someone like you. - idy 3

là.

10 Novembre 2034.

— Aïe, marmonné-je en grimaçant.

Je me redresse sur les coudes. La douleur à l'arrière de mon crâne irradie jusqu'aux cervicales. J'ouvre un œil et aperçois devant le comptoir de la cuisine, Crumpet et Pancake en train de se chamailler. Mon chat attrape l'oreille du chien et saute comme si c'était totalement normal. Cela semble se rapprocher de la torture, mais Crumpet ne dit rien, comme toujours. Il le laisse s'amuser. Je souris, attendri.

— Je suis désolé !

La voix d'Ezra me sort de ma contemplation. Je tourne la tête vers lui. Il est agenouillé sur mon canapé, les mains sur ses cuisses et une moue adorable sur les lèvres. Lui aussi m'attendrit. Je réalise alors que nous sommes tous les deux dans mon salon et vu la lumière qui entre par les fenêtres, la nuit est terminée. Je regarde l'heure sur la box de la télé et suis soulagé de découvrir qu'il est huit heures et demi seulement.

— Tu as dormi là ? l'interrogé-je stupidement.

Il s'est assoupi devant le deuxième animé, dans mes bras. J'ai voulu l'emmener dans mon lit où il aurait été plus à l'aise, mais dès que je faisais un mouvement, il râlait dans son sommeil. Il rigole à ma bêtise. Je secoue la tête en m'installant correctement en face de lui.

— Il semblerait... Tout comme toi !

Ne désirant pas le réveiller, je me suis endormi avec lui, mais le canapé n'est pas très large, j'ai dû tomber en me tournant.

— Pourquoi tu t'excuses ?

J'hésite, mais finalement, mes mains emprisonnent les siennes pour lui montrer que je ne regrette pas ce qui s'est passé hier soir. C'est peut-être aussi une façon de me rassurer que de son côté, il est toujours sur la même longueur d'onde que moi.

— Tu es tombé à cause de moi.

— Non, le...

— Si, je t'ai poussé, affirme-t-il.

Mes yeux s'ouvrent en grand, sous la surprise de cette déclaration.

— Mais... pourquoi ?

Il hausse les épaules avant de dégager une de ses mains pour se gratter la tête.

— Je crois... qu'en me réveillant, j'ai trouvé ça bizarre d'avoir quelque chose de vivant entre les bras !

— Quelque chose ?

Je ricane à sa formulation.

— Enfin quelqu'un, enfin tu vois, je ne veux pas dire que... tu vois... c'est... j'étais à moitié endormi encore et j'ai...

Ses joues rougissent à mesure qu'il tente de se rattraper et ça me plaît. C'est drôle de le voir se débattre inutilement comme ça. Mes doigts lui caressent la pommette et son bafouillage cesse dans la seconde. Nos regards se croisent et ne se lâchent plus.

— J'aurais envie de te dire que la prochaine fois, on dormira dans mon lit et que ça sera mieux, mais c'est un une place...

— Ne t'inquiète pas, je finirai bien par me faire à l'idée que tu dors dans mes bras !

— Et d'ici là, je dois m'habituer de mon côté à terminer les fesses par terre au réveil ?

Sa bouche s'entrouvre. J'adore trop le taquiner. J'attrape ses doigts qui maltraitent à présent sa peau et lui murmure, un grand sourire aux lèvres :

— J'ai hâte d'être à nouveau dans tes bras.

Brusquement, il s'incline vers moi et m'embrasse. Un sentiment de bonheur s'empare de moi tandis que ses paumes prennent place de chaque côté de mon cou. À plusieurs reprises, ses ongles frôlent dans une agréable torture ma nuque me causant des frissons incontrôlables le long de ma colonne vertébrale. Notre baiser prend fin lorsque son ventre crie famine. Dans la seconde, il recouvre son visage, gêné.