Chapitre 21

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Une tasse immonde de café dans les mains et assise sur un canapé vert affreux, j'écoutais de la façon la plus hypocrite la rencontre de Max et de sa femme, Laura. L'extérieur de la maison n'avait certes pas changé, mais l'intérieur était complétement bouleversé. La décoration intérieure me mettait mal à l'aise, les regards méfiants de sa femme aussi.

Un instant de répit me fut accordé quand elle se leva pour répondre au téléphone. Elle me chuchota de la cuisine qu'il s'agissait de sa mère et me demanda si ça me dérangeait qu'elle poursuive la discussion. Evidemment j'ai répondu que non, elle s'isola alors en fermant la porte de la cuisine.

J'en ai profité pour vérifier à nouveau l'intérieur de cette maison que je ne reconnaissais plus. Le meuble télé, le canapé, la table de salon, les coussins, rien n'était pareil. Je ne trouvais plus aucun repère dans cette maison, je fus davantage déboussolée en remarquant qu'un cadre qui contenait autrefois des photos de nous avait été conservé et repeint pour abriter maintenant les photos des époux. Quelle indélicatesse.

Je me suis alors levée pour continuer mon inspection. Marchant dans cette pièce comme si j'allais tomber sur une bombe à tout moment.  Les bibelots que Max affectionnait ne se trouvaient plus sur la nouvelle étagère de la salle à manger. La table et les chaises avaient également été remplacées par une table en verre hideuse et des chaises en métal noires.

La coupelle de fruits de la mère de Max ne régnait apparemment plus sur cette table. Dans cette maison je ne retrouvais aucune trace de lui, elle avait marqué son empreinte partout. Je me rassis rapidement à ma place dans le salon quand j'entendis qu'elle raccrochait le combiné. Au moment où mes fesses ont touché la mousse inconfortable du sofa la porte s'ouvrit pour laisser à nouveau place à l'hypocrisie.

-         Max vous a dit de passer alors ? demanda-t-elle sournoisement, cherchant à découvrir mes intentions.

Je répondis par un hochement de tête gênée, affolée à l'idée qu'il ait pu lui parler du mal qui me ronge. Je crus un instant qu'elle pouvait lire dans mes pensées en entendant sa réplique.

-         Il n'a pas voulu me dire de quoi il s'agissait, ajouta-t-elle inquiète pour son couple me regardant dans les yeux espérant que je la rassure mais je n'eus pas ce réflexe de suite, alors ?

-         Je vous demande pardon, j'ai manqué de finesse, j'imagine qu'apprendre mon appel a dû vous causer quelques inquiétudes, commençais-je poliment sous ses faux sourires, vous n'avez pas à vous en faire, je viens voir le médecin avant tout, je ne cherche en aucun cas à perturber votre couple.

Elle ne put réprimer un sourire de soulagement franc. Une part de moi cherchait toujours ce qu'elle avait de si spécial, mais au moins elle avait l'air saine
d'esprit ce qui n'était pas mon cas.

- Vous allez me prendre pour une folle mais j'imaginais que vous alliez débarquer avec un gosse en disant que c'était celui de Max ou ce genre de chose, dévoila-t-elle un peu trop franchement, me faisant tousser.

-         Il arrivera dans combien de temps ? Demandais-je de plus en plus mal à l'aise.

-         D'ici peu, il a eu un empêchement mais il est en route.

Puis un silence embarrassant s'est emparé de la pièce et s'est installé jusqu'à l'entrée de Max. J'eus un pincement au cœur en le revoyant, il se rasait la barbe désormais, mais à part ça rien n'attira mon attention. Mon cœur s'est emballé quand il m'a ma sourit et j'avais l'étrange envie de me blottir contre lui.

Sa femme courut l'embrasser, et une gêne s'interposa entre nous au moment de nous saluer. Il avait changé de parfum, celui-ci était plus acre à ma déception. Il s'assit avec nous, ne me lâchant pas des yeux, m'analysant comme je venais de le faire pour lui. Un éclair de lucidité le frappa soudain.

-         Tu ne devais pas rejoindre ta sœur ? demanda-t-il à sa femme.

-         Elle peut attendre, laissa-t-elle échapper jalousement.

-         Tu peux y aller Laura, sourit-il, tu ne risques rien.

Elle répondit par un sourire forcé, et se leva à contre-cœur pour aller chercher son manteau et revenir embrasser son mari avant de partir. Alors qu'elle prenait ses clefs de voiture devant l'entrée, Max détourna mon intention en espérant conforter sa femme aussi.

-         Alors tu m'as appelé au sujet de ton problème, j'ai lu ton dossier et il était assez inquiétant, commença-t-il.

Le claquement de la porte d'entrée suivi, je fus rassurée de savoir cette femme ailleurs.

-         C'était prévisible, répondis-je évasive.

-         De quoi ? Qu'on se retrouve ou que ta santé en pâtisse ? révéla-t-il me laissant penser que nos retrouvailles le perturbaient autant que moi.

-         Les deux probablement...


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Alors ces retrouvailles ? Que pensez vous de la femme de Max ?


Petite info: Nous sommes arrivés à la moitié de l'histoire, les chapitres qui vont suivre vont plonger Laureen dans un tout nouveau décor. Le livre va changer de dynamique en quelques sortes, j'espère que ça vous plaira toujours et que vous ne trouvez pas ça trop long !

Petit plus, à partir de maintenant je compte publier tous les deux jours !

Bisous bisous et à bientôt pour la suite !

Ne Ferme Pas Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant