Times like these

Chapitre 10

Une fois de plus, la douleur la réveilla. Il y avait des mots bégayés et des mains sûres, deux pilules pressées à travers ses lèvres suivies d'eau fraîche et l'ordre d'avaler. Lentement, la douleur brûlante se dissipa de son côté et du reste de son corps où de nouvelles ecchymoses se faisaient connaître.

Alors que la tension la quittait, elle ouvrit les yeux pour voir Oliver assis à côté d'elle, l'inquiétude gravée sur son visage. Elle se leva lentement pour essayer de toucher sa mâchoire mais elle ne pouvait pas tout à fait y arriver. Il se pencha et rencontra sa main et elle sourit, passant légèrement ses ongles sur le chaume comme elle l'avait fait quand ils étaient coincés.

-J'avais peur.

Les mots lui tombèrent dessus, elle n'avait pas voulu dire quoi que ce soit mais elle ne pouvait pas le reprendre maintenant. Quand ses sourcils se sont rapprochés, elle savait qu'il ne comprenait pas complètement et elle s'est léché les lèvres avant de recommencer.

-Je me suis réveillée pendant que nous étions coincés. Tu étais... évanoui et saignant et je ne pouvais pas te déplacer. Je ne pouvais pas respirer et je ne savais pas si quelqu'un venait. Mais surtout, j'étais terrifiée à l'idée que tu ne puisses pas survivre.

Il était silencieux alors qu'il caressait son pouce sur sa pommette, la fixant si intensément qu'elle était sûre qu'il pouvait voir en elle. Il y avait une légère pression alors qu'il se penchait sur son toucher et tournait la tête, les lèvres effleurant juste sa paume et ce qui lui rappelait plus tôt quand il lui avait embrassé la tête plus d'une fois. Maintenant, elle avait l'impression qu'elle ne pouvait pas respirer pour une raison différente.

-Oliver ... que se passe-t-il ?

Sa main se leva pour serrer la sienne et la tirer entre eux.

-Je ne sais pas mais ... je ne pense pas que je puisse l'arrêter.

Elle a entendu et vu tellement de choses en lui à ce moment. L'espoir, la culpabilité et le soulagement se mêlaient tous à une lourde incertitude alors qu'il tentait de justifier de se laisser tenter.

-Je ne veux pas que ça s'arrête, répondit-elle alors que ses yeux se fermaient et que ses épaules s'affaissaient comme si elles étaient vaincues.

Elle resserra la prise qu'elle avait sur leurs mains jointes jusqu'à ce qu'il la regarde, complètement ouverte, l'âme mise à nu pour qu'elle puisse faire ce qu'elle voulait. La drogue recommençait à l'attirer mais elle ne pouvait pas le laisser comme ça. Elle lui tira la main et quand il commença à s'allonger à côté d'elle, elle ouvrit son bras et lui lança un regard qu'elle espérait qu'il comprenait.

-Repose-toi, dit-elle simplement.

Il s'allongea sur le côté et se baissa jusqu'à ce que sa tête soit pressée au-dessus de sa poitrine.

-Tu ne me feras pas de mal, murmura-t-elle en commençant à passer ses doigts dans ses cheveux.

Il se raidit un instant parce que ses mots n'étaient pas destinés à ce moment-là.

-Tu ne me fera pas de mal, répéta-t-elle

Elle continua de caresser sa tête jusqu'à ce que muscle par muscle, il se détende en elle. Un bras s'étira sur son milieu et il se redressa contre elle, sa main couvrant ses côtes comme s'il pouvait les guérir par le seul toucher. Elle enroula ses hanches et ses jambes vers lui, ignorant la légère traction sur son côté. Il avait le souffle coupé et la dernière chose dont elle se souvenait était de presser des baisers dans ses cheveux pendant qu'il dormait.