EMPYRIA [T8]

ELLERYN

Le monde avait enfin appris pour la naissance de nos enfants. Les cavaliers de l'Apocalypse comme ils le nommaient depuis que soixante-dix médiums avaient dit dans les médias que si Ruth, Seph et moi avions des enfants, ça serait la fin du monde.

Bien qu'on sût que c'était des rumeurs lancées par Jemellia, cette histoire nous avait gâché l'existence, ainsi que la première semaine de nos enfants, comme si nous n'avions pas assez de soucis comme ça.

On devait empêcher cette folle de Keren de s'en prendre à Sephora pendant que Nate était au combat, elle était tellement jalouse de sa sœur qu'elle avait tout fait pour être la seule à rester enceinte. Et parce que Ruth était proche de nous, elle se vengeait sur elle.

Oncle John avait décidé d'organiser la bénédiction de nos enfants à Imperia, lieu où nous étions confinés depuis qu'on avait failli enlever les enfants.

Je soupirai en voyant Dave me rejoindre, je ne savais plus quoi faire pour me débarrasser de lui et annuler ce foutu faux mariage. Je lui avais expliqué plusieurs fois que je n'avais jamais passé la nuit avec lui et que c'était Nadia.

L'elfe nous avait raconté que grâce à Valentina qui lui avait donné son humanité, elle avait pu utilisé de la poussière d'elfe pour m'endormir et me remplacer dans le lit de Dave. J'avais été tellement émue que je m'étais mise à pleurer, dépitée qu'elle ait subit ça à ma place.

Depuis ce jour, je prenais soin d'elle. J'avais négocié avec Nate qui avait accepté qu'elle quitte Royal, il l'avait remercié pour tout ce qu'elle avait fait, en faisant d'elle une alpha royal, comme Stephane et ceux qui l'accompagnaient toujours.

Notre Stephane était devenu le bras droit du roi, à la place d'Eric qui avait été condamné à mort. Dimitri était allé vivre avec Valentin dont la source guérissait peu à peu le jeune prince.

Dave sourit avant de se pencher vers moi pour m'embrasser, je reculai en le fusillant du regard, je ne comprenais pas pourquoi il continuait à me traiter comme avant. Alors même que j'allais présenter au monde l'enfant d'un autre.

Après la conversation que j'avais eût avec Eros, sa promesse de nous protéger même si notre relation était compliquée en ce moment, je n'étais pas l'aise.

Je connaissais assez mon mari pour savoir qu'il n'allait pas se contenter de la situation, de ma « trahison », il allait se venger. De Dave, je l'espérais, ça me débarrasserait de lui, mais pour ma part, j'avais peur. Eros était très sadique niveau vengeance.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je t'ai prévenu que je viendrais au baptême...

Je dus compter jusqu'à dix pour ne pas le gifler. Maintenant que je n'étais plus enceinte, je retrouvais ma forme. Et même si j'étais en convalescence, j'étais quasiment sûre que si je me battais avec lui, je gagnerais. Comme toutes les fois où on s'était battu étant plus jeune.

- Depuis quand l'Empire te laisse entrer librement ?

- C'est pour ça que tu m'as fui ici ? protesta-t-il d'un air triste. L'Empire ne peux m'interdire de venir voir mon fils, ils savent que je peux les poursuivre !

- Sauf que ce n'est pas ton fils, protestai-je.

Il était con ou bipolaire ? Je ne comprenais pas pourquoi il s'acharnait comme ça. Je l'avais quitté alors même que j'étais enceinte de trois mois, et même si mon enfant était un prématuré, même lui ne pouvait pas ne pas avoir compris que les trois mois que j'avais passés à Imperia ne signifiait qu'une chose : notre mariage était fini.

- Tant que tu décideras de te servir de moi pour le protéger, je resterais que tu le veuilles ou pas !

Je soupirai de nouveau, que pouvais-je répondre à ça ? Il n'avait pas tort puisque je me servais de lui depuis le début mais en même temps il avait tenté  de me manipuler pour se venger d'Eros.

Certes, il disait m'aimer maintenant mais je ne pouvais lui pardonner ce qu'il avait fait. Au nom de ses sentiments pour moi, il avait détruit mon mariage et mes chances de bonheur avec mon vrai mari.

Valentin vint me chercher, il toisa David avec son habituel regard glacial et fit comme s'il ne l'avait pas vu. Je souris, mon oncle était mon plus grand allié contre mon faux mari. Sans oublier Fedy bien sûr.

- C'est l'heure.

J'hochai la tête et me dirigeai vers la nurserie. Tout le monde était curieux de voir mon enfant mais la matriarche avait été clair, personne ne devait savoir que j'avais eût une fille. Raison pour laquelle Sephora la gardait avec sa fille.

Tout le monde pensait que je n'avais eût qu'un fils et elle des jumelles. J'embrassai mon bébé qui dormait, mon fils dormait tout le temps, il ne pleurait jamais, ce qui était parfait car je n'avais pas du tout envie qu'il se réveille pendant le baptême.

J'attendais la fin de cet évènement avec impatience, papa avait emménagé son île et j'allais y rester avec mes enfants ainsi que Ruth. Enfin, pour cette dernière, je ne savais toujours pas si mon oncle ou mon frère n'allaient pas se battre pour mes petits neveux. Car contrairement à Dave, eux avaient des raisons valables de se battre.

- Eller, je peux te voir ? me demanda Ruth.

Je me tournai vers elle puis vers mon frère, silence gênant. Ils s'ignoraient de nouveau. Je lançai un regard insistant à Ethan qui soupira.

- Bonjour.

- Ne vous forcez pas à me parler majesté, répondit Ruth en souriant.

Ethan la fusilla du regard, il détestait qu'il l'appelle par son titre royal. Je ne savais plus pour quelle raison ils se boudaient mais c'était tellement amusant de voir Ruth donner la migraine à mon frère que je laissais faire. Il allait répondre mais se ravisa avant de sourire. Il se concentra sur moi et me dit :

- Ne soyez pas en retard et ordre de Nars, pas de prénom ni d'identification en dehors de la sphère prophétique ! Et il ordonne puisqu'il a accepté de vous protéger que ses instructions soient suivies à la lettre !

Il m'embrassa sur la joue et fit de même à Ruth mais sur les lèvres. Elle se raidit, ce qui le fit rire. Il n'y avait pas à dire, il n'y avait vraiment qu'elle pour rendre mon frère heureux. Je pris Ruth par la main vers ma chambre.

-       Tu vas parler à Nars ?

- Malheureusement, si je ne trouve pas une preuve que le prêtre était un faux, je serais toujours considéré comme la femme de David ! Tu crois que je devrais l'empoisonner ?

- Il nous a quand même aidé, contesta Ruth en riant, et il a trahit mon père, Zeus et Mel ! Je ne sais pas...

- J'avoue. Ah ça m'énerve !

- Je te comprends.

Je souris. La matriarche vint nous rejoindre avec les berceaux. Ruth me regarda de nouveau avant de me demander :

- Tu es sûre de toi ? Tu veux vraiment laisser les choses comme ça ?

- Oui. Eros n'a rien remarqué pendant ma grossesse, il n'y aucune raison qu'il remarque quelque chose aujourd'hui ! Tout se passera bien !

- Tant qu'il n'ouvre pas les yeux, commenta-t-elle.

- Tant qu'aucun d'eux n'ouvre les yeux, affirmai-je.