Chapitre 26

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Ma chambre était étroite mais suffisante pour le temps que nous restions. J'avais réussi à ne pas dormir durant cette première nuit grâce au stress mais j'étais épuisée. L'appréhension de l'aube avait maintenu mes yeux ouverts . Repoussant davantage l'évidence, j'avais attendu assez longtemps après que Max se soit levé pour daigner sortir de mon terrier.

J'avais tourné un moment dans ma chambre dans l'hésitation avant d'être prise d'un courage soudain. Je me suis dit qu'il valait mieux arracher le pansement d'un coup, sans précautions, sans hésiter.

Quand je suis arrivée dans la pièce à vivre, Max se tenait assis sur le canapé du salon. Il m'accueillit par un grand sourire.

-         Je pensais que tu n'allais jamais sortir, se moqua-t-il gentiment.

Je répondis par un petit sourire et je me suis préparée, ignorant mon cœur qui s'affolait de minute en minute.

Une fois propre, le ventre rempli, et apprêtée nous nous sommes retrouvés comme deux idiots, incertains.

-         Tu es prête ? Me demanda-t-il concerné.

-         Je ne le serai jamais, soupirais-je en ouvrant la porte ne me laissant pas le temps de douter.

Le trajet me parut durer à la fois une éternité et une seconde. Je reconnaissais petit à petit le berceau de mon enfance, nous n'étions plus loin de la maison à présent.

-         Arrête-toi un peu avant s'il te plaît, j'aimerai observer avant d'y aller.

Il s'arrêta où je lui ai indiqué, sur un petit chemin traversant les champs en haut de la colline. La maison de mes parents était en contrebas, ils n'avaient pas de voisins sur un rayon de 2 km. J'eus un pincement au cœur en observant cette vieille maison en pierre, de taille moyenne figée dans le temps.

L'atelier de mon père était toujours en piteux état, la hache était laissée sur la souche qui lui servait de table pour couper ses bûches de bois. Des carcasses de vieilles voitures trônaient ça et là. L'herbe qui n'avait pas été tondue avait jauni à cause du froid. La forêt qui bordait la propriété renfermait encore plus cette habitation.

Aucune lumière ne reflétait à l'intérieur, et il n'y avait pas de fumée qui sortait de la cheminée. J'ai alors supposé qu'ils n'étaient pas là. J'étais restée figée, observant cet endroit en chien de faïence, comme si une muraille invisible m'empêchait d'avancer. Max gesticulait à côté de moi à cause du froid.

La température extérieure transformait nos expirations en vapeur ce qui me rappelait que nous nous en amusions quand nous étions petits avec Noah. Nous faisions semblant de fumer, rigolant de nos idioties.

-         Alors ? demanda Max, suppliant secrètement pour qu'on ne stagne plus.

-         Je pense qu'ils ne sont pas là, admis-je quelque peu hésitante.

-         Allons voir, suggéra-t-il grelottant presque.

A contre-cœur je suis remontée dans la voiture. Max se frotta les mains et souffla dedans avant de redémarrer. Cet endroit avait une emprise étrange sur moi, il me repoussait tout en ayant quelque chose d'intriguant. Je me sentais effroyablement mal à l'aise de m'en approcher davantage. J'en avais le cœur lourd et la nausée.

Max arrêta la voiture devant et je pris une grande inspiration avant de sortir. Mes jambes devenues flasques menaçaient à tout moment de me lâcher, mon corps s'était soudainement affaibli. Max passa devant en prenant ma main au passage. Le contact chaud de sa paume contre la mienne m'offrit la sensation d'être protégée.

Cependant, il s'est stoppé sur le porche, lâchant ma main au passage attendant que je me lance. Alors, pleine d'hésitation, j'ai levé ma main que j'avais refermé pour venir l'abattre sur la porte en trois petits coups après avoir pris une grande inspiration. J'ai retenu mon souffle à partir du dernier coup. Puis rien. Le silence complet. Je restais plantée là, entendant mon cœur tambouriner.

-         Il n'y a personne, confirma Max.

Sa voix rauque me sortit de ma paralysie. J'ai respiré à nouveau, réfléchissant à la bonne décision. J'étais soulagée, je ne voulais pas revoir mes parents, je ne les aurai sûrement pas reconnus. Une légère culpabilité s'ajouta néanmoins sur mon cœur. S'ils étaient morts, on m'aurait prévenu n'est-ce pas ? Puis ce fut la colère.

-         Bon, tu veux faire quoi maintenant ?

Je ne répondis pas et fis demi-tour survoltée, je descendis du porche et me suis dirigée d'un pas déterminé vers l'arrière de la maison, suivie par Max qui ne comprit pas mon action. Arrivée devant la porte de derrière, je n'ai pas hésité à appuyer sur la poignée qui ouvrit la porte. J'avais agi brusquement, mais j'étais à nouveau bloquée. Cette maison m'apparaissait comme un piège tous mes sens étaient en alerte, me hurlant de rester dehors. A nouveau cette colère inconnue prit le dessus et me fit tout ignorer, j'ai alors fait le premier pas dans cette maison.

-         Tu ne vas pas entrer ? S'inquiéta Max.

-         Va devant et fais le guet, s'ils arrivent, appelle-moi sur le téléphone ou toque dans une vitre, ordonnais-je en chuchotant presque.

Je me suis demandée pourquoi j'avais parlé si bas, comme si j'avais eu peur que les murs de cette maison nous enregistrent.


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On rentre enfin dans le vif du sujet !

Petite info: ce n'était pas prévu que je poste aujourd'hui mais le rythme de publication va s'accélérer ! Premièrement parce que nous allons rentrer dans des scènes d'actions et donc s'arrêter en plein milieu risquerait de "couper" le rythme de l'histoire. Ensuite parce que j'ai fini cette histoire il y a un moment maintenant et que je travaille sur un autre récit sur lequel  j'aimerai pouvoir me consacrer à fond ! 

Donc à partir de maintenant je publierais sûrement plusieurs chapitres tous les jours, j'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénients ! 

Il reste 20 chapitres à découvrir, j'espère qu'ils vous plairont !

Ne Ferme Pas Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant