Chapitre 5

210 20 24
                                    


Il dévale les escaliers à toute vitesse, mais une douleur vive à ses côtes l'oblige à ralentir. Une fois sorti du lycée, il ralentit en se soutenant les côtes.

Aïe, je dois vraiment avoir des bleus moi.

Alors qu'il se croit tiré d'affaire, les élèves arrivent derrière lui. Il se retourne et commence à courir, mais ses poursuiveurs, plus rapides et surtout en pleine forme, le rattrapent.

John : Où tu croyais aller comme ça, hein ? Cette heure de colle m'a mis en rogne, j'ai besoin de cogner sur quelque chose... Et tu es là pour ça, pas vrai ?

Mika ne répond pas et se contente de le regarder dans les yeux. Il recule d'un pas, mais James surgit derrière lui et le tient par les épaules, l'empêchant ainsi de bouger. John et Harry se rapprochent encore des garçons.

John se place à quelques centimètres de Mika et lui décroche un coup dans les côtes. Mika se courbe mais James l'empêche de soulager sa douleur. John le frappe plusieurs fois au même endroit, avant de lui donner un coup sur la cheville, ce qui fait tomber Mika.

Harry et James joignent alors leur ami et se mettent à frapper le garçon à terre, tout en l'insultant. Celui-ci finit par craquer et se met à pleurer.

Mika : Arrêtez s'il vous plaît. Arrêtez. Stop ! Aïe, s'il vous plaît arrêtez...

James : Regardez-le pleurnicher le pauvre. T'es vraiment qu'une tapette. Et c'est contre nature, tu sais. T'es pas normal Penniman. Tu devrais pas vivre. Tu arrangerai tout le monde en mourant. Tes pauvres parents, qui ont engendrés une créature contre nature...

Harry : On les plaindrait presque. Tu leur fait honte Penniman. Ce qu'on fait là, c'est pour te faire prendre conscience que t'es inférieur. Que t'es du vide. T'es rien. Tu mérites pas d'exister. T'es inutile. Tu ne vaux rien.

Harry donne un dernier coup à Mika et les trois garçons partent, laissant leur victime à terre. Celui-ci pleure, recroquevillé sur lui-même. Il se relève et marche jusqu'à chez lui en sanglotant.

Il pousse doucement la porte de son appartement, faisant bien attention à ne pas attirer l'attention sur lui. Il monte doucement les escaliers avant de s'enfermer rapidement dans sa chambre.

Il se jette sur son lit et pleure toutes les larmes de son corps. Il souffre. Physiquement et mentalement. Il décide d'enlever son tee-shirt pour regarder ses côtes, qui le font souffrir.

Il se place devant le miroir. Ce qu'il voit le terrifie.

Je pourrai jouer dans un film d'horreur...

Son torse est couvert de bleu. Un énorme commence à se former sur son abdomen et ses côtes en sont couvertes également. D'autres blessures s'étalent aussi sur les côtes de l'adolescent. Il passe doucement sa main sur ses côtes et il gémit. La douleur se fait ressentir.

Dès le premier jour... Ça commence si mal.

Il continue l'exploration de son corps, et arrive à la conclusion que son torse est le point de concentration des coups de ses bourreaux.

Joannie : MIKA ! ON MANGE !

Il se regarde une dernière fois dans le miroir et remet son tee-shirt. Il descend rejoindre sa famille.

Joannie : Alors, Mika, ça s'est bien passé aujourd'hui ?

L'adolescent se contente d'un simple signe de tête. Il ne veut plus parler. Il n'en a pas la force. Voyant que son fils se montre triste, elle n'insiste pas et se tourne vers ses autres enfants. Ceux ci racontent leur journée, d'un ton joyeux. Mika reste cependant la tête rivée vers son assiette. Il n'écoute pas vraiment. Les entendre parler de leur fantastique rentrée ne fait que lui rappeler la journée affreuse qu'il a subie.

Il regarde son assiette, en soupirant. Il n'a pas faim, même si il n'a pas mangé le midi. Il se sent vide et fatigué. Il finit par se lever de table, et il monte se coucher après avoir salué sa famille.

Une fois dans sa chambre, il ferme la porte a clé et se jette sur son lit en versant un torrent de larmes.

Tous ce qui s'est passé dans la journée lui revient en tête et il ne peut s'empêcher d'entendre ces mots. Ces mots qui ont été prononcés par ces élèves. Ils ne le connaissent pas vraiment. Alors pourquoi s'en prennent-t-ils à lui ? Qu'a-t-il fait pour mériter ça ? Des questions sans réponses, qui le torturent.

Il se met à déchicter le collier qu'il portait dans la journée.

J'EN AI MARRE, MARRE, MARRE !!! C'EST À CAUSE DE QUOI, HEIN ? C'EST MA FAUTE ? J'AI FAIS QUOI ? J'AI PAS CHOISI D'ETRE MOI !!

Toute la rage et la tristesse qu'il a accumulé dans la journée passe sur ce collier. Il le tire, le tord, le détruit.

Une fois le calme revenu, il regarde les restes du collier, d'un regard vide. Il s'est défoulé, certes, mais le mal être est toujours présent. Il se met sur le dos et ferme les yeux, espérant trouver le sommeil le plus vite possible, mais une conversation de ses parents le perturbe :

Joannie : J'ai trouvé Mika bizarre au repas... Tu penses qu'il va bien ?

Michael (père) : Il était un peu distrait c'est tout

Joannie : Je pense pas, parce que quand je lui ait demandé si ça allait, il n'a pas répondu et a simplement fait un signe de tête...

Michael : C'était le premier jour d'école, tu sais bien qu'il n'aime pas ça. Il n'a peut être pas aimé ce jour, et il était sûrement fatigué, ce n'est que la rentrée après tout. Il a sûrement pas très bien dormi.

Joannie : J'espère que tu as raison...

Michael : Mais oui. Allons dormir.

La discussion clause, les parents vont dormir. Mika soupire en entendant la sois disante explications de son père à son égard.

Non papa. Ce n'est pas parce que je suis fatigué. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé ce jour, c'est que je l'ai détesté.

Il finit par s'endormir, d'un sommeil agité.





Everything changes in a blink of an eye (BXB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant