Chacun son histoire ✔️

63. « Je te hais !»

Eijirô regarda la pièce vide, il s'ennuyait à mourir. La porte s'ouvrît et ses yeux s'illuminèrent, c'était ce fameux garçon qui lui rendait à nouveau visite.

Todoroki s'approcha d'Eijirô, il s'accroupit près de lui et lui caressa la tête affectueusement. Il l'aimait bien, ce garçon. Même si au début, il s'était montré sec et distant, enfin, à quoi bon ressasser le passé, ce Surplus ne se rappelait même plus de ce temps lointain.

« Hé bien...Je suis aussi content de te voir Kirishima.» Il sourit

Les cils du rouge papillonnèrent sous l'incompréhension, avant il l'avait appelé Eijirô et il l'appelait maintenant Kirishima.

« Je vais t'appeler comme cela maintenant, je n'aime pas utiliser ce nom sachant que ce pervers de Légal l'a utilisé en gémissant ton nom...Argh ça me répugne.» Avoua le jeune homme aux cheveux bicolores

« Qui est le garçon ?» Demanda Kirishima en penchant la tête sur le côté de façon adorable

« Quelqu'un de mauvais...À cause de lui tu as failli mourir. Tu n'es plus Eijirô, tu es Kirishima. » Répondit vaguement le Légal

Kirishima hocha la tête, avalant naïvement les paroles de son vis-à-vis. Todoroki était le seul qui lui rendait visite, il ne pouvait pas mentir.

« C-Comment tu t'appelles ?» Demanda timidement le rouge

« Todoroki...Todoroki Shôto» Un sourire se fendit sur ses lèvres faisant rougir le plus petit

Il sourit et approcha son visage du sien. Les battements du rouge s'accélèrent tandis qu'il fixa Todoroki sans bouger. Pourquoi sa poitrine s'affolait ? Pourquoi cette situation le mettait mal à l'aise ?

Le bicolore posa ses lèvres sur celles de Kirishima, elles étaient glacées froides, Eijirô sentit ses yeux se fermer automatiquement et petit à petit il plongea dans un profond sommeil.

« Kirishima...J'espère que tu te rends compte de la chance que tu as...Je t'aime...Vraiment, et c'est pour ça que je dois te protéger de ce monde...Pfff, Katsuki est tellement naïf...et faible. Comment un Légal ne s'aimant pas lui-même peut-il vouloir protéger quelqu'un d'autre ?» Shôto riait tout seul

Il caressa les cheveux du plus petit en le posant délicatement par terre.

« C'est bon, il est endormi. Vous pouvez venir lui injecter la première dose. »

Une jeune femme aux longs cheveux chocolats portant une blouse entra, elle hocha la tête en s'approchant du patient, Todoroki lui attrapa le poignet assez violemment, en resserrant sa prise.

« Piquez-le rapidement, je ne veux pas que ce soit douloureux et prenez-en soin. C'est un bijou, le meilleur bijou que nous avons, si par votre faute, il s'avère devenir défectueux, je vous ferais vivre un enfer.»

Elle hocha la tête, le regard vide mais qui cachait en vérité une énorme peur. Todoroki était un garçon froid, mais jamais il ne s'était autant énervé pour un rat de laboratoire, en temps général, leurs douleurs lui importait peu.

Il quitta la pièce, Hiyori s'accroupit près du jeune homme. Elle fit son travail puis quitta la pièce dans plus de cérémonie, veillant à ne rien laisser derrière elle.

•••

Katsuki pétait littéralement les plombs, Eijirô avait disparu et sa mère ne voulait pas lui dire où elle l'avait envoyée. Il était dans son bureau et faisait les cent pas, incapable de se calmer.

« MAIS POURQUOI T'AS FAIT ÇA BON SANG ?! » Il hurla

« Il était une gêne pour toi, et tu étais aussi une gêne pour lui. J'ai fait le meilleur choix pour vous deux.» Expliqua d'un ton calme et professionnel sa mère

« ARRÊTE DE RESTER DE MARBRE COMME ÇA ! JE NE SUIS PAS UN DE TES FOUTUS CLIENTS MERDE !» S'emporta le cendré

« Calme-toi Katsuki, ta colère ne résoudra rien. Il faut que tu t'y fasses.» Déclara sa mère

« TU ES UN MONSTRE, UNE ORDURE ! TU SAVAIS QUE JE L'AIMAIS, ALORS POURQUOI ?! POURQUOI ?! » Poursuivit Katsuki, son ton devenant de plus en plus violent

« Parce que si j'avais laissé le temps passé la séparation aurait été beaucoup plus douloureuse. Et aussi parce qu'un Légal ne peut pas aller avec un Surplus, tu ne peux pas déshonorer notre famille...Pas après tout le travail qu'elle a accompli si durement.» Exprima-t-elle

« J'EN AI PUREMENT RIEN À FOUTRE DE TON HONNEUR À DEUX BALLES ! TU COMPRENDS RIEN À RIEN LA VIEILLE ! J'avais besoin de lui...J'avais vraiment besoin de lui....» Sa voix devenait de plus en plus faible, son ton laissait paraître toute la douleur qu'il ressentait, toute la peine

La décision de sa mère l'avait déchirée de l'intérieur, elle n'avait pas droit de guider sa vie à la baguette. Elle était sa mère, rien de plus. Il méritait d'être libre, d'aimer qui il voulait.

Mais cette femme était cruelle, durant tout ce temps, il l'avait seulement trouvée sévère avec lui, et il comprenait cela, mais aujourd'hui il la trouvait dégueulasse. Un être humain sans cœur, sans sentiments.

Quel genre de mère faisait ce genre de chose ? Ses poings se serrèrent, sa gorge se noua et les larmes roulèrent le long de son visage. Mitsuki écarquilla les yeux, sous le choc. Elle n'avait jamais vu son fils pleurer.

Elle se leva et contourna son bureau pour le prendre dans les bras. Il la repoussa d'un geste violent.

« Je ne sais pas pourquoi papa t'aime. Si il te voyait maintenant....Je te hais...»

Il quitta la pièce sur ses paroles et Mitsuki dut encaisser ses mots. Elle essaya de se rassurer en pensant qu'il avait dit ça à cause de la peine et de la colère qui envahissait son cœur.

Mais au fond, elle savait.

Elle savait que son fils la détestait.

De toute son âme.