14. C'était quoi ça...?

1.5K 147 28
                                    

Bakugô venait de revenir d'une journée de cours longue et ennuyante. Les cours étaient beaucoup trop simples à son goût, il était le meilleur élève de sa classe. Il n'avait aucun ami, certainement à cause de son caractère, faisant fuir les autres qui s'écrasaient en croisant ses yeux grenats. Sans qu'il sache vraiment pourquoi, il avait pensé à ce Surplus ingérable ....Il se demandait s'il allait le faire tourner en bourrique encore longtemps.

Il rentra chez lui et fut accueilli par tous ses domestiques, Eijirô n'était pas dans le lot, ses sourcils se froncèrent d'un mouvement commun tandis qu'Itsuka bafouilla des excuses, affreusement mal à l'aise, sachant qu'elle était le mentor du rouge. Il balaya ses excuses d'un geste de la main, demandant simplement à la jeune femme d'envoyer ce Surplus dans sa chambre avec de quoi manger.

~~~

Eijirô ouvrit la chambre, un plateau en main. Il vint  le déposer sur la table basse, puis se retourna pour croiser des pupilles rougeâtres qui le fixaient depuis quelques secondes déjà.

- Voilà, votre nourriture est prête. Je m'en vais maintenant. Déclara le plus petit

- Je ne crois pas non. De quel droit te permets-tu de ne pas respecter les règles de cette maison. Gronda le blond

- ....

Bakugô s'était nettement rapproché, surplombant Eijirô. Le Surplus dévisageait Katsuki, les poings serrés, conscient tout de même qu'il ne pouvait pas extérioriser tout ce qu'il pensait. Le garçon de bonne famille s'assit sur le lit.

- Viens. Déchausses-moi, le travail ne risque pas de se faire seul.

Une grimace se forma sur le visage du rouge, qui malgré son envie de répondre ce qu'il en pensait, s'abaissa, enlevant lentement les chaussures du cendré qui le fixait avec intérêt. Malgré son caractère rebelle, ce Surplus était doux dans ces mouvements, c'était étrangement attendrissant.

- J'ai finis. Je peux partir maintenant ? Questionna cette fois-ci le rouge, plus calmement

- Donnes-moi à manger.

Eijirô ne cacha pas une grimace d'agacement, les Légaux n'étaient-ils pas censés être Supérieurs ? Alors pourquoi avaient-ils besoin d'une personne comme lui pour effectuer la moindre tâche ?

- Et comment je sais que ce croissant n'est pas empoissonné ? Grommela le blond

- Vous ne faites pas confiance à votre personnel ? Répliqua Eijirô d'un ton sec

- Goûte-le d'abord. Répondit Katsuki sur le même ton

Eijirô prit un petit bout de croissant et le mâcha doucement jusqu'à l'avaler. Ils étaient vraiment délicieux, si seulement ses amis pouvaient avoir ce genre de nourriture....

Il tendit le reste à Katsuki qui croqua dans la pâtisserie férocement, faisant sursauter son vis-à-vis. Il attrapa le Surplus, le plaquant sur le matelas. Les yeux du mortel s'écarquillèrent, tandis que Bakugô se rapprocha de son visage. Eijirô se mordit la lèvre inférieure....stressé.

- J'en ai marre que tu me désobéisses à chaque fois. Apprends à bien te tenir. Tonna Katsuki

- Renvoyez moi à Yuei, et embauchez du personnel compétent. Déclara le rouge

- Tu ne me donnes pas d'ordre. Le visage du cendré s'était rapproché, tandis qu'Eijrô était de plus en plus mal à l'aise

- Laisse...Laisse-moi tranquille. Dit le plus petit, tandis que les larmes lui étaient montées aux yeux

Katsuki s'était retiré, se laissant tomber sur le lit à côté. Eijirô s'était mis à sangloter doucement, il avait eu peur que le cendré lui fasse du mal. Bakugô, sans vraiment savoir pourquoi, était pris de culpabilité.

- Hé....Arrêtes de chialer....Chuchota le blond

- On ne s'excuse jamais devant un Surplus. Alors tais-toi.

- J'voulais pas...C'est juste que t'es vraiment insupportable et....

- Je sais...Tais-toi maintenant. Conclut le plus petit en séchant ses larmes

Bakugô grinça, ne comprenant décidément par ce Surplus de malheur. Il se mettait à pleurer puis l'insultait alors qu'il venait de lui présenter des excuses....D'ailleurs pourquoi il avait fait ça ? Aucun Surplus ne méritait d'excuses...Ils étaient des déchets vivants....

Eijirô savait qu'en tenant tête à ce Légal, il risquait certainement de dépasser les limites de l'acceptable. Mais il voulait lui montrer qu'il n'avait pas peur de lui, que ce n'était pas parce qu'il avait une vie limitée qu'il devait se soumettre à lui, mais son plan avait totalement échoué. Parce qu'aujourd'hui, sous le coup de la peur et du stress, il avait perdu le contrôle de ses émotions, et s'était mis à fondre en larmes.

Les deux garçons avait laissé le silence envahir la pièce, tandis que leurs pupilles rougeâtres fixaient le plafond avec intérêt. Katsuki ne savait décidément pas ce qu'il lui prenait, déjà, s'excuser auprès d'un Surplus, puis laisser celui-ci s'assoir sur son lit et même l'insulter. Il devait vraiment y avoir quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui, ou bien, ce foutu Surplus avait quelque chose de particulier....
Une sorte d'emprise...

Eijirô était bien la première personne qui pouvait contrarier le cendré sans que celui-ci entre dans une profonde colère noire et qu'il déchaîne ses émotions explosives sur la personne qui lui tombait sous la main. Même sa mère n'arrivait pas à le calmer, d'ailleurs celle-ci l'énervait plus qu'autre chose, elle trouvait toujours un moyen pour qu'il se dispute, a croire qu'elle adorait cela.

Et son père....Hé bien...Katsuki détestait en parler...Il détestait ce genre de personne qui adorait exposer sa vie, il détestait tous ces gens qui essayaient d'en apprendre plus sur lui, qui étaient gentils par simple intérêts.

Il n'aimait pas qu'on s'intéresse à lui en fait. Il détestait qu'on lui porte de l'intérêt. Il détestait ces regards impressionnés qui le fixait avec désir avec envie. Alors quand Eijirô l'avait regardé....Il s'était senti ....Il ne saurait le décrire, mais quelque chose en lui avait été attiré par ce mec de petite taille tout maigrichon.

- Regarde...Regarde-moi....Demanda Katsuki

- Pour que tu moques de moi ?! Non merci, va te faire voir .

- T'es vraiment agaçant, obéis pour une fois. Grogna Katsuki

Le mortel se retourna vers l'autre garçon, les yeux légèrement rougis. Leurs yeux s'accrochèrent et Katsuki se noya dans les pupilles rougeâtres de cet être inférieur. Il pouvait y lire toutes sortes d'émotions, liées les unes aux autres par de légers fils translucides de différentes couleurs à peine perceptibles. Ce regard....Eijirô avait un regard magnifique, un regard rempli de sens...

Bakugô cligna des yeux, encore perturbé par cette vision. Tandis qu'Eijirô avait quitté la pièce, perturbé par ce contact visuel.

C'était quoi ça ?

Chacun son histoire ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant