famille.

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Nous nous rapprochons de la fin
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23 Décembre 2034.

Le trajet jusqu'à Barnard Castle a été agréable. Après s'être amusés au jeu des voitures auquel je n'ai rien compris, Ezra et Dae se sont lancés dans un karaoké improvisé sur toutes les chansons qui passaient à la radio. Peut-être que Crumpet et Pancake n'ont pas autant apprécié que moi puisque ça les a empêchés de dormir, mais l'ambiance était bon enfant. Ça m'a détendu et je n'ai presque pas pensé à ce qui nous attendait chez mes parents, trop occupé à conduire et rire quand ils ne connaissaient pas les paroles.

Mais maintenant que nous sommes garés devant la maison, je ne peux plus faire abstraction de ce qui va se passer. Le voyage a été trop rapide, c'est toujours ainsi quand on redoute quelque chose. Les yeux fixés sur la bâtisse, j'entends la portière arrière claquer derrière Dae. Je déglutis, alors que mon cœur palpite à toute vitesse. Mes doigts serrent de toute leur force le volant, rendant mes jointures blanches.

J'appréhende la sortie de mes parents dans le petit jardinet devant. La rencontre. Les présentations. Les premières minutes. Même les premières heures. Les sujets de conversation. Les silences. Les possibles bourdes. J'ai peur. Je repasse dans ma tête tout ce que j'aurais dû dire pour éviter de mettre Ezra mal à l'aise. Je grimace face à ma bêtise. Me faisant sursauter un peu, la main de Blue glisse sur ma cuisse et se cale sur mon genou.

— Il n'est pas trop tard, me souffle-t-il.

Je me tourne et mes yeux trouvent les siens. Il me sourit, avenant.

— Pour quoi ?

— Faire demi-tour, lâche-t-il, naturellement.

Il se laisse aller contre son dossier, le regard sur la route devant nous. Comme moi, il a toujours la ceinture de sécurité autour de lui.

— Les petits sont derrière et tes parents ne nous ont pas vus. Il est encore temps pour que tu démarres et qu'on parte.

Plus il parle, plus mes sourcils se froncent. Je ne comprends pas ce qu'il me dit. Ni où il veut en venir.

— C'est juste dommage que Dae n'ait pas récupéré ses sacs, poursuit-il toujours sur le même ton, en passant sa main libre dans les cheveux pour les ramener en arrière. Mais il doit bien avoir quelques habits dans son ancienne chambre, non ?

— Pardon ?

Il reporte son attention sur moi.

— Tu hésites à descendre...

— Pas vraiment...

— Si ! Tu as peur, tu n'as pas besoin de le dire, ça se sent d'ici.

D'un geste du menton, il me désigne le volant que je maltraite. Je le lâche précipitamment.

— Alors je te donne une issue de sortie... Si tu le souhaites, on part maintenant... Je ne suis pas d'accord et selon moi, c'est reculer pour mieux sauter, mais tu peux le faire si tu le veux.

Ma main va trouver la sienne qui est toujours sur ma jambe. Je lie nos doigts.

— Je ne pense même pas à partir, affirmé-je, sûr de moi. J'ai juste peur que ma mère te pose des questions qui pourraient être... déplacées. Sur ta famille ou ton passé. Ce n'est pas pour moi, mais pour toi que je suis inquiet. Je ne veux pas que ça te rende triste ou...

Je hausse les épaules comme si ça pouvait remplacer la fin de ma phrase. Il rit légèrement.

— Si ce n'est que ça, sache que ça ira pour moi. J'éviterai les sujets dérangeants ou me contenterai du strict minimum. J'ai l'habitude de ce genre de situation.

someone like you. - idy 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant