cadeau.

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21 Août 2024.

Le petit sac à la main, je marchais dans les rues de Londres avec un grand sourire aux lèvres. J'étais heureux ce jour-là. J'avais enfin réussi à réunir la somme que je désirais. Certes, elle n'était pas très élevée, à peine dix-huit livres, mais à douze ans, c'était une véritable fortune.

Je ne pouvais pas les demander à mes parents. Ils n'avaient déjà pas beaucoup d'argent pour vivre. De plus, il aurait fallu leur dire ce que je voulais acheter et il n'en était pas question. Je ne pouvais pas trahir mon frère. Donc j'avais dû me débrouiller par moi-même, mais les petits boulots pour les gamins de mon âge ne courraient pas les rues. J'avais fini par convaincre nos voisins de me laisser promener leurs deux chiens.

Ces dernières semaines, j'avais réuni dix-huit livres et je n'avais même pas hésité une seule seconde en tendant mes pièces à la caissière un peu plus tôt. Était-ce de la fierté de payer pour la première fois avec mon propre argent? Ou était-ce le bonheur de savoir que je ferais un heureux? Peut-être un mélange des deux. Dans tous les cas, c'était un achat important. Pour moi. Et pour Dae.

J'avais tapoté le code et j'étais entré dans l'immeuble où nous vivions depuis cinq mois. Je commençais d'ailleurs à le connaître par cœur. Dans le couloir qui menait à l'ascenseur et aux escaliers, j'étais à chaque fois enveloppé par les odeurs de nourriture qui provenaient des restaurants qui entouraient le corridor. Ce tuyau venu de nulle part voyait encore et toujours des gouttes tomber à intervalles réguliers. Cette ampoule clignotante au niveau de l'ascenseur me stressait et me donnait alors envie de monter quatre à quatre les marches jusqu'à notre étage.

C'était d'ailleurs ce que j'avais fait cette fois-ci, mais la lumière n'y était pour rien. J'étais juste trop impatient d'offrir ma trouvaille à mon petit frère. En plus, je l'avais laissé seul pendant plus d'une demi-heure et je n'aimais pas ça. Maladroit comme il était, il pouvait détruire un appartement et y mettre le feu en moins de temps qu'il n'en faut pour dire oups.

J'avais ouvert la porte avec les clés que ma mère m'avait données pour quand nous irions à l'école, pour pouvoir entrer après la classe. Je l'avais appelé alors que je n'avais même pas encore posé un pied à l'intérieur. Mais je n'avais eu aucune réponse. Paniquant aussitôt, j'avais claqué la porte et m'étais précipité dans le salon sans retirer mes baskets.

Il était là, allongé sur le canapé. Le pouce dans la bouche, il s'était endormi devant un dessin animé. J'avais levé les yeux au ciel en soupirant. Je l'avais appelé à nouveau, plus fort, tout en enlevant mes chaussures de mouvements habiles des pieds. Alors qu'il se redressait, en se frottant les paupières, je m'étais assis à côté de lui, souriant et avide de voir sa réaction.

Il avait baillé à s'en décrocher la mâchoire et je lui avais mis le sac sur les genoux. Tout en éteignant la télé, j'avais observé ses sourcils se froncer sous l'incompréhension. Son regard était passé du pochon à moi à plusieurs reprises comme si ça allait lui donner une explication, mais il ne faisait toujours rien pour l'ouvrir.

— C'est pour toi! Un cadeau.

— Mais pour quelle raison? C'est pas encore mon anniversaire!

J'avais haussé les épaules avant de lui dire :

— Je sais, mais c'est bientôt. Et puis, je voulais que tu l'aies maintenant, pour que tu l'utilises pendant les vacances.

Son regard s'était illuminé et aussitôt, il s'était jeté sur le sac. Il en avait sorti les deux vêtements que je lui avais choisis. Un caleçon noir et un tee-shirt blanc de danse. Après avoir écarquillé les yeux de surprise, il s'était relevé et avait sauté sur le canapé en criant de joie. C'était pour cette réaction que j'avais fait tout ça et je n'avais aucun regret. Je me félicitais même d'avoir eu cette idée.

Il m'avait embrassé la joue avant de courir dans notre chambre pour se changer. Je m'étais enfoncé dans mon assise, heureux. Depuis des semaines, mon petit frère souhaitait apprendre à danser. Tout ça parce qu'il avait suivi avec moi une émission d'auditions où des enfants avaient réalisé une chorégraphie. Il m'avait, à la fin de la prestation, chuchoté à l'oreille que plus tard, il voulait faire ça. Il s'était reculé et j'avais aperçu dans son regard, son sérieux et sa détermination. Puis il avait repris, comme si de rien n'était, son pouce et le visionnage.

Depuis, il tentait de copier tous les mouvements qu'ils pouvaient voir sur les vidéos que je lui avais dénichées sur Internet. Il était mignon et surtout il mettait tout son cœur, travaillant dur dès que nous étions seuls à la maison. J'adorais le regarder faire. Au-delà de ça, je le trouvais bon. Je n'étais peut-être pas objectif, étant son grand frère, mais c'était le sentiment que j'avais quand il faisait ses fouettés ou ses arabesques.

Ainsi pour le féliciter pour tout ce qu'il avait déjà accompli et pour le motiver un peu plus, j'avais décidé de lui offrir une tenue, une vraie. Celle que les garçons utilisaient pour les cours de danse. Malheureusement, pour le moment, il refusait d'en parler à nos parents alors il n'aurait pas d'authentique enseignement, mais il pourrait au moins en avoir l'impression.

Quand il était revenu dans le salon en se glissant sur le parquet, il m'avait fait une pause, un bras au-dessus de sa tête. Son sourire prenait tout son visage et faisait même disparaître ses yeux. Il était rayonnant. Il avait tourné sur lui-même et sauté sur place en criant :

— Merci, merci, merci! Sun, tu es le meilleur grand frère du monde entier!

Mon cœur s'était gonflé d'amour. À cet instant, en le voyant essayer ses habits, je m'étais pensé que tenir ma promesse auprès de Dae ne serait finalement pas si difficile...

someone like you. - idy 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant