Guillerette, Charlie regagna sa chambre d'un pas léger. Sa découverte la rendait euphorique et lui donna quelques instants de plaisir à goûter à un léger sentiment de victoire. Savoir qu'elle aussi pouvait se rendre utile lui avait fait oublier tous les problèmes qui avaient occupé son esprit jusqu'alors. L'excitation était telle qu'elle se demanda si elle allait être capable de trouver le sommeil. Une fois devant sa porte, la jeune femme se stoppa tout net, comme pétrifiée. Lorsqu'elle était partie un peu plus tôt, elle avait pris grand soin de claquer le lourd battant en bois pour éviter que quelqu'un n'ait l'idée de se glisser à l'intérieur, or, ce même battant était présentement légèrement entrouvert. Prise d'un malaise soudain, la brunette sut rapidement que quelqu'un se trouvait à l'intérieur de sa chambre et que cette même personne était loin d'être une âme porteuse de bonnes intentions.
Emplie de terreur, elle voulut crier afin d'alerter ses amis, mais aucun son parvint à franchir la barrière de ses lèvres tant sa gorge était nouée par l'angoisse qui l'habitait. Elle fourra les lettre dans la poche de sa nuisette, espérant que l'inconnu ne tombe pas dessus par hasard. Soufflant sur sa torche improvisée et prenant son courage à deux mains, elle s'approcha de l'entrebâillement qui donnait accès à la scène et observa silencieusement ce qui se déroulait dans la pièce.
Les quelques faibles rayons de lune qui avaient eu l'audace de filtrer au travers des carreaux de sa fenêtre vinrent éclairer d'une lueur inquiétante la salle à coucher. Accommodant rapidement son œil à la semi-obscurité ambiante, Charlie ne tarda à repérer la source de sa peur, confirmant que son intuition était bonne. Silencieuse comme la mort, une imposante silhouette longiligne vêtue de ténèbres se découpait dans le fond de la pièce juste à côté de son lit. L'intrus, sûrement un homme aux vues de sa carrure, sortit un bras de son sombre vêtements et l'étendit en direction de la couche. Avec une lenteur presque calculée, celui-ci fit courir ses doigts sur les draps et le tissu de l'oreille, caressant ceux-ci comme s'il s'agissait d'une précieuse relique. Sans pouvoir le contrôler, la jolie brune sentit une puissante vague d'adrénaline monter en elle et ses jambes se mirent en marche d'elles-mêmes. Comprenant que son corps, absolument pas en accord avec son esprit, s'apprêtait à passer à l'attaque, elle chercha des yeux une arme avant de se souvenir de l'objet qu'elle tenait entre ses mains, qui lui avait pratiquement faillit servir à assommer le roi. Ses instincts profonds de Don venaient vraisemblablement de se réveiller et révélait l'identité de l'inconnu debout dans sa chambre, qui lui tournait le dos. Resserrant la prise sur son chandelier et s'élança comme un félin à l'intérieur de la pièce, "arme" en main.
Réalisant soudainement qu'elle n'avait jamais été entraînée et qu'elle n'avait par conséquent aucune chance de s'en sortir indemne face à un Péché Capital, sans aucun doute bien mieux préparé qu'elle, elle se mit à prier pour que l'effet de surprise soit suffisant pour la sauver. À mesure qu'elle avançait dans l'obscurité de la chambre, elle ne put se retenir de maudire son corps qui venait de littéralement prendre les commandes à son insu en l'emmenant vers une mort presque certaine alors qu'elle aurait pu comme tout être humain normal, courir dans la chambre de Tristan, Guillaume ou Natacha pour y trouver de l'aide. Faisant le vide dans ses pensées l'espace d'un instant, elle abattit son arme sur la tête de l'imposteur avec une violence dont elle ne se serait pas cru capable. Comme elle l'avait souhaité, sa manœuvre avait été suffisamment rapide pour surprendre son adversaire mais visiblement, elle n'avait pas été assez puissante car celui-ci se remit rapidement du coup qu'elle lui avait administré et évita avec une dextérité hors norme, le second qu'elle tenta de lui asséner. Vif comme un serpent, l'intrus emprisonna les deux bras de la jeune femme entre ses grandes mains, la rendant ainsi incapable de tout mouvement et complètement à sa merci. La manœuvre avait été si rapide que la jeune femme, prise au dépourvu, en lâcha le chandelier métallique qu'elle tenait dans ses mains et qui alla rebondir au sol dans un bruit sourd.
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Le Temps Des Sortilèges- Tome 3 - Un Don Pour L'éternité
RomansaAprès une multitude de difficultés, d'attaques de ses ennemis et d'adieux déchirants, Natacha parvient enfin à retourner à cette époque qu'elle avait pourtant désiré ardemment fuir lors de de sa première visite au Moyen-Âge. Ayant finalement compri...