Chapitre 24

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Après que Camilla fut emmener, chacun retourna à leurs chambres respectives. Mirý en fit de même pour laisser les deux cousins seul à seul afin de discuter entre eux.

Une fois tout le monde sortit de son bureau, Jabbar se servit un verre et en donna un à son cousin.

_ Pourquoi ? Articula difficilement Jamel, abbatu par la situation. Tout ce qui s'est passé est de ma faute. C'est moi qui lui racontait et disait tous nos plans.

Jabbar compatit.

_ Tu n'as pas rien à te reprocher mon frère. Tu n'y es pour rien dans toute cette histoire. Tu es autant une victime que chacun d'entre nous. Tu as été trompé et dupé comme nous autres. Tu ne pouvais pas savoir.

Jamel soupira fortement et un son de dépression mourut sur ses lèvres.

_ Et dire que je l'ai aimé, et je lui ai fait confiance.

Jabbar s'installa à ses côtés et posa une main réconfortante sur son épaule.

_ Je sais. Nous aussi.

Il se retourna vers son frère.

_ Qu'est-ce que je dois faire maintenant?

_ Je ne sais pas. Je ne peux pas te dire de l'oublier. Je sais combien tu l'as aimé. Mais il n'y a pas une blessure que le temps ne peut guérir, du moins cicatriser. En tout cas, pour tout ce qui la concerne, je veux que tu sois le seul à prendre les décisions.

Jamel hocha la tête puis but une gorgée de son verre avant de reprendre.

_ Maintenant j'ai encore plus envie d'attraper ces traîtres. Ils se sont joué de nous mais personnellement de moi. Que comptes-tu faire? Demanda t-il à son cousin.

Celui ci reprit sa place initial en face de ce dernier.

_ Eh bien, déjà je compte utiliser notre dernière découverte contre eux. Je pensais donner le change. Nous faire passer pour elle en leur envoyant des informations qui nous conviendrons. Il nous faudrait aussi renforcer la sécurité d'Alex et sa famille pour éviter qu'il ne perde encore un de ses proches.

Jamel ricana doucement.

_ Qui aurait cru que toi, Jabbar, quelqu'un de très possessif et jaloux puisse vouloir protéger et prendre soin du bien-être de son rival?

Le roi le suivit dans son rire.

_ Je te l'accorde. Même moi j'en ris. Sauf qu'il n'est plus mon rival, du moins je ne le considère plus comme tel depuis un moment déjà. Il a fait du mal à Mirý et ça il le portera sur sa conscience à tout jamais, mais il regrette maintenant et a apprit de ses erreurs. Et puis je vois aussi cette situation d'un autre œil. Dit-il à son frère un sourire amusé scotché aux lèvres.

_ Et comment la vois-tu ?

_ S'ils n'avaient pas divorcé, je n'aurais peut-être jamais connu ma femme et donc tout ce bonheur.

Après avoir sortit cette phrase, il grinça ses dents pour avoir sortie pareille maladresse devant son frère qui lui venait de vivre la pire journée de sa vie.

_ Je suis vraiment ...

_ Non tu n'as pas à l'être et d'ailleurs, pour rien au monde je ne voudrais que vous vous priviez tous de vivre et apprécier votre bonheur devant moi à cause de ma situation.

Jabbar hocha la tête face aux paroles de son cousin avant de se lever.

_ Je pense aur nous devrions aller dormir. Surtout toi, tu devrais te reposer pour te remettre de tes émotions en tout cas ce soir.

Jamel se leva lui aussi et après un "tchinn" ils burent les restes de leurs verres en une seule gorgée chacun.

_ Bonne nuit Jabbar.

_ Bonne nuit mon frère. Tu verras, tout va bien se passer maintenant.

Ils se quittèrent et chacun se dirigea vers sa chambre.

************************

Lorsque Mirý arriva dans sa chambre, elle prit une long bain pour pouvoir souffler et repenser à tous les événements qui se sont produits ce soir.

Dégoûtée ...

Voilà le terme exacte qui pouvait définir ce qu'elle ressentait vis à vis de Camilla. Non pas tellement parce qu'elle était le traître mais surtout pour ce qu'elle a fait vivre à ce pauvre Jamel. Lui qui est un homme bien et attentionné, un mari aimant mais qui plus est il est bel homme. Comment a a-t-elle pu lui faire pareil chose ! La reine en était indignée. Elle avait mal pour lui, car elle le considérait comme son frère. Mais maintenant, tout avait enfin était découvert et il fallait agir vite mais intelligemment et très minutieusement contre ces traîtres de Mohamed et Sahara. Il avait maintenant en leur possession un avantage qui allait leur permettre de rattraper leur retard sur chaque coup d'avance que ces criminels avaient sur eux. Que faire ? Voilà la question qui s'était imposée à elle.
Puis petit à petit en analysant la situation, un plan prenait forme dans son cerveau, un plan dangereux mais qui lui sembla efficace. Cependant, elle redoutait surtout une chose.

"Cet enfant ne verra jamais le jour " cette phrase la hante depuis que Camilla le lui a dit. Que voulait-elle dire par cela? Que d'autres personnes sont dans le coup? Que d'autres traîtres sont encore au sein du palais? Et qui sont-ils? Combien étaient-ils?
Malédiction ! Cette histoire lui torturait les méninges. Un mal de crâne commença à poindre le bout de son nez et elle poussa un long soupir de lassitude en se massant les tempes.
Soudain deux grandes mains viennent lui prodiguer un massage sur ses épaules et elle ne put empêcher un souffle de reconnaissance face à cette attention et de fermer les yeux. Puis après quelques minutes.

_ Je pense que tu devrais sortir de ton bain, il est froid maintenant.

Elle rouvrit ses yeux et les planta dans ceux de son mari.

_ Oui, je pense aussi. A vrai dire, je n'avais même pas remarqué à quel point il a refroidi. J'étais perdue dans mes pensées.

Elle lui parla en se relevant et prit sa main pour s'y appuyer afin de sortir de son bain et récupéra la serviette qui lui tendait. Elle lui adressa un sourire de remerciement.

_ Tu pensais à Camilla?

_ Oui, cette découverte m'a choquée mais surtout je suis triste pour Jamel. Il ne mérite pas ça, c'est quelqu'un de bien et de bon.

_ Oui mais que pouvons nous faire ?

Ils étaient maintenant dans leur chambre et elle entra dans le dressing afin de se vêtir pour la nuit. Elle ressortit et resta toujours silencieuse n'osant pas faire part du plan qu'elle concoctait à son mari.

_ Eh bien ma douce, tu sembles bien silencieuse.

Elle le regarda et s'installa assise sur leur lit. Elle tapota la place à ses côtés et son mari ne se fit pas prier pour m'y rejoindre.
Elle l'embrassa tendrement puis le regarda.

_ J'ai bien un plan en-tête et je pense qu'on a toutes nos chances de notre côté si on l'applique. Mais ...

_ Mais ? Demanda son mari.

Elle le regarda dans le blanc des yeux avant de prononcer la phrase qui sûrement mettra son mari hors de lui.

_ Je vais devoir me rendre en France toute seule pour servir d'appât ...

Le Roi Du Désert  (Deux Naufragés De L'amour ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant