Everything changes in a blink of an eye (BXB)

Chapitre 46

Aussitôt, Andy se met à paniquer. Il regarde autour de lui, à la recherche d'une aide. Il n'a pas de téléphone sur lui. Tout d'abord, il tourne son ami vers lui pour lui prendre le pouls sur le poignet, puis sur le cou et enfin sur son torse. Il lui soulève le tee-shirt pour accéder plus facilement à l'endroit où se situe le cœur et ce qu'il voit l'horifie. Des bleus d'une couleur très inquiétante s'étendent sur sa paroi abdominale et ses côtes ont l'air gonflées. Celles-ci sont saillantes, signe de son manque de nourriture profond. Il est bien trop maigre, et Andreas se flagelle de n'avoir pas su le remarquer avant. Les tee-shirts larges trompe-l'oeil ont eu raison de lui.

Tétanisé, il décide de se lever pour aller demander le téléphone à quelqu'un dans la rue. Il se précipite alors vers la maison la plus proche. Ce sont des maisons mitoyennes, il se dit alors qu'il a plus de chance de trouver une personne susceptible de l'aider. Il se met à toquer à la porte. Personne n'ouvre. Il réitère son geste, plus fortement. Même réponse. Sans perdre espoir, il change de maison et se dirige vers celle d'à côté. Il donne trois puissants coups de poing contre la porte en chêne massif. Mais personne ne vient. Il lève la tête, et constate qu'aucune lumière n'est allumée et que les volets sont tous descendus.

Il se dirige alors vers la troisième maison et tambourine la porte de ses poings. Personne ne vient lui ouvrir et il commence à se décourager. Mika a besoin de son aide et il n'arrive même pas à lui en fournir une !

Réfléchis Andy, réfléchis ! Allez... Mais Mika est peut-être réveillé ou encore plus mal à présent, il faut que je retourne le voir de suite !

Il se retourne et commence à courir vers son ami pour vérifier qu'il est bel et bien vivant. Il se penche à son chevet et l'osculte avec un oeil non avisé. Il reprend le pouls et est satisfait lorsqu'il voit qu'il bat, à une vitesse qui lui semble être à peu près régulière, bien que lente. Il porte sa main au visage de Michael et la place en dessous de son nez et au dessus de sa bouche, pour vérifier qu'il respire. Il est alors pris d'un spasme lorsqu'il se rend compte que la respiration de Mika est très faible. Il compare avec la sienne et en arrive au même diagnostic. Mika respire très faiblement. Ne sachant quoi faire, il décide de lui relever les jambes et de voir si sa chute n'a pas été trop rude, et ne lui a pas laissé de blessure.

Il prend les jambes de son ami pour les mettre sur le petit poteau délimitant le trottoir et la chaussée. Alors qu'il déplace les jambes de l'adolescent, il est pris de frayeur et puisse un cri d'effroi lorsqu'il remarque la cheville détruite de son ami. Elle est noire et lui semble vraiment cassée, brisée même. Malgré sa réticence, il la prend dans sa main et aussitôt, elle part sur le côté, faisant entendre un craquement sonore. Il lâche aussitôt le tout sur le poteau et un autre craquement se fait entendre. Il attend quelques secondes pour voir si il ne se réveille pas, et quand il voit que ce n'est pas le cas, il reprend son oscultation. Il regarde en même temps aux alentours pour voir si un passant ne pointerait pas le bout de son nez. Mais c'est l'heure où personne n'est là. Les gens travaillant de jour dorment et les gens travaillant de nuit sont déjà au travail. C'est la pire heure pour avoir besoin d'aide...

En continuant son examen, il tombe de nouveau sur les côtes et décide de retirer tout bonnement le tee-shirt, bien trop imposant. Il gêne son oscultation. Il lève précotionneusement le dos de son ami et retire doucement le bout de tissu. Concentré, il arrive au bout et repose l'adolescent sur le sol. Il prend le tee-shirt, et, dans la pénombre, il lui semble voir une tâche sombre. Aussitôt, il se lève pour aller sous un lampadaire. À cette heure-ci, à Londres, les lampadaires sont toujours allumés. Il ne sont éteints que la journée, pas très écologique mais très pratique dans cette situation. Il courre vers le lampadaire et expose le vêtement à la lumière. Il retient un cri lorsqu'il voit ce qui forme la tâche. Elle est rouge... Sang. C'est du sang. Aussitôt, Andy manque de faire un malaise. Il n'est pas très à l'aise avec le sang et en a même eu une phobie profonde à un moment.