération de la maison et à l'abri de tous, même du grand phare qui éclaire toute la ville pour aider les autorités à garder un œil sur tous les habitants, je m'allume ma tige de marijuana. J'en tire plusieurs taffes et les inhale bien avant de souffler détendu. Je l'éteins ensuite pour le ranger dans ma poche, j'en économise car j'ai pas le droit de m'en procurer.
Le père de Karim en fume tout le temps car lui aussi est dans le gouvernement et ce dernier en vol plusieurs tiges à son paternel pour en donner à la bande. Principalement Samy et moi car Lucas ne fume pas. Moi ça m'aide beaucoup à me détendre et maintenant que je vais devoir poursuivre mon père partout pendant une semaine, ça me donne un peu de courage. Car à chaque fois que j'enfreins les règles ma punition c'est de le suivre partout où il va pour pouvoir m'entraîner à ce futur poste que j'aurais à sa retraite. Pour moi c'est une corvée mais pour lui c'est quelque chose d'utile car je suis au cœur de l'action et que ça m'aidera beaucoup pour le futur.
En effet ça me servira à quelque chose mais je sais déjà tout donc je n'y vois pas l'utilité de le poursuivre dans son travail fatiguant et casse tête. Je suis bien conscient de tout ce qu'il fait pour nous mais je sais d'avance qu'à sa place je ne ferais pas tout ce qu'il fait, je changerais les choses et cela même si ça ne plaira pas au dirigeant et au patron du pays.
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𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐫
FanfictionDans un monde où tout est programmé, l'inégalité n'existe pas, les croyances et les guerres non plus et tout le monde est voué à vivre la même routine tous les jours, jusqu'à la fin de leur jour. Les différents gouvernements, de ce nouveau monde, so...