Il enjambe sa fenêtre et l'air frais vient frapper son visage. Il se laisse légèrement tomber sur le sol et il soupire. Pour lui, c'est la seule solution. Il ne peut s'en sortir que de cette manière.
Quelques minutes. Personne pour te faire changer d'avis. Let's go.
Il s'enfuit de sa maison et il traverse de nouveau la rue pour arriver au pont. Il se sent extrêmement léger, mais il culpabilise un peu vis à vis d'Andy.
Il s'en sortira. Il n'a pas besoin d'un boulet comme moi pour le tirer en arrière.
Il s'assoit dans la même position que plus tôt dans la nuit et, ses jambes pendantes, il s'apprête à se laisser tomber et à mettre fin à sa vie quand un bout de papier attire son attention.
Tsss... Et la planète ? C'est vraiment pas écolo ! Le papier comme ça, ça pollue !!
Il le ramasse et voit que, en dessous, se trouve un espèce de walkman et des écouteurs. Il ne lit pas très bien mais il arrive quand même à lire ce qui est écrit sur le bout de papier.
Il manque de faire une crise cardiaque quand il voit qu'il est écrit : Evoli.
Il allume le MP3 et place les écouteurs dans ses oreilles. Il appuie sur : Lire, et la voix d'Andy se fait aussitôt entendre.
Evoli. C'est Andy. Si tu écoutes ça, ça veut dire que tu t'apprêtes à retenter le coup... C'est une grosse erreur. Ne fais pas ça. Tu n'es pas seul, bien que tu te le dises sûrement. Sinon, tu ne ferais pas ça. N'abandonne pas ta vie. Si tu abandonnes une fois, cela peut devenir une habitude. N’abandonne jamais.
Vois tu, ça te semble peut-être la meilleure solution. Mais pour moi, c'est la pire. Ne fais pas ça. Peut-être que tu seras dans un monde meilleur. Mais peut-être pire. Tu n'as qu'une vie, rien ne dit que tu iras dans un autre monde. Et si on a qu'une vie, tu l'auras finie alors que tu ne sauras même pas si elle s'arrangera. On a deux vies. Et la deuxième commence le jour où l'on se rend compte qu'on en a qu'une.
Obligation. C'est peut-être ce que tu ressens. De l'obligation de faire ça. De tout quitter, pour fuir tes problèmes. Mais non. Bats-toi ! Ce monde meilleur, il existe. Mais dans le monde des vivants, pas des morts. Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ni par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais.
Là, maintenant, je ne veux pas que tu fasses ce que tu t'apprêtes à faire. Je t'aime beaucoup tu sais. Vraiment. Et ce que tu vas faire n'est pas la bonne solution. À chaque problème sa solution. Et il y a une solution à ton problème, Evoli. Il y en a toujours. Crois en toi-même et en tout ce que tu es. Sache qu'il y a des choses à l'intérieur de toi qui sont plus grandes que n'importe quel obstacle.
Il était une fois, un garçon. Grand. Bronzé. Mignon et maigre. Toi, Evoli. Toi. Et ce garçon fit quelque chose d'irréparable. Il s'apprêtait à aller vers un point de non-retour. Peut être pour de bonnes raisons, ça, nul ne le sais. Et nul ne le saura jamais. La vie, ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie. Et il existe une lueur. Dans chaque situations. Cette lueur peut être dure à trouver. Dure à atteindre même. Mais ce garçon, n'y arrivant pas, sauta de ce pont.
Evoli. Voilà comment se finit l'histoire. Un garçon si malheureux qu'il commit l'irréparable. Mais maintenant, l'histoire peut être changée. Seulement, toi seul en a le pouvoir. Toi seul peut décider, si oui, l'histoire sera contée comme cela. Ou si, au contraire, on retiendra l'image d'un valeureux garçon, décidant de se battre pour la vie qu'il rêve. Le matin, tu peux rester couché pour poursuivre ton rêve ou te lever pour le réaliser.
Si tu es attentif, Evoli, tu auras peut-être remarqué quelque chose de spécial dans ce message. Nous verrons. Prend ce MP3. Prend-le. Peut-être est-ce quelqu'un d'autre qui l'a pris, et dans ce cas je te salue, étranger. Ces conseils valent pour toi aussi. Et je finirai avec cette citation : "Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. " Cet homme avait tout compris. Alors ne laisse pas les autres diriger ta vie. Ils sont bêtes. Pas toi.
Sur ce, j'espère que ces mots, Evoli, t'auront fait changé d'avis. Mon ami. Je veux te revoir demain. Mais si tu décides de partir alors saches que je ne t'en veux pas. Si c'est trop dur à supporter, alors vas-y. Libère-toi. Je te souhaite bonne chance, et je te souhaite d'être heureux dans ce monde que tu idealises tant. Dans tous les cas, ce n'est qu'un au revoir. Je te rejoindrai un jour. Tu ne peux choisir ni comment mourir, ni quand. Mais tu peux décider de comment tu vas vivre. Maintenant.
Mika s'effondre en larmes en entendant les paroles de son ami. Là, seul, sur le pont, il se sent perdu. Perdu car il sait qu'il devrait sauter. Il sait que ses problèmes sont irréparables. Il sait que sauter résoudrait tout. Il le sait. Mais le discours d'Andy résonne dans sa tête.
Il a raison ? Ou tord ?
Il entoure sa tête de des bras en soupirant. Il ne sait plus quoi faire. Ce vide l'attire irréfutablement, et il aimerait sauter. Arriver dans ce monde meilleur. Abandonner tous ces gens qui le méprisent.
Mais d'un autre côté, il se demande si cette solution est vraiment bien. Si elle vaut le coup. Car si tout ça se finit, alors il aura sauté, mais il n'aura pas vu ce monde s'améliorer.
Il reste ainsi assit pendant quelques minutes, perdu et en larmes.
Il se sent comme habité d'un sentiment nouveau, assez étrange. Il se sent puissant. Ce sentiment l'empêche de sauter. La voix d'Andy le perturbe et lui donne du baume au coeur.
Il décide finalement de suivre ses conseils et de s'en aller. Il prend le MP3 avec lui, le serrant contre son cœur.
Il fait le chemin inverse en accélérant le pas, ne voulant pas retourner en arrière. Il a pris sa décision. Il restera en vie.
Il pénètre dans sa chambre et s'endort directement, les yeux trempés et la tête lourde d'avoir tant pleuré.
Heyyy, un tout petit chapitre comme promis mais avec un peu de retard 😅 je vous prie de m'excuser.
Et vous ? Avez-vous trouvé la particularité de ce texte ? 😉
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Everything changes in a blink of an eye (BXB)
Teen Fiction"T'es du vide." "Tu sers à rien." "T'es encore là ?" "Tu ne manqueras à personne." Ce ne sont que des mots. Mais ces mots peuvent blesser. Ils créent des fissures. Qui se creusent à chaque insulte. Et réparer celles-ci est parfois impossible. À moi...
