Chapitre 23

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J'étais assez bouleversée par notre échange, par toute la journée que j'avais vécu même.  Le trajet du retour m'avait semblé étrangement long. Ma maison me paraissait lugubre, étroite. Je n'ai pas eu la sensation de bien-être qu'ont toutes les personnes retrouvant leur foyer. Je n'avais pas envie d'être là, je me sentais oppressée, comme si les murs avaient gardé l'empreinte de toutes les crises que mon corps avait subies durant les nuits. 

De plus, le désordre constant n'améliorait pas mon aise. Une fois de plus, j'ai pensé que ranger pourrait me détourner de mes pensées. J'ai alors ramassé les magazines qui traînaient sur la table de salon pour les jeter à la poubelle. Le plaid fut replié et reposé convenablement sur le nouveau canapé, les assiettes sales ont été lavées. L'heure passait au fur et à mesure que tout reprenait place ou redevenait propre. Je n'eus pas le courage de resalir pour me faire à manger, alors j'ai pris ma voiture pour aller chercher un repas dans un fast-food.

En rentrant, une vision d'horreur s'offrit à moi, j'ai confirmé mes doutes en passant mes doigts sur mes meubles et le haut de mes étagères, ma maison était poussiéreuse. Sans perdre de temps j'ai sorti des chiffons, et tous les produits ménagers dont je disposais, pour le bois, le carrelage, les vitres... 

Je confectionnais ces produits moi-même avec des ingrédients naturels car ça m'occupait avant tout. J'ai commencé par mettre un chiffon au bout de mon balai pour faire les toiles d'araignées qui se trouvaient au plafond de chacune des pièces. Une fois cette tâche terminée entraînant l'apparition de quelques crampes, il était temps de m'adonner aux poussières qui régnaient sur mes meubles et dans les recoins de ma maison. 

J'ai donc déplacé les meubles, le frigo, le canapé, la télé, la bibliothèque... J'ai également sorti puis rangé les livres des étagères pour n'oublier aucun endroit, j'ai fait de même pour chaque composant de mes placards de cuisine et autres meubles. Les différentes vitres et glaces ne furent pas épargnées. Accompagnée de mon escabeau, je montais et descendais sans cesse, pour faire le haut du mobilier, dépoussiérer les lustres. 

Je nettoyais minutieusement chaque centimètre carré de mon foyer. Je mis quatre heures pour tout faire convenablement. L'aube était encore loin de s'annoncer. Alors j'ai poursuivi par la salle de bain que j'ai astiquée de fond en comble. Enfin, j'ai balayé puis je me suis munie d'un seau et d'une serpillère pour finir ma besogne. 

Je lavais deux fois, pour être sûre que le sol soit absolument propre. Je reproduisais toujours le même ordre, en commençant du plafond pour faire tomber les poussières puis, les fenêtres, le dessus des meubles, l'intérieur des meubles et enfin le sol.

Pour ne pas dormir la nuit, il faut rester occupé, c'est le secret. Certes les boissons énergisantes aident un peu, mais quand on reste éveillée de nombreuses nuit d'affilée, ça ne suffit pas. Cependant le corps humain ne tient pas sans sommeil et il arrive forcément un moment où le sommeil vous assomme. 

Pour ceux qui cherchent à rentabiliser leur temps, il suffit de programmer des siestes dans la journée, pour moi c'est impossible.

J'ai donc développé quelques tocs (troubles obsessionnels du comportement). Parfois je réorganise tous mes placards mais très souvent je fais le ménage. Ma maison redevenue saine et mon esprit légèrement apaisé, j'ai pris la décision d'aller m'allonger un peu pour quelques heures. 

Il faisait encore nuit. Malgré tous les efforts effectués pour détourner mes pensées, j'étais obnubilée par cette rencontre, si bien que je n'ai pas eu de mal à ne pas fermer l'œil de la nuit pour une fois. Je retraçais ma journée en imaginant tous les scénarios possibles, me demandant s'il fallait que je recontacte Max pour lui demander de m'accompagner dans cette épreuve ou si je devais traverser ça seule.

Au petit matin, j'ai commencé ma journée comme toutes les autres, en commençant par une tasse de café. J'étais heureuse d'avoir survécu à cette nuit sans trop de difficultés. Je suis allée ensuite prendre une douche. L'eau devait être tiède, à chaque fois car l'eau chaude endort, et je finissais par un jet d'eau gelée pour être sûre d'être bien réveillée. Puis je me suis séchée et enfin j'ai raclé et séché la douche pour ne pas apercevoir de traces de calcaire. 

Je me suis maquillée légèrement car l'envie me prit, j'ai lavé mes dents et j'ai nettoyé et séché le lavabo également pour les mêmes raisons. Une fois dans ma chambre, j'ai choisi des vêtements dans mon armoire parfaitement rangée et j'ai plié ma serviette pour la redéposer sur le porte serviette. Là encore, j'avais besoin que chaque coin se touchent, que rien ne dépasse. 

Mon lit fut refait au carré, j'accordais plus d'importance à l'hygiène de mon lit. Premièrement parce que quand je suis dans l'autre monde, et qu'il me terrorise, il arrive que je me réveille et que je m'aperçoive que je me suis urinée dessus. Depuis la première fois qu'un tel accident s'est produit, j'ai emballé mon matelas d'un film plastique pour qu'il ne soit pas salit. Mon petit rituel du matin fut perturbé par la sonnerie de mon téléphone. Mon cœur s'est emballé quand j'ai vu le prénom qui s'affichait sur l'écran : Max. 


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Pas trop long et ennuyant ce chapitre ? 

On se retrouve jeudi pour la suite ! 

Bisous bisous 

Ne Ferme Pas Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant