Mika rentre dans la voiture et son père commence à conduire en silence. Le trajet est pesant et Mika ressent une pointe de malaise.
Il se redresse mais une violente douleur aux côtes arrête son geste. Il se tourne vers son père pour voir si celui-ci l'a remarqué mais il conduit, l'air concentré sur la route.
Mika regarde devant lui et étend les jambes mais sa cheville heurte le devant de la voiture et une profonde douleur l'envahit.
Putaiiin c'est pas ma journée.
Il cache son expression de douleur pour que son père ne remarque rien et se met à fixer la rue.
De très rares passants sont là, juste pour faire des courses ou pour aller au travail.
Un jeune homme passe alors en courant, semblant faire un footing.
C'est l'américain !! Il est vachement sportif quand même... Et qu'est qu'il est beau ! Je pourrai jamais être comme lui... Je dois maigrir encore. Pour être aussi fin que lui. J'irai également bientôt à la salle. Il faut que je me muscle. Je suis affreux comme je suis, il faut que je change.
Il soupire et pose sa tête sur le repose-tête. Aussitôt, le doute l'envahit.
Mais si il est hétéro, et il l'est sûrement, je suis condamné à juste le regarder. Et si je vais me voir et qu'il est hétéro, il risque de dire à tout le monde que j'ai essayé de sortir avec lui et ce sera pire qu'avant au lycée...
Il soupire de nouveau, découragé. Il a l'impression de tourner en rond. De se perdre. Sa cheville lui fait toujours très mal et il dissimule des grimaces de douleur.
Il regarde son père, qui regarde la route, toujours aussi concentré.
Pardon papa. D'être celui que je suis. D'être une horreur de la nature. Un déchet. Pardon de ne pas être le fils fort que tu voulais, le fils qui aurait des enfants, le fils qui aurait une belle femme. Pardon d'être si peu viril, et surtout, pardon d'aimer les hommes papa. Pardon d'être un pêché.
Il essuie alors discrètement une larme. Il regarde dehors et décide de compter les arbres.
Activité pationnante, vraiment. Super pour passer le temps en voiture.
Après plusieurs minutes de jeux, il commence à en avoir marre et il se met à chanter intérieurement. Cette fois, c'est une musique plutôt triste qui reste dans sa tête et il invente des paroles dans sa tête.
It’s hard to breathe
My knees are weak
It’s a cold path
And I can’t feel my feet
Porcelain
It’s the state that I’m in
Hold me carefully
Just one breath could shatter me
‘Cause you’ve an eye for one of a kind
Unbreakable
How was I supposed to find
Out that I’d crumble
Porcelain
Porcelain
It’s a small cry
That is screaming inside
It’s a paper cut
That is bleeding me dry
Porcelain
It’s the state that I’m in
Hold me carefully
Just one breath could shatter me
‘Cause you’ve an eye for one of a kind
Unbreakable
How was I supposed to find
Out that I’d crumble
Porcelain
Porcelain
You’ve an eye for one of a kind
Unbreakable
How was I supposed to find
Out that I’d crumble
Porcelain
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Everything changes in a blink of an eye (BXB)
Teen Fiction"T'es du vide." "Tu sers à rien." "T'es encore là ?" "Tu ne manqueras à personne." Ce ne sont que des mots. Mais ces mots peuvent blesser. Ils créent des fissures. Qui se creusent à chaque insulte. Et réparer celles-ci est parfois impossible. À moi...
