Chapitre 1

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Dans la famille Penniman, le bruit est synonyme de joie de vivre, de bonheur. Tout le monde mange dans la salle à manger, parlant vivement, débattant sur divers sujets, se chamaillant. Les 3 soeurs se battent pour le dernier bout de pain, le père discute avec la mère d'une possible crise boursière et la nourrice joue avec le petit frère en lui faisant l'avion.

Seulement, un adolescent ne participe pas au brouhaha général. Il joue avec ses pâtes, en silence. Il n'écoute pas les conversations des membres de sa famille et reste dans son coin, angoissant pour le lendemain. Cette angoisse saisissante l'empêche de manger, elle lui tord le ventre. Elle l'empêche d'être heureux, elle l'empêche de se concentrer sur autre chose que ses pâtes. Cette angoisse est omniprésente, et ne le quitte pas. Cette peur, qu'il garde pour lui, qu'il ne peut pas exprimer. Comme si il était seul, alors qu'il est entouré de sa famille, pourtant nombreuse.

Un bruit sourd le fait sursauter et le sort de sa rêverie. Sa sœur, Paloma, s'est levée, et a fait tomber le plat sa petite sœur éclate de rire tandis que sa plus grande se lève pour arranger les dégâts. Paloma, quand à elle, boite jusqu'à la cuisine pour aller chercher une éponge. Elle a une paralysie du côté droit, mais ça ne l'empêche pas de vivre correctement, même si elle en devient plus maladroite.

Perdu dans ses pensées, il n'entend pas sa mère l'appeler.

Joannie : Mika ? Tu m'écoutes ? Demande la mère du jeune homme, qui jusqu'à maintenant, n'écoutait rien.

Mika : Oui maman. Je t'écoute.

Joannie : Bon alors, vas chercher une éponge pour aider tes sœurs. Ensuite, tu iras te coucher, tu es fatigué. il commence à faire tard. Tu dois être en forme pour demain. Conclue la jeune mère.

Le fils va chercher l'éponge, la donne à Yasmine, sa sœur aînée, puis monte dans sa chambre après avoir salué sa famille. Il s'assoit sur son lit, et s'allonge sur celui-ci, regardant le plafond, angoissé. Il se demande ce qui va se passer le lendemain. Car ce sera la rentrée. Le recommencement de l'enfer. Tous ces gens qui le montreront du doigt, qui l'insulteront, qui le détruiront.

Il se demande souvent pourquoi, pourquoi lui. Pourquoi a-t-il déménagé. Si il était resté en France, rien de tout ça ne se serait passé et il n'en serait pas là. Pourquoi est-il comme il est, pourquoi n'est-il pas autrement. Tant de questions sans réponse, qui le torturent.

Mais il se dit que demain ce sera différent. Ce sera mieux. Demain sera meilleur.

Mais, au fond de lui, il sait que c'est faux. Il sait que ça ne s'arrêtera que lorsqu'il ne pourra plus supporter tout ça. Il sait qu'ils recommenceront. Si ce n'est pas l'un, c'est l'autre, et ainsi de suite...

Ça ne s'arrêtera peut être jamais, pense-t-il soudain. Enfin, je verrai demain... Ça fait tellement de temps que j'endure ça, c'est presque devenu une habitude. Se dit-il ironiquement.

Il regarde son piano, au fond de sa chambre. Il aimerait tellement vider son esprit, penser à autres chose, se défouler sur son piano. Mais il est tard, sa mère l'entendrait.

Joannie est une mère aimante, un peu dure parfois. Ses enfants doivent être polis, respectueux, et ne pas dire de gros mots.

Elle force Mika depuis son plus jeune âge à chanter, allant jusqu'à plusieurs heures d'affilée par jour. Il a souvent pensé : c'est un monstre, mes sœurs, elles, ne font pas ça.

Mais il aime sa mère. Il l'aime énormément. Comme ses trois sœurs, son petit frère, et son père.

Bon, je devrais dormir. Demain est un autre jour.

Il ferme les yeux, et tente de s'endormir, essayant de ne pas laisser les mauvaises pensées gâcher son sommeil.

Malheureusement, tout ce qui s'est passé les années précédentes le rattrape, et l'angoisse ne le quitte plus. Il se tourne et se retourne dans son lit pour tenter de trouver le sommeil et tenter de ne plus penser à ces choses qui lui sont arrivées.

Il se répète en boucle que ce n'arrivera plus, mais les mots prononcés les années passées sont là, enfouis dans sa poitrine. Il entend les autres enfants lui dire ces choses, qui le détruisent. Ces mots, ces gestes restent dans la tête et il une larme finit par couler. Puis, une deuxième. Puis, une troisième. Puis, c'est un torrent qui s'écoule des yeux du garçon.

Il les essuie avec le revers de sa manche, et, le cœur lourd, il se retourne et tente de trouver le sommeil, en se répétant, Demain sera meilleur.






Heyyy, c'est ma première fiction, je sais pas trop où ça va me mener... Si vous avez des critiques ou des conseils, n'hésitez pas !! 😊😊

Everything changes in a blink of an eye (BXB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant