Assis sur son lit, Andy ferme les yeux. Il lutte pour ne pas céder au sommeil qui le guette. La nuit était éprouvante et il a très envie de se reposer, mais il veut rester éveillé au cas où l'hôpital l'appellerait pour lui annoncer que son ami s'en est sorti. Il se rappelle de tout ce qu'il s'est passé et il se flagelle de n'avoir rien remarqué. Et de ne pas avoir agi.
*
Une fois que les secours étaient arrivés, tout s'était passé très vite. Ils l'avaient mis sur le brancard et l'avaient emmené dans l'ambulance, avec Andy, réveillant tous les voisins qui sortaient dans la rue voir ce qu'il se passait. Andreas se souvient qu'il les avait maudit de ne pas lui avoir ouvert alors qu'il en avait tellement besoin...
Dans l'ambulance, les médecins parlaient entre eux avec des termes incompréhensibles pour le jeune adolescent, et ceux qu'il comprenait lui faisaient très peur. Ils avaient déshabillé Mika, constatant alors les blessures, sa malnutrition et les traces de coupures. Ils avaient aussitôt questionné Andy qui avait nié savoir ce qu'il se passait. Et c'était vrai. Andy ne savait rien. Il ne comprenait pas pourquoi Mika n'avait rien fait et surtout pourquoi rien n'avait été fait. Quelqu'un aurait dû voir les blessures. Il les avait vues, mais comment aurait-il pu imaginer de telles choses ? Comment Mika avait-il pu vivre cela ? Des choses incompréhensibles pour Andy, qui admirait la résistance de son ami, tout en la craignant. Mais il y croyait. Mika serait fort.
Une fois le chemin passé, l'ambulance avait filé jusqu'à l'hôpital où Andy avait été pris en charge à côté. Les infirmières l'avaient installé dans un lit et avaient placé un masque à oxygène sur sa tête pour qu'il respire mieux en attendant que Mika soit pris en charge à son tour. Les urgences étant presque complètes, le blessé avait attendu avant de pouvoir faire tout d'abord une prise de sang puis aller faire une radio.
Les médecins avaient d'ailleurs bien fait de vérifier. Son sang présentait de très grosses traces de stupéfiants et de drogue, rendant impossible l'utilisation de certains médicaments...
Andy avait entendu le diagnostic car les deux amis avaient été placés dans la même chambre. Il en avait été choqué. Jamais il n'aurait imaginé que son ami soit drogué ou prenne des stupéfiants... Il avait l'impression de ne plus le connaître, que toute leur amitié n'avait été que cachotteries et mensonges. Des deux côtés d'ailleurs, il n'avait pas lésiné les faux sourires et faux rires que Mika avait fini par découvrir d'ailleurs.
Mais celui-ci avait donc été faire un scanner IRM. Une sorte de radio plus performante. Les résultats étaient extrêmement mauvais, une triple fracture du talon d'Achille ainsi que les ligaments croisés, une déchirure totale du péronné, une fracture à la fin du tibia étaient la cause de son immense douleur à la cheville. Les médecins, épouvantés, avaient aussitôt fait un avis de recherche pour retrouver la famille du garçon. Ils avaient bien vus que tout cela avait été fait intentionnellement et que tout s'était aggravé quand il avait marché. Aussitôt, ils avaient soupçonné de la maltraitance. Aucun parent digne de ce nom n'aurait laissé son enfant ainsi, c'était forcément visible. D'autant plus qu'il avait une canne donc ils étaient forcément au courant de tout. Mais il n'avait été soigné. Malheureusement, tout ne s'arrêtait pas là.
Ses cicatrices aux bras étaient pour la plupart infectées et il était question d'amputation. Elles étaient pour certaines très profondes et il avait dû perdre beaucoup de sang. Quand à ses côtes, le verdict fut sans appel. Un os avait transpercé une partie de son poumon. Une opération était nécessaire, en toute urgence mais comme il avait pris des stupéfiants, impossible d'user certains antidouleurs, la question de l'anesthésie était même à poser. Sa maigreur n'arrangeait rien et les rebuta à l'opérer. Ils hésitèrent un peu avant de se dire que si ils le sauvaient, ce serait un miracle alors ils devaient essayer. Ce qu'ils firent.
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Everything changes in a blink of an eye (BXB)
Teen Fiction"T'es du vide." "Tu sers à rien." "T'es encore là ?" "Tu ne manqueras à personne." Ce ne sont que des mots. Mais ces mots peuvent blesser. Ils créent des fissures. Qui se creusent à chaque insulte. Et réparer celles-ci est parfois impossible. À moi...
