Tsuyu serrait ses draps contre elle, tandis qu'elle versait à nouveau ses larmes. Kyoka lui frotta le dos, tandis que Tōru poussa un juron, elle n'était toujours point remise de la passivité de tous ses camarades de classe qui les avaient regardées partir sans bouger le petit doigt.
- Argh j'en ai marre de cet endroit ! S'énerva la jeune femme invisible
- Je crois que tout le monde en a marre, Tōru. Soupira son amie aux cheveux violets
- Personne n'a réagi ! C'est fou ! Même Denki, qui est le premier à proclamer que les Surplus et les Légaux devraient avoir les mêmes droits ! Il est resté silencieux, j'arrive pas à me rendre compte que tout cela est réel ! S'exclama la fille possédant des gants blancs, tout en faisant de grands gestes
Le cœur de Tsuyu se resserra en entendant le nom de celui qui avait causé son malheur. Ses cheveux verts partaient en cascade dans son dos, cela faisait bien longtemps qu'elle ne les avaient pas accroché en une belle natte. Elle se mordit là lèvres inférieure tandis que le moment où Denki était venu lui avouer son erreur repassait en boucle dans son esprit.
- Arrête de parler si joliment de Denki...Il ne mérite pas tes éloges. Gronda légèrement Kyoka en voyant le regard perdu de Tsuyu
- Comment ça ? Demanda Tōru
- Il n'est pas aussi bon qu'il le paraît. Répondit vaguement Earphone Jack
- C'est lui...C'est lui le traître...Bégaya la verte
Les yeux de Tōru s'écarquillèrent tandis qu'un groupe de mots vulgaire s'échappa de ses lèvres « PUTAIN DE MERDE ! ». Elle n'en revenait pas, elle aurait put imaginer bien des personnes trahir Eijirô ainsi que les autres Surplus, mais jamais elle n'aurait parié le nom de Denki.
Elle tourna en rond dans la chambre, sans comprendre. Une chose était certaine, elle ne remettait pas en question la parole de ses deux amies, elle savait que celles-ci étaient incapables de se mentir...
Peut-être qu'il avait fait ça pour se venger...
Mais se venger de qui ? Et surtout pourquoi ?
Elle s'arrêta, se décidant de laisser toutes ces questions de côté, tant pis....Peut-être y avait-il des secrets qui devaient être gardés...Ou peut-être qu'elle n'était pas destinée à comprendre le pourquoi du comment, tout simplement.Et si tu allais voir ta consoleuse...? Ça pourrait te faire du bien...? Proposa Kyoka à Tsuyu
- Ma consoleuse.....? Répéta Froppy en fronçant légèrement les sourcils
- Oui ta consoleuse....Tu n'en as pas ? La questionna Kyoka
- Tu sais ? C'est une genre de maman à qui tu peux tout raconter...Poursuivit Tōru D'ailleurs j'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne suis pas allée voir la mienne.
Les consoleuses étaient des sortes de mamans qui suivaient les Surplus depuis leur plus jeune âge. Elles étaient douces, compréhensives et rassurantes. Malheureusement, elles habitaient hors de Yuei, alors il était assez compliqué de leur rendre visite. Les Surplus n'avaient le droit de les voir que quelques fois durant l'année : trois fois pour être plus précise.
- Moi aussi. Si seulement on pouvait s'y rendre plus souvent. Se plaint Kyoka
- La sorcière nous fait croire qu'on a de la liberté avec ces trois ridicules sorties, elle veut qu'on soit reconnaissantes. On est dans une prison ici ! S'exclama Tōru
- Si elle nous laissait trop de liberté, il y aurait certainement des petits malins qui fugueraient...Annonça la violette
Les yeux de Tōru et de Kyoka s'illuminèrent tandis qu'elles se lancèrent un regard complice. Mais pourquoi est-ce qu'elles n'y avaient pas pensé ?! Quand elles traversaient la ville pour aller chez leurs consoleuses, personne ne les accompagnaient ou les surveillaient, il serait très simple de s'enfuir et de ne jamais revenir !
- Je sais à quoi vous penser. Mais ça ne sert à rien, les gens se méfient de nous en dehors de l'internat. Ils nous évitent, je ne sais pas si Mme Toga leur a raconté des choses à notre sujet...Aucunes de ces personnes ne voudra nous recueillir...N'oublions pas que nous sommes des Surplus. Peut-être qu'on sera maltraitées ....Ça sera peut-être même pire qu'ici. Protesta Froppy, en serrant davantage son oreiller contre elle
- C'est vrai....Approuvèrent piteusement les deux filles
- Mais tu pourrais quand même passer voir, ça fait une éternité qu'elle ne t'a pas vue ! Je suis sûre qu'elle serait contente de te serrer dans ses bras ou même de s'apercevoir combien tu as grandi depuis tout ce temps ! S'exclama Kyoka
- En plus elle te cuisinera un petit truc qui te remplira l'estomac. Ne me fais pas croire que tu aimes la nourriture d'ici, je sais pertinemment que c'est faux ! Argumenta Tōru
Froppy finit par accepter, convaincue par les arguments de ses deux amies. Prendre l'air ne pouvait que lui faire le plus grand bien, puis elle pourrait passer un peu de temps avec Tōru et Kyoka sans qu'il n'y ait d'oreilles indiscrètes qui puissent les écouter et des bouches qui puissent rapporter leurs conversations. Elle sécha ses larmes en serrant la violette et la fille invisible dans ses bras, ayant retrouvé son sourire. Elles finirent cette chaleureuse étreinte au bout de quelque secondes qui paraissaient durer de longues minutes, mais cela était tout sauf dérangeant.
Certes, elle n'était pas beaucoup allée voir sa consoleuse, Lucy, car Ochaco avait déjà un rôle de maman, tout le monde l'adorait à l'internat et Midoriya-sensei était une personne adorable toujours à l'écoute qui donnait de bons conseils.
- ON VA PRENDRE L'AIR BORDEL DE CHIOTTES ! S'écria Tōru toute heureuse
- On va enfin voir autre chose que le vieux bâtiment de l'internat. Sourit Kyoka en sautillant toute heureuse
- ON VA POUVOIR SE LA PÉTER COMME CES SALOPES DE LÉGALES ! Hurla Tōru folle de joie
Kyoka plaqua sa main sur la bouche de Tōru, en faisant signe à celle-ci de se taire. Tsuyu ne put contenir un rire amusé, tandis que ses deux amies, étonnées par la joie soudaine de leur amie, restèrent un instant interdites, puis la suivirent, rigolant de plus en plus fort. Elles finirent toutes les trois par s'étouffer, tandis que Tōru tapait sur son matelas, la main sur le ventre, à bout de souffle, Tsuyu était par terre, tordue de rire, Kyoka tremblait, les larmes aux yeux tandis qu'elle pointait ses copines du doigt en se moquant d'elles.
Elles rirent pendant très longtemps, se calmant de temps à autre puis repartaient dans un profond fou rire. Tōru avait finit par courir aux toilettes, la vessie en feu, tandis que Kyoka et Tsuyu riaient à nouveau.
Une chose était sûre, demain risquait d'être une journée plus que merveilleuse, comme celle-ci.
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Chacun son histoire ✔️
FanficEijirô, Mina, Denki, Hanta, Tsuyu, Kyoka, Tōru et Momo sont des enfants vivants dans un internat. Ils sont des surplus, des sous-classés dans la société, des enfants sans parents, des orphelins. Ils n'ont pas d'identité, sans nom de famille. Dans...